LUCIE et le libre arbitre
 

Probablement que le libre arbitre d’une personne à une certaine époque est bien différent de celui que cette personne aurait aujourd’hui, dans des circonstances semblables.


Qu’en pensez-vous ?


Les qu’en dira-t-on vous préoccupent-ils ?


Comment auriez-vous réagi dans un tel cas ?


Suivez l’histoire de Lucie, elle vous fera réagir, assurément !

Sommaire



Prologue

Introduction

Discussion mère-fille

Et après la lune de miel ?

Un mari n'est pas un amant

Les Varin sont aussi à la soirée

Un essai de Max

Les visites de Georges chez Lucie

Max aime les femmes

À l’aide !

Le spécialiste arrive

Lucie doit trouver son mari à Rouen

Je ne l'aime plus !

Remercier Georges

Une perte douloureuse

Déclarations à la plage

On doit se séparer

Le départ avorté

Max, blessé à la tête

Et si Max mourait ?

C’est pour la vie

Renée grandit

Une mauvaise surprise

Conclusion



Un mari n'est pas un amant



Un mari n'est pas un amant, dit une vieille chanson.


Le malheur de Lucie fut précisément d'avoir un amant en son mari. Max l'aima avec un fervent épanchement d'adoration qui le surprit lui-même, et contre lequel il ne s'inquiétait point de se mettre en garde.


Les meilleurs parmi les jeunes gens, — il ne s'agit point ici des plus mauvais, — ne savent pas ce que c'est qu'une jeune fille, jusqu'au jour où le mariage leur en livre une, avec ses délicatesses d'hermine, sa fraîcheur de sentiments et d'impressions, sa grâce craintive et sa frayeur de sembler trop hardie dans les effusions d'une tendresse permise.


Quelques-uns ne voient là qu'une émotion nouvelle, un chapitre de plus à enregistrer au mot « femmes » dans le dictionnaire de leur libertinage. D’autres froissent sans pitié la pudeur de leur jeune épousée et lui enlèvent toutes les illusions de la vie en quelques jours. À ceux-là, la commisération d'autrui sera superflue s'il leur arrive malheur. Celui qui sème le vent récolte la tempête, dit le proverbe.


D'autres, les moins mauvais, s'abandonnent au charme de cette innocence et se passionnent pour la compagne de leur vie. Ce fut le sort de Max Rodey. Mais les passions chez lui n'étaient pas de longue durée, et l'amour de Lucie ne parvint pas à provoquer une affection semblable.


La jeune femme fut adorée. Pendant quelques mois, tous ses désirs furent des ordres. Elle vécut dans ces rêves, se demandant chaque jour si l'âme humaine pouvait supporter sans se briser une telle félicité.


Puis Max s'habitua à la joie paisible de retrouver à son foyer le même accueil souriant, la même sincérité tendre, et cette jouissance, exquise jadis, passa pour lui à l'état d'habitude, c'est-à-dire au nombre de ces bonheurs dont on ne sait gré à personne, pas plus que les riches ne savent gré au luxe qui les environne de leur épargner les mille soucis de la vie matérielle.


Les jeunes mariés avaient passé l'été à la campagne, dans cette maison voisine de celle de madame Béruel, où ils s'étaient vus jadis pour la première fois. Ces souvenirs n'existaient pas pour Max. Lucie, avec l'enfantillage de l'amour, et de l'amour chez une fille de dix-huit ans à peine, prenait plaisir à renouer la chaîne de ces mille riens, qui pour elle constituaient tout un monde.


Max, d'abord, s'y prêta de bonne grâce et écouta d'un air ravi les confidences que la jeune femme versait dans son coeur avec la sécurité d'une épouse qui se sent aimée. La jalousie qui l'avait si cruellement mordue le soir de ses noces n'avait plus de raison d'être dans le milieu bourgeoisement grotesque où ils se trouvaient alors.


Certaines épidémies sévissent, on ne sait pourquoi, sur les villes de province, où la population ne se renouvelle guère que par accident et à de longs intervalles. Les jeunes filles s'étaient toutes mariées dans les environs de leur villégiature, et il n'y restait plus pour le moment que des vieilles tantes pincées ou des mères exubérantes.


Max s'en amusait parfois le soir avec Lucie, et celle-ci, qui de son naturel cependant n'était pas moqueuse, ne pouvait s'empêcher de rire aux comparaisons que faisait Max entre les grâces artificielles de leurs voisines et les charmes juvéniles de sa femme.


Mais l'automne vint. L’ouverture de la chasse prouva à madame Rodey qu'une épouse peut avoir des rivales sans chair et sans os. Levé dès quatre heures du matin, Max, si paresseux d'ordinaire, chaussait ses grandes bottes et descendait dans la vaste cuisine dallée, où l'attendaient sa carnassière et son fusil.


Dans les commencements, il prenait bien garde à ne pas réveiller Lucie. Mais ces précautions devinrent bientôt superflues, d'autant mieux que la jeune femme, les yeux grands ouverts, lui disait ordinairement : Je ne dors pas.


Elle eut quelque peine à comprendre la passion de Max pour la chasse. C’est un goût naturel chez les hommes, artificiel chez les femmes, qui en font parfois parade, mais qui ne l'éprouvent guère si on ne les y provoque pas.


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