REVENIR DE SUISSE
L’avion venait d’atterrir.
Quatre voitures de police bien identifiées se tenaient à l’arrêt devant la sortie. Au préalable tout avait été organisé avec les agents de l’unité aéroportuaire du SPVM. Leur soutien accordé, les autres policiers en civil se déployèrent en observant les gens autour d’eux.
Cinq policiers parfaitement identifiés se ruèrent sur les deux femmes anxieuses. Les passagers autour regardaient ce déploiement avec stupéfaction. Les mères enveloppèrent instinctivement leurs enfants dans leurs bras tandis que les maris se placèrent devant eux.
— Mon fils est malade, dit Michèle d’une voix forte presqu’en sanglots.
— Donnez-le moi, je vais le prendre fit l’un d’eux et partit avec lui vers une voiture.
— Mesdames, venez avec nous, dit le plus grand des quatre restants.
Ils entourèrent les deux femmes et les conduisirent dans l’une des voitures. Toutes se mirent en marche, sirène hurlante et gyrophare allumé pour sortir de l’espace de l’aéroport.
— Suivons-les, dit l’homme qui attendait dans une voiture toute cabossée.
— Ne les perds pas de vue. Nous devons savoir où ils les déposeront.
— Sais-tu dans laquelle des voitures ils les ont fait asseoir ?
— Non, trop loin. Soit la première ou la seconde voiture. Fais bien attention de ne pas te faire repérer.
— Ouais, ce n’est pas facile avec tout ce déploiement.
— Reste un peu derrière mais ne les perds pas de vue.
Pendant que les criminels roulaient devant, d’autres policiers en civil suivaient les deux ou trois voitures qui sortaient de la route de l’aéroport.
Deux d’entre elles tournèrent à gauche tandis qu’une, arrêtée au feu de circulation montrait qu’elle allait prendre l’A-20.
— Parfait, bon choix. Suivons-la !
Un homme et une femme policiers démarrèrent doucement tout en suivant la voiture cabossée. La femme annonça qu’il était possible que ce soit eux.
— Ils sont deux dans la voiture, dit-elle et ils suivent les auto-patrouilles.
Elle donna immédiatement la marque de la voiture et son numéro de plaque.
— On vérifie immédiatement, répondit la personne au standard.
Alors qu’ils roulaient tous dans la même direction, c’est-à-dire, vers Montréal, l’une des voitures de patrouille bifurqua à la sortie 55.
Un peu désarçonnés, les deux criminels ne surent que penser.
— Crois-tu que les femmes étaient dans cette voiture ?
— Comment le savoir ? Il y avait quatre véhicules. Non, continue, je ne crois pas qu’elles étaient dans celle-là. En ville, ce sera plus difficile de suivre. Tiens-t’en à la première ou à la seconde voiture. Je suis presque sûr qu’elles sont là-dedans.
— Ils ne vont sûrement pas les déposer chez elles. Comment ne pas les perdre en chemin ?
— Fais juste suivre sans t’alarmer, petit.
Une fois en ville, l’une des autos-patrouilles fit un arrêt après avoir tourné un coin. Deux policiers sortirent avant de s’engouffrer dans une maison-appartement.
— As-tu eu le temps de les voir ?
— Non, nous n’avions pas tourné le coin. Regarde bien l’adresse, je continue à suivre l’auto de tête, dit le jeune.
Un message arriva aux policiers qui suivaient.
— La voiture a été volée ainsi que les plaques qui n’appartiennent pas à cette auto volée. Je crois que vous tenez les bons. Allez-y, arrêtez-les.
La communication fût transmise immédiatement à une auto-patrouille qui partit en trombe toute sirène hurlante en direction des criminels.
En s’apercevant qu’ils venaient d’être découverts, le conducteur énervé, fit une embardée et coinça l’auto dans une borne d’incendie. Ce dernier tenta de reculer mais, trop tard, ils étaient coincés.
En quelques minutes, ils se trouvèrent encerclés. Les policiers les firent sortir brutalement et leur attachèrent les mains avant de les fouiller. Puis les assirent derrière sans aucune précaution. Même que l’un d’eux se cogna la tête avant de monter.
— Ça y est, lança un des policiers à l’auto de tête.
— Ne changez rien à votre plan initial dit Kean qui se trouvait dans la première voiture. Il se peut que ce soit un leurre et que d’autres soient en attente.
La première voiture déposa les deux femmes dans l’appartement appartenant au poste de quartier 22. Sans perdre une minute, elles se glissèrent au sous-sol afin de se diriger vers le tunnel tandis que quelques policiers attendaient au rez-de-chaussée.
Les deux hommes arrêtés furent conduits au centre opérationnel. Max, prévenu, les attendait.