Voyage à Terre-Neuve
Chargé de rendre compte à la France de ses colonies en Amérique du Nord, le chargé s’embarque et nous décrit ce qu’il y rencontre.
L’ambiance sur un navire, la rencontre avec les Anglais, la pêche et tout ce qui l’environne.
Voilà ce que vous allez découvrir de fort intéressant !
Sommaire
La traversée
Le navire
Le départ de Brest
En route
Saint-Pierre
L’hiver et le poudrin
Le pêcheur des bancs
La pêche à la morue
Le commerce sur l’île
Sa géographie historique
L’administration de l’île
Vers la Nouvelle-Écosse
À Sydney-Ville
Les Sauvages
La cuisine à bord
À Sydney-Mines
Séjour à Sydney
Un bal à bord
L’agriculture
Les habitants de Sydney
Les anciens colons acadiens
Halifax
Louisbourg
Halifax, Nouvelle-Écosse
Visite de l’Indus
Les importations des États-Unis
Au théâtre
Excursions
Le chemin de fer
L’école à Truro
Les élèves de dix à quinze ans
On se met à calculer
À l’auberge de Truro
La baie Saint-Georges
L’émigrant d’Irlande
Les Anglais arrivent
Codroy et l'île Rouge
L’Île Rouge, établissement français
Transformer la morue
La baie des Iles
L’amour en ces lieux
Le port de Saunders
À l’île Saint-Jean
Les glaces flottantes
La chasse aux loups-marins
Le Labrador
La côte orientale
À la Conche
Saint-Jean de Terre-Neuve
Le gouvernement
Politique ou religion ?
L'évêque de Saint-Jean de Terre-Neuve
Saint-Jean et les pêcheries
La baie de Burin
Retour historique
Conserver Terre-Neuve
Mœurs
Accroissement de la population
Prévisions et moeurs
À Sydney
Le retour
Des livres captivants
Note à propos de la couverture : Photo du fort Amherst, Saint-Jean, Terre-Neuve de Louishenault, dreamstime.
La traversée
Les anciens personnifiaient tout : vices, vertus, actions, pensées, fleuves et montagnes. Aucune idée ne se trouvait sans un corps à sa portée que, bon gré mal gré, le goût d'alors lui faisait revêtir. C'était une population fantastique en promenade perpétuelle à travers les imaginations humaines.
Si l'on voulait aujourd'hui se conformer à cette mode qui n'est ni pire qu'une autre ni plus déraisonnable, on pourrait dire que rien ne s'y prête mieux que l'idée des différentes régions de la terre.
Par exemple, l'Égypte sera bien rendue par le sphinx accroupi au bord du Nil avec son beau visage de femme, ses yeux à fleur de tête qui interrogent, sa bouche muette et voluptueuse, son air sévère. On verra la féconde Germanie, exprimée par une belle et forte matrone aux riches couleurs, à la chevelure blonde, aux yeux bleus, à l'air résolu et confiant.
Et en poursuivant toujours cette fiction, on ne pourra y ramener les régions boréales de l'Amérique que sous les apparences d'un enfant faible, maigre, pauvre, un peu triste, aux yeux inquiets, sans grande beauté, mais au moins avec le charme de son âge.
Seulement, ce n'est que de la nature physique qu'il est question ici. Car bien que les Européens d'Amérique aient la prétention d'être devenus des peuples nouveaux par le seul fait d'une habitation de quelques jours à bord des paquebots qui les ont emportés loin de leur ancienne patrie, il y aurait beaucoup à dire sur ce prétendu rajeunissement.
Quant à la nature matérielle, quant au sol indigène, c'est bien par cet air d'enfance qu'il frappe d'abord l'esprit.
Tous ces pays semblent vraiment être nés d'hier. La brume du chaos les environne encore. Le soleil ne se doute pas qu'une région ait surgi du sein des eaux, car il ne regarde pas de ce côté.
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