Voici un roman policier qui raconte le démantèlement d’une terrible organisation d’un réseau de pédophiles. Ceci, grâce au concours d’un assassin qui, lui-même, a subi des perversions les plus horribles durant son enfance.
Il retrouve, à l’âge adulte, son frère monozygote (vrai jumeau) qui travaille pour le bien de tous.
Henri a toujours cru qu’il avait un frère, et malgré les démentis, il continue d’y croire. Plus tard, il tentera d’aider son jumeau à échapper à ses démons pour ainsi le transformer en honnête homme.
C’est un roman captivant qui décrit dans toutes ses largeurs à quel point certains êtres humains peuvent se comporter comme des bêtes sauvages.
UN SECOND MEURTRE
Irma vient d’être retrouvée, morte, assassinée. Max est appelé auprès du corps. Kean et lui arrivent sur les lieux.
– C’est la petite Irma ! s’exclame Kean, je la connais. Nous avons donc un prédateur qui fonce sur les prostituées, merde de merde !
Le légiste arrive et constate qu’elle a été poignardée au cœur mais défigurée avec la même arme que celle utilisée pour mutiler Michelle.
– Mes amis, dit le légiste en se relevant, c’est le même assassin. Il a utilisé la même technique mais, cette fois, il a tué. Nous avons quelques fibres et ses ongles ont griffé quelque chose, cela ne semble pas être de la peau. Ce sera vite analysé. Il faut empêcher ce gars de s’attaquer ainsi aux prostituées, et c’est votre travail, je vous le laisse. Trouvez-le rapidement sinon il remettra ça !
– Bien compris, doc ! lui dit Max.
En revenant vers Montréal, Kean réfléchit à la question. Il communique à Max :
– Lebel nous a dit qu’il avait un jumeau, j’aimerais bien le rencontrer, je suis très intéressé par eux. N’oublions pas que Gaby a reconnu Lebel, si ce n’est pas lui, c’est peut-être son frère, qu’en penses-tu ?
– D’autant plus que son histoire d’échange d’auto ne tient pas la route. Serait-ce son frère qui lui aurait achetée ?
– En effet, c’est bien mystérieux cette histoire de voiture. Allons lui tirer les vers du nez.
– C’est parti ! lance Max en appuyant sur le champignon.
...
Tous les deux, Kean et Max, repartent vers cette magnifique ville qu’est Magog avec son lac immense et son mont Orford. Cette région montagneuse attire les touristes autant l’été que l’hiver.
Après avoir trouvé l’adresse, ce qui fut chose facile, ils frappent à sa porte.
– Bonjour Madame Lebel. Je suis Maxime Bernard et voici mon coéquipier, Kean Butler de la police de Montréal, nous sommes sergents détectives. Nous aimerions vous parler d’Henri, pouvons-nous entrer ?
La dame, un peu inquiète demande à voir leur insigne. Rassurée, elle les laisse entrer. Elle semble âgée de par ses rides et ses cheveux poivres et sel mais ses gestes sont souples et rapides.
En pénétrant chez elle, sa maison ressemble à un véritable sanctuaire. Partout où les yeux se posent, il y a des statues, des lampions et des croix représentant Jésus. La maison est sombre mais très propre. Tout est en ordre.
La vieille dame s’informe tout en leur désignant un magnifique fauteuil en velours bleu pervenche.
– Vous êtes des amis de Jean ?
– Nous travaillons avec Henri, je crois que Jean est son jumeau.
– Jean n’a pas de jumeau, répond-elle, mal à l’aise. Je n’ai qu’un fils et il se nomme Jean. C’est un bon petit, il s’occupe bien de moi. Parfois, il part de loin pour venir à mon aide. Récemment, j’ai eu une faiblesse et il est tout de suite venu à mon secours. Mais généralement, je suis en bonne santé.
