Le futur avocat
Un jeune homme se destine à devenir avocat.
Il y a environ 150 ans de cela.
Découvrez la vie de cette époque à travers des personnages bien attachants.
Les amis, les fréquentations, le collège, la nouvelle vie de famille, les décès précoces, autant d'univers à découvrir.
Vous apprécierez, assurément !
Sommaire
Introduction
M. de Courval
Les premières rencontres
Les fiancés
Enlevé par une étrangère
La soeur de Paul arrive
Acceptera-t-il la proposition ?
De la visite
Son mari à Montréal
Encore de Chevandier
Paul revient chez lui
La jalousie de Durand
De l’ouvrage pour Geneviève
La naissance d’un fils
Chercher une mère pour son enfant
La cérémonie
Une mère pour peu de temps
Leur entrée au Collège
Le titre de Demoiselle Armand
Se laisser persécuter ?
De nouveaux amis
Une soirée chez M. de Courval
Mlle Gertrude de Beauvoir
La routine du collège
Un magnifique discours d’adieux
Paul ne veut plus retourner au collège
Installé dans un bureau
Est-ce que vous dansez ?
Son ami lui parle de Délima
Armand l’observe
La visite de son frère Paul
Ce que Paul en raconte
Chez Lespérance
Son père malade
Envie d’aller voir son père
De retour à la ville
Une rencontre malencontreuse
Votre bon père sur son lit de mort
Son père irrité refait son testament
Je te demande de pardonner
Une rencontre humiliante
Toutes les tristesses ensemble
Il devait avoir pitié d’elle et l’épouser
Au Manoir d’Alonville
Gertrude se débarrasse de de Montenay
Sous ce triste soleil de novembre
Mais tu as des amis riches
Faire une promenade seul
Une autre discorde
Armand raconte à son ami
Une lutte pour le pain quotidien
Armand se fâche
À leur nouvelle résidence
Une nouvelle maison
Engager une servante ?
Tante Françoise arrive
Les visites de Rodolphe Belfond
Madame Ratelle se meurt
Belfond s’en mêle
La proposition de Belfond
Arrêts en chemin
Armand découvre un calmant à ses désespoirs
Faites-moi une promesse
Un mari ivrogne ?
Arrivés à Québec
Un jour de l’an pas comme les autres
Madame Martel à Québec
Une part dans la pratique d’avocat
Le mariage de son ami Belfond
Assister à cette fête nuptiale
Il lui dévoile le secret de son coeur
Conclusion
Introduction
Au nombre des premiers colons français qui s'étaient établis dans la seigneurie de ***, nous l'appellerons Alonville, située sur les bords du Saint-Laurent, se trouvait une famille du nom de Durand.
La vaste et riche ferme qui lui avait été transmise de père en fils par succession régulière lui avait toujours permis de tenir convenablement sa position comme première famille du district. C'était une race d'hommes robustes et beaux, industrieux et économes, mais d'une économie qui n'atteignait jamais les limites de la parcimonie.
Par sa grande et droite stature, par ses cheveux et ses yeux d'un noir de jais, par son visage bronzé et ses traits réguliers, Paul Durand était un excellent échantillon des représentants mâles de cette famille.
Contrairement à la plupart des ses compatriotes qui d'ordinaire se marient très jeunes, du moins dans les districts ruraux, Paul était arrivé à la trentaine avant de se décider à prendre femme, non pas qu'il fût indifférent au bonheur conjugal, mais parce que son père étant mort avant que lui-même eût atteint l'âge de virilité, sa mère avait continué à vivre avec lui sous le toit paternel, conduisant à la fois sa bourse et son ménage d'une main judicieuse mais un peu arbitraire.
Françoise sa soeur unique, s'était mariée, à seize ans, avec un respectable marchand de la campagne qui demