Louise Alarie
Louise Alarie
Lisez cette fabuleuse trilogie qui vous fera voyager à travers les époques.
Trois histoires très différentes mettant en vedette les mêmes personnages. Elles sauront vous captiver d’un bout à l’autre et cela, sans aucun doute.
Douze heures de lecture remplie d’aventures et d’émotions.
Livre Un : Les Mutants
Il est dit et il sera toujours dit que l’homme renaîtra de ses cendres aussi longtemps et autant de fois qu’il le faudra et ce, jusqu’à ce qu’il comprenne qui il est et pourquoi il est.
L’histoire qu’il vous sera donnée de lire contribuera dans une large mesure à aider l’humanité à comprendre cette simple donnée.
Sous les traits d’un personnage fictif, vous serez en mesure de réaliser la véracité du déroulement de l’histoire. L’homme se nomme Rom, sa vie active commence à une époque plus ancienne que la nôtre, à l’époque des Mutants. C’est la cause avant l’effet. C’est aussi la matrice imprimante que l’on retrouve dix-neuf millions d’années plus tôt, là où tout a réellement commencé. C’est la toile qui a tissé la vie de Rom que l’on retrouve dans les deux histoires qui suivent.
La deuxième partie du roman fera apparaître la volonté de l’homme de briser et de dépasser les chaînes qui non seulement le retiennent mais qui l’empêchent de trouver la sortie.
Quoique très peu conscient à ses débuts, il ne cessera de ressentir l’appel de sa libération. Cette libération, il la découvrira dans la troisième partie de l’histoire (« Les Fils du Verseau ») et entreprendra une lutte sans relâche contre ceux qui chercheront par tous les moyens à le faire rentrer et rester dans le rang des « dominés bienheureux ».
L’évolution et l’atteinte de cet homme ne quittera jamais la route logique du raisonnement humain. Ce qui paraîtra fantastique ne sera rien d’autre que la vérité accélérée du génie de Rom en quête de sa liberté.
Prenez place parmi les chanceux et une fois que vous aurez commencé la lecture de ce livre, ne vous laissez pas détourner par les mêmes penseurs qui ont tenté de détourner le personnage principal.
Les animaux de De Bruna
Nous sommes en l’an neuf cents sur la planète Solaris, située à des millions d’années-lumières de la planète Terre qui, en ces temps reculés, commençait à peine son cycle respiratoire. Dix-neuf millions d’années séparent cette histoire de celle que nous vivrons dans « Le Nid de l’Aigle ».
*******
Nathan venait d’être choisi, de même que son frère pour se rendre sur la planète Solaris, une des douze planètes satellites de la planète Mère.
– Ça y est, Nathan, nous partons ! Solaris, tu t’imagines ! Nous allons tous les deux sur Solaris !
– Oui, c’est merveilleux mon frère, nous sommes affectés aux laboratoires de Romador en personne !
Les deux frères dansaient de joie de cette affectation.
– Nous avons une semaine pour passer nos examens médicaux et recevoir nos vaccins contre le mal des espèces, l’appareil décollera dans sept jours.
D’après l’invitation qu’ils tenaient, les frères Struck avaient été choisis, à cause de leur formation scientifique et de leurs excellentes notes obtenues. Cette petite planète, lointaine colonie de l’immense empire, recelait non pas de richesses naturelles, mais de richesses humaines. C’était la cité de la science et de la recherche.
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L’examen terminé, le médecin leur dit :
– Très bien, vous êtes en pleine forme, vous pourrez donc partir ! L’ordinateur vous donne un A et un B pour les analyses de votre système physiologique. C’est tout de même incroyable, vous avez les notes A et B aux mêmes endroits. Il révèle une faiblesse dans le genou gauche de chacun de vous deux, et pour votre examen psychique, vous avez les mêmes quotients intellectuels ! Vos réponses sont identiques. À mon avis, vous êtes un sacré phénomène de jumeaux identiques !
Dites-moi, est-ce que cela vous ennuie parfois ? On doit toujours être en train de vous confondre ?
