LE DÉTRAQUÉ Louise Alarie
Des enfants maltraités qui ne veulent pas en parler. Pourquoi ?
Des morts suspectes.
Des enquêteurs à la recherche d’indices.
Que se passe-t-il donc dans cette région des Bois-Francs ?
Suivez ces intrigues captivantes !
Plus de 2 h 30 de lecture remplie d’actions !
CRIME CONTRE UN ENFANT
Ce matin, au poste, les deux inspecteurs travaillent sur un crime commis dans un dépanneur. Le suspect, déjà arrêté, ne cesse d’injurier les policiers présents. Le téléphone sonne et Jim se précipite pour répondre, il en avait assez d’entendre les insanités du suspect.
– Inspecteur Belley à l’appareil, que puis-je pour vous ?
– Ah, inspecteur, c’est à vous que je désirais parler. Je suis l’inspecteur Philippes Sprutta, nous nous connaissons, je suis de Drummondville.
– Oui, inspecteur, je vous replace, nous nous sommes rencontrés au tournoi de golf, l’an dernier.
– C’est exact, Jim, je sais que vous avez eu le cas d’un jeune garçon qu’on a battu comme plâtre, il y a quelque temps, figurez-vous que nous en avons un, nous aussi. Un petit bonhomme de huit ans a reçu des coups sur tout le corps. Il refuse de nous dire qui lui a fait ça. Ce n’est pas sa mère qui l’a frappé, j’en suis convaincu. Il prétend qu’il est tombé dans les escaliers, et il le répète à qui veut l’entendre.
– Tiens, tiens, dit Jim, intéressant ! Connors et moi viendrons vous rencontrer demain dans la matinée, j’apporterai le dossier de Jordan et nous établirons des comparables, s’il y en a.
Jim transmet à Bob la nouvelle qu’il vient de recevoir.
– Wow ! Cela change totalement le point de vue ! Une personne s’amuse à blesser un enfant. Si les marques sont similaires, cela nous ouvrira un aspect complètement différent du problème.
Le lendemain, pleins d’espoir pour résoudre la situation, nos deux inspecteurs se dirigent vers Drummondville. En entrant au poste, ils demandent à voir Philippes Sprutta.
– Il vous attend. Son bureau est à l’étage, première porte à gauche en haut de l’escalier, leur montrant d’un geste, un policier bienveillant.
En frappant à la porte indiquée, l’inspecteur Sprutta ouvre et salue avec chaleur les deux inspecteurs de Victoriaville.
– Je suis heureux de vous rencontrer de nouveau, entrez, mettez-vous à l’aise. Nous avons fait une sacrée belle partie l’an dernier, j’aimerais bien renouveler l’expérience.
– Il n’en tient qu’à vous de le faire, nous vous invitons sur notre green avec joie, dit Bob, en souriant.
– J’ai bien envie de dire oui. Je prendrai congé dans quelques semaines et je vous contacterai pour une bonne partie.
– Ce sera avec plaisir !
– Pour l’instant, je suis intrigué par la similitude des deux enfants fouettés. L’un à Victoriaville et l’autre ici, à Drummond.
– Le petit Jordan habite Princeville et non Victo, je voulais juste préciser.
– Peu importe, Connors, ils semblent avoir subi le même traitement, regardez ces photos et dites-moi si les vôtres sont similaires.
Connors et Belley se penchent vers une demi-douzaine de photos d’un jeune enfant mutilé. Ils se regardent en hochant la tête, puis ils ouvrent leur classeur en montrant les photos de Jordan. Les blessures sont les mêmes, faites sur tout le corps, exactement comme celle d’Alexis.
– Quelle horreur ! se plaint l’inspecteur Sprutta en regardant ces photos. Le pire c’est que le petit refuse de nous dire qui lui a fait ça. Sa mère a beau le supplier, il dit qu’il est tombé dans les escaliers et que personne ne l’a poussé.
– Même scénario pour Jordan, il raconte la même chose, lui dit Connors.
– Si nous inscrivons sur le tableau ces quelques points communs, cela donnerait :
Jordan, 11 ans
Type caucasien
Blessures sur tout le corps, y compris les testicules
Dit être tombé dans des escaliers en béton
Orphelin de père
Mère vivante
Alexis, 8 ans
Type caucasien
Blessures sur tout le corps, y compris les testicules
Dit être tombé dans un escalier en béton
Orphelin de père
Mère vivante
– Pour l’instant, c’est ce que sont les similitudes. Nous avons certainement affaire à un pédophile. Mais pourquoi est-ce que les enfants ne parlent pas ? La menace doit être effrayante. Il prend deux enfants orphelins de père, pourquoi ?
– Probablement qu’il se sent moins menacé, avance Connors.
– Pourtant une mère en colère est plus dangereuse qu’une lionne ! s’exclame Jim.
– Alexis a enduré ces souffrances sans se plaindre, au grand désespoir de sa mère.
– Jordan a fait de même. Il s’est rendu à l’école sans dire un mot comme si de rien n’était. C’est son prof qui a vu les blessures à son bras et qui a voulu en voir davantage.
– Alexis n’a rien dit, c’est sa mère qui est entrée dans sa chambre alors qu’il retirait sa camisole avec effort. Lorsqu’elle a vu son corps, complètement affolée, elle l’a amené immédiatement à l’hôpital.
– Une camisole ? Était-elle en coton blanc ?
– Oui.
– Inscrivons le mot camisole en coton blanc. Jordan en portait une alors que sa mère ne l’avait jamais vue.
– La mère d’Alexis non plus.
– Donc, le sadique leur fait porter ce vêtement. A-t-il été analysé ?
– Oui, mais il n’y a rien d’autre que l’ADN de Jordan. La camisole était neuve. Nous avons également fait analyser son coton ouaté, rien n’a été trouvé.
– Alexis ne portait pas de coton ouaté mais une chemise à manche longue et sa camisole était neuve également. Nous attendons les résultats des analyses.
– Jordan aurait-il été drogué ?
– Non, Phil, les tests sanguins n’ont rien révélé du genre.
– Hypnotisé, alors ?
– Ça, je n’en sais rien. Cela peut être possible ! lance soudain Connors. Les enfants ne donnent jamais le nom de celui ou celle qui a fait ça. Il se peut qu’ils ne le sachent pas eux-mêmes. On leur aurait donné le commandement de dire qu’ils sont tombés dans l’escalier et ils ne font que le répéter sans fin !
– Oh, j’aime ça ! Cela expliquerait leur comportement étrange, explique Jim, tout ragaillardi de sentir enfin un point de départ.
– Ajoutons au tableau : hypnose pour chacun d’eux avec un point d’interrogation.
– Maintenant, nous devons trouver si les deux enfants ont une activité commune. Si oui, nous pourrons commencer à chercher dans leur entourage.
– Je sais que Jordan fait du ski, du patin à roues alignées et du skate, je les ai vus dans le garage.
– Je dois m’informer pour Alexis, je ne le sais pas. Il est plus jeune que l’autre. La mère se fera un plaisir de me le dire.
– Nous rentrons maintenant Phil, dit Jim, nous demeurerons en contact permanent. J’ai l’impression que nous avancerons maintenant, fini le piétinement.
Phil s’avance et salue chaleureusement Bob et Jim en leur disant :
– À nous trois, nous trouverons ce salopard de pédophile ! Il ne fera plus jamais de mal aux petits enfants, je vous en donne ma parole !