Notre Historien National F. X. GARNEAU
Découvrez celui qui a fait les recherches nécessaires afin de rétablir la vraie histoire du Canada.
Avant lui, les Anglais écrivaient l’histoire, toujours en les favorisant et en faisant passer les canadiens français pour des faibles.
Il a voulu remettre les pendules à l’heure, surtout après les évènements des Patriotes.
Voyez sa biographie, vous apprécierez assurément !
Sommaire
Prologue
Introduction
Les ancêtres de M. Garneau
Son enfance
Son éducation
Voyage aux États-Unis
Son voyage en Europe
Secrétaire du diplomate Canadien à Londres
Son retour au Québec
Divers écrits de M. Garneau
Son Histoire du Canada
L’accueil de son ouvrage
La maladie de M. Garneau
Sa mort
Jugement sur l'Histoire du Canada
L’habileté de M. Garneau
La langue Française
Critique de son oeuvre
Conclusion
Des livres captivants
Note à propos de la couverture : Monument à Québec de François-Xavier Garneau (1809-1866), photo de Jeangagnon Wikipedia
Secrétaire du diplomate Canadien à Londres
Après un court séjour à Paris, M. Garneau revint à Londres, comptant toujours retourner à Québec, dans l'automne, mais des complications nouvelles, survenues depuis son départ, avaient apporté un surcroît d'occupations à M. Viger.
Et lorsque, le lendemain de son arrivée. M. Garneau alla frapper à son hôtel, l'agent diplomatique du Canada l'accueillit à bras ouverts et le retint auprès de lui en qualité de secrétaire. Sous le voile de timidité et de réserve du jeune homme, M. Viger avait deviné, du premier coup d'oeil, la haute et ferme intelligence, nourrie de patriotisme, qui devait plus tard doter son pays d'un de ses plus beaux titres de gloire.
M. Garneau accueillit l'offre du diplomate canadien comme une bonne fortune, et se hâta d'écrire à son père et à ses amis de Québec la cause inattendue qui le retenait en Angleterre.
« Je croyais mon pauvre père encore bien portant dans ce moment, mais une pleurésie
nous l'avait enlevé un mois après mon départ du Canada. Malheureux dans toutes ses entreprises, il n'avait réussi en rien. Il emporta seulement avec lui dans la tombe la réputation d'un citoyen honnête et religieux, comme l'avaient été ses pères. »
Le secrétariat que M. Garneau venait d'accepter était loin d'être une sinécure. Les deux années qu'il l'occupa furent des années de travail sans relâche, du matin jusqu'au soir.
Elles ne furent guère interrompues que par deux courtes visites à Paris et dans ses environs, en compagnie de quelques amis et de M. Viger, qui, appréciant de plus en plus les qualités de son jeune secrétaire, lui avait accordé sa franche et cordiale amitié.
À Paris, il fit la connaissance de plusieurs hommes célèbres dans les lettres et dans les sciences. Il avait déjà été admis, pendant son séjour à Londres, dans la société de plusieurs célébrités anglaises et étrangères, entre autres de M. McGregor, auteur du meilleur ouvrage qui eut encore paru sur les colonies anglaises de l'Amérique du Nord, de madame Gore écrivain estimé en Angleterre, et du célèbre Roebuck, que Québec s'honore d'avoir dirigé dans les premiers sentiers de la vie intellectuelle, et dont M. Garneau trace un portrait plein de vérité et d'animation, « fier de voir que cette jeune plante se fut développée au soleil du Canada. »
Il fut aussi admis dans les rangs de la Société Littéraire des amis de la Pologne, dont Thomas Campbell, l'auteur du beau poème anglais : The pleasures of Hope, était président, et dont formaient aussi partie le comte de Camperdown, plusieurs autres membres distingués de la chambre des lords et de celle des communes et plusieurs dames de distinction.
Il s'y lia d'amitié avec un savant polonais, le Dr. Schirma, ancien professeur de philosophie morale à l'université de Varsovie, et connut une partie des exilés polonais, réfugiés à Londres après l'insurrection malheureuse de leur patrie, l'année précédente.
Il eut aussi occasion de connaître alors le grand poète national de la Pologne, le vieux Ursin Niemcewiez, le prince Czartoriski, le général Pac, ancien officier de Napoléon.
Il mit quelquefois la main à la réduction de la revue The Polonia, publiée à Londres sous les auspices de la Société.
Un jour dans une réunion de cette Société, il fut singulièrement frappé du respect qu'impose, en Europe la supériorité intellectuelle. Outre les illustrations polonaises qu'on vient de nommer, il y avait là des membres de la chambre des lords et de la chambre des communes, des hommes de lettres.
« O'Connell est annoncé. Lorsqu'il fut introduit, tout le monde se leva spontanément, pour rendre hommage au grand orateur, hommage qu'on ne rendit qu'à lui seul. Je ne l'avais vu que dans les communes, où je l'avais entendu parler une fois ou deux.
« Je pus l'examiner à mon aise, n'étant qu'à quelques pieds de lui en face. Il était de grande taille et gros en proportion. Il avait la figure ronde, le nez petit et le regard pénétrant. Il portait un frac bleu boutonné, jusqu'au menton, et une cravate noire, dont il roulait les bouts fort courts souvent dans ses doigts.
« Il dut parler. Il se leva. Le geste, le ton de la voix, le langage tout dénotait le puissant orateur. Il affectait la prononciation irlandaise. Son discours fut applaudi. L'occasion n'exigeait pas un grand déploiement d’éloquence. Mais, lorsqu'il parla des malheurs de l'oppression, sa voix prit ce timbre presque tremblant, ses yeux prirent cette expression de douleur et de vengeance que je n'oublierai jamais.
« Le prince Czartoriski avait déjà atteint la cinquantaine en apparence. Il était d'assez haute taille, et sa figure, plus longue que large, annonçait l'homme qui a pris son parti sur les revers de la fortune.
« Il n'en était pas de même du général Pac, comte polonais et ancien colonel dans les armées de Napoléon. C’était un homme de taille moyenne, qui portait sur sa figure à la fois la résolution du soldat et la tristesse de l'exilé.
« Son magnifique palais de Varsovie et tous ses biens, qui étaient considérables, avaient été confisqués, comme ceux du prince Czartoriski et de tous les autres patriotes.
« Niemcewiez, génie d'un ordre supérieur, semblait moins abattu que ses compatriotes, et en même temps plus avancé qu'eux dans l'intimité de leurs hôtes. Mais cela était dû probablement à sa réputation littéraire. Le prince Czartoriski était l'ami intime du comte Grey. »
La vue de ces illustrations littéraires et politiques augmenta en M. Garneau le goût des lettres, et le rendit plus sensible au sort qui menaçait ses compatriotes, frappés par la conquête comme les Polonais qu'il voyait pleurant leur patrie sur une terre étrangère.
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Ce qu’il a écrit : Série Histoire du Canada :