– Oh, ça oui ! Pour la confusion, on est passé maître ! Soyez tranquille, on ne s’ennuie pas ensemble, nous n’avons pas ce problème, nous savons toujours qui est l’autre !
– Par curiosité, j’ai demandé à l’ordinateur de me relever des cas de jumeaux identiques. J’ai eu la surprise de savoir que sur cette planète, depuis cent ans, il n’y en a eu aucun. Vous êtes les seuls à être si parfaits ! Sur Solaris, votre cas sera étudié en profondeur et on m’enverra les résultats. Enfin je vous souhaite un bon voyage, tant mieux si vous êtes heureux !
Les frères Struck sortirent en riant.
– Ils sont tous les mêmes avec leur étonnement. Combien de conseils avons-nous reçus pendant notre vie ?
– Des centaines, répliqua Karim, « Pourquoi ne les séparez-vous pas ? Ils vont se nuire et mal se développer ! Ne croyez-vous pas qu’ils soient affectés par un complexe de dépendance ? » Toujours les mêmes rengaines, j’espère seulement que sur Solaris ils ne nous serineront pas autant les oreilles !
– Cela ne me dérange pas beaucoup tu sais, ajouta Nathan, je préfère ta compagnie, au moins tu comprends ce que je veux dire !
– Salut, les frères ! leur lançaient quelques connaissances.
– Dis donc, Nathan, si on allait dire au revoir à notre charmante petite maîtresse, avant de la quitter ?
– Bonne idée, allons-y !
– Nathan ! Karim ! J’ai appris la nouvelle, vous allez sur Solaris ?
– Oui, c’est officiel maintenant, Suri !
– Et moi, avez-vous pensé à l’énorme perte que j’aurai ? Je ne pourrai jamais me faire à l’idée de voir partir mes deux amours.
– Il le faudra bien, tu as tout voulu prendre à la fois, gourmande, tu devras te rendre à l’évidence que tu perdras tout ! C’est la vie !
– Ne t’en fais pas, Suri, ajouta Nathan, nous resterons en communication jusqu’à ce que tu te trouves une autre paire de jumeaux !
– Ne dites pas de bêtises ! Allons, ne gâchons pas le peu de temps qu’il nous reste en vaines plaisanteries.
Ce soir, on présente en spectacle, les animaux de De Bruna. Ils sont si extraordinaires, semble-t-il, que j’aimerais les voir !
– Entendu, nous irons ! On passera te prendre vers sept heures, ça va ?
– Elle va nous manquer, c’est une chic fille ! dit Nathan en la saluant de loin.
– Ça me plaît d’aller voir les animaux de De Bruna. Ils sont si uniques ! Sais-tu d’où ils viennent ?
...
Livre deux : Le Nid de l’Aigle
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Rom et sa survie
Dans la maison de Mayda et de Godefroy on fêtait la venue du premier enfant mâle de la famille. Une fille était née deux ans auparavant. Suffisamment consciente de l’évènement, elle se joignit à la joie et la partagea avec ses parents.
– Regarde comme il est beau, dit la mère, en souriant à ce petit être qui prenait brusquement contact avec cette nouvelle vie physique. Nous lui donnerons le nom de Rom. Il me plaît ce nom, je ne sais pas pourquoi mais je trouve cela joli.
Pour l’instant, il n’avait pas envie de sourire à sa mère. Son premier contact avec ce corps si petit, trop petit même, le désespérait. Tout était si minuscule, si fragile qu’il n’osait à peine le bouger. Il essaya les doigts, mais ne parvenait pas à faire autre chose que de les ouvrir tous ensemble et de les refermer. Il risqua un oeil sur ce qui l’empêchait de les détacher les uns des autres, et les apercevant si minuscules, il comprit pourquoi. Un profond chagrin s’empara de lui et il se mit alors à pleurer. Le son étrange de ces pleurs l’étourdit. Il pleura, s’arrêta pour comprendre puis recommença de plus belle.
Des mains le prirent pour le soulever malgré son vertige de ne plus sentir le solide sous lui. Ses pleurs de désespoir s’éteignirent lorsqu’il perçut quelque chose de chaud et de vivant le conserver.