Entendant la dame dire qu’elle n’a pas deux enfants, Kean jette un œil à Max. Il pense en lui-même : « Elle rejette totalement l’autre fils. »
Max reprend la parole en posant la question suivante :
– Vous souvenez-vous de la voiture de votre fils lorsqu’il est venu vous rendre visite ?
– Il venait de s’acheter une Honda, à ce qu’il m’a dit, l’autre, il l’a donnée, elle était vieille, pourquoi cette question ?
– Oh, seulement pour confirmer, Madame !
– Parlez-moi un peu de votre famille, vos enfants, votre mari, nous aimerions en connaitre davantage sur notre compagnon.
– Oh, Jean était un enfant adorable, ma fille, Sophie, l’était beaucoup moins, je veux dire beaucoup moins attentive. Pourtant, on penserait que les filles sont plus près de leur mère que les garçons, mais c’est Jean qui a toujours été présent dans ma vie.
– Et votre mari, comment était-il ?
– Je ne l’ai pas eu longtemps, il est mort très jeune et je ne me suis pas remariée, j’ai pris tout mon temps à travailler pour élever ma famille.
– Avez-vous gardé vos enfants auprès de vous pendant leur enfance ? demande Kean.
– J’ai gardé Sophie, elle était plus âgée et j’ai mis Jean en pension parce qu’il était tout petit et que je ne pouvais m’en occuper pendant que je travaillais. Mais je le reprenais dès que j’étais en congé. Je me souviens de la joie qu’il éprouvait lorsque je venais le chercher, il n’aimait pas être séparé de moi.
– Quel âge avait-il à ce moment ?
– Je l’ai mis chez cette famille jusqu’à ce qu’il ait à peu près l’âge d’aller à l’école, ensuite, je l’ai repris. C’était des gens bien, le mari était médecin psychiatre et sa femme s’occupait de garder quelques enfants. Elle disait que son mari se spécialisait dans les enfants et qu’il en avait besoin afin d’améliorer sa connaissance d’eux.
Les deux sergents se regardent sans vraiment cacher leur surprise.
...
– Merci encore pour votre gentillesse, Madame.
Et les deux sergents détectives se retrouvent dans leur voiture.
– M’est d’avis, dit Kean, que le bon médecin a fait du mal à cet enfant !
– J’en ai l’impression, moi aussi. Malheureusement, nous ne l’avons plus sous la main afin de lui demander des comptes.
– Crois-tu sincèrement qu’Henri ait tué ces femmes ?
– Je crois que Jean l’a fait. Henri est le bon policier qui ne fait de mal à personne. Jean se venge sur les prostituées. Du moins, c’est ce que je crois. Je crois également que c’est Henri qui prend soin de sa mère, du moins c’est ce qu’il prétend.
– Il ne semble pas croire qu’il a inventé ce personnage de toute pièce !
– C’est vraiment étrange, en effet.
– Cette histoire me fait penser à un ancien copain que j’ai connu en Ontario. Ce type était mince et très vivant, il aimait prendre un verre et draguer les filles, c’était un beau gars plein de vie. Son père, que j’ai connu, était d’un calme olympien, bedonnant, les cheveux grisonnants, moustache bien taillée, toujours tiré à quatre épingles.
J’ai retrouvé mon ami deux ans après mon départ vers le Québec, lorsque je l’ai revu, j’ai eu du mal à le reconnaitre. En le voyant, j’ai vu son père, il était devenu la parfaite réplique de son paternel ; il commençait même à grisonner sur les tempes, se coiffait comme lui, portait la moustache et son ventre proéminait. Sa transformation m’a coupé le souffle. C’est alors qu’il m’a appris le décès de son père un an plus tôt.
C’était comme s’il essayait de le faire vivre à travers lui. J’étais renversé.
Si nous allons dans la bonne direction avec Lebel, il se pourrait qu’une chose semblable soit en train de se produire ; il ignore où Jean se trouve, pourtant, c’est lui, Jean ! Henri lui permet de changer de personnalité et de se conduire correctement dans la vie.
...
ou... dans le iBookstore