Impuissant et désorienté d’habiter dans une si petite chose, il se laissa gagner par la chaleur, le mouvement respiratoire et les battements du coeur de sa mère.
Sans trop savoir qui elle était, il se rendit vite compte qu’il la connaissait d’une étrange façon et qu’il pouvait lui faire confiance.
Bien au chaud, il laissa dormir ce petit corps et en fit une exploration un peu plus détaillée. C’était petit mais bien fait et malgré sa faiblesse apparente il comprit que ce corps se tenait ensemble et qu’il ne le laisserait pas s’échapper. Peu à peu, il a résolu de le considérer comme étant à lui et accepta de se voir comme le principal habitant.
...
Livre trois : Les Fils du Verseau
Essoufflés, vidés et inconscients, les habitants de la planète Terre atteignirent l’an deux mille.
Cette nouvelle ère, tant louangée par les prophètes de l’antiquité, s’était accrochée comme un boulet aux pieds des Terriens. Les prophètes avaient promis joie, bonheur et prospérité. Ils avaient promis la sagesse, l’harmonie dans une ère de douceur où coulerait le lait et le miel et pourtant sur cette pauvre planète, seules les drogues, la pollution et l’irresponsabilité y régnaient.
Plus personne ne vivait sans « aspirine » qui était là abondante, pour aider à passer la grippe, déterminée et prévue par les vendeurs médicaux en mal d’argent. Plus personne ne s’opposait aux « spécialistes de la santé » qui s’insinuaient, par des publicités mensongères, dans les recoins du mental humain, obligeant l’homme à croire qu’il n’y pouvait rien : que la maladie devait exister et qu’il devait la subir. Ainsi convaincus, les gens se faisaient prescrire des drogues de plus en plus « merveilleuses » qui leur aidaient à traverser leur misérable petite incarnation.
Ces « spécialistes de la santé » se firent aider par ceux du « mental humain » qui, eux, reçurent leurs consignes des chefs des grandes entreprises multinationales. « Tout ce beau monde », ainsi concerté se mit d’accord pour soumettre les religions, pour couper les budgets du développement artistique, pour éduquer la jeunesse afin qu’elle ne sache rien d’utile, bref, pour dominer et tout contrôler. Ces mesures causèrent à coup sûr des tensions épouvantables et les gens affolés tombèrent dans les pièges tendus.
De leur côté, les multinationales s’organisèrent afin de rendre l’entreprise privée inopérante en stimulant les syndicats. Aveuglément, ils exigèrent des hausses de salaires et des conditions de travail tellement irréelles que les petits entrepreneurs durent se laisser acheter par les gros requins de la finance. Lorsque ces derniers eurent tout gobé et que le peuple se fut réfugié sous leurs ailerons protecteurs, il arriva ceci : ils décapitèrent tout simplement les syndicats car ils savaient bien que le commerce ne fonctionnait que sur l’offre et la demande et de plus, les salaires devaient être bas pour réaliser de grands profits.
C’est ainsi qu’en l’an deux mille et quelques poussières, le remaniement des peuples civilisés de la Terre, commencé vers les années mille neuf cent soixante-dix se trouva en pleine expansion économique pour « tout ce beau monde ». Les nouveaux esclaves, privés de leur sens des responsabilités, se berçaient dans la dépravation et ne vivaient que pour les attraits de l’univers physique.
On avait pris soin ni d’affamer ni de fouetter le peuple, les « spécialistes » étaient civilisés et connaissaient beaucoup de moyens pour asservir sans recourir aux tortures. En plus des efforts déployés pour rendre les gens inconscients, en plus de la pollution, de la nourriture abondante mais non nutritive, il y avait les médias qui servaient les buts du « pouvoir ». Le « pouvoir » apprenait aux gens le sens du bien et du mal et leur dictait avec toutes les facilités, ce qu’ils devaient penser, faire et avoir. Les subliminaux n’étant ni connus des gens ni interdits par le « pouvoir », il en résulta une abondante récolte. En effet, il reçut en cette nouvelle ère les bénéfices de son travail amorcé depuis près d’un demi-siècle.
Mais son jeu était dangereux puisqu’il avait oublié un petit détail. Il avait oublié que fondamentalement, l’homme cherche toujours la lumière à cause de la divinité de son essence. Et ce fut bien malheureux pour lui qu’il ait oublié ce détail.
Les Thorncliff
Une longue limousine beige et verte s’engagea dans une allée bordée d’arbres et de massifs de fleurs. Les jardiniers se retournèrent pour saluer respectueusement le jeune homme assis à l’intérieur. C’était le fils, Bob Thorncliff, qui revenait de l’université.
Le chauffeur habile et attentif roulait doucement pour permettre à son jeune patron d’admirer la beauté due à l’immense richesse de la famille. Ces magnifiques jardins qui s’étendaient à perte de vue était l’oeuvre de Madame Jane Thorncliff, la mère de Bob. Elle dirigeait les jardiniers dans leur oeuvre, c’était la seule prérogative obtenue de son mari.
Le chauffeur amorça le dernier virage avant d’immobiliser la voiture devant la pompeuse résidence du grand Rock Thorncliff. Attendant que son chauffeur lui ouvre la portière, Bob soupira devant la magnificence dépourvue d’esthétique de son père. Cette richesse étalée lui donnait une impression de vente aux enchères : le portail, haut et majestueux perdait de sa noblesse par l’ajout désordonné de vases, de statues, de colonnes brodées et de fioritures exagérées.
En posant le pied par terre, Bob secoua la tête comme pour chasser une mauvaise image et sourit à Clark, son chauffeur préféré. Ce dernier lui glissa quelques mots puis, fit signe au serviteur, droit comme une épinette, de venir prendre les bagages de Monsieur. Clark, plein d’admiration pour ce jeune homme de vingt ans, dit au serviteur qui approchait :
– Monsieur Bob est demeuré le même. L’université et son savoir n’ont pas réussi à détruire ce charmant garçon. Je suis bien heureux qu’il revienne à la maison, sa présence m’a manqué !
– Pour sûr, Clark, il est bien gentil, Monsieur Bob ! ajouta le serviteur en retirant les malles.
*******
À l’intérieur, dans le hall de marbre rose, Roch Thorncliff accueillit son fils plutôt sèchement.
– Ah, te voilà enfin ! lui lança-t-il d’un ton impatient. Tu sais que je n’aime pas que l’on me fasse attendre !
– Oui, père, je sais, répliqua Bob.
Les yeux gris acier du sexagénaire ne s’illuminèrent même pas à la vue de son fils qu’il attendait depuis le matin. Cet homme vigoureux et puissant se figeait dans une attitude glaciale et ne l’adoucissait en aucune circonstance. Voilà bien des années, il avait posé un masque d’autorité rigide sur ses traits et s’en était si totalement imprégné que, même très heureux de revoir son fils unique, rien de sa véritable émotion ne transparut.
Depuis longtemps, Bob avait percé le masque de son père et savait parfaitement que ce terrible bonhomme serait prêt à lui donner la planète s’il le jugeait nécessaire. Il se contenta de sourire et le suivit dans son bureau. Roch Thorncliff lui versa à boire. En levant son verre il lui dit :
– Je lève mon verre au plus brillant universitaire de toute l’Amérique !
– Merci, père, répondit Bob, mais ne me fais pas tant d’éloges, tu sais bien que pour moi rien n’est difficile !
– Oui, je sais. Tu as reçu ma vive intelligence en héritage et je me flatte d’avoir un fils comme toi. Tu es maintenant en mesure de succéder au grand Roch Thorncliff.
Sans se soucier de l’expression amusée de Bob, il enchaîna :
– Ce n’est pas une mince tâche qui t’attend. Être l’un des hommes les plus riches et le plus puissant de ce monde n’est pas facile. Il te faudra être à la hauteur sans relâche et savoir survivre à toutes les traîtrises. Maintenant que tu es revenu, je vais te glisser peu à peu les rennes de mon incontestable pouvoir parce que tu en es digne !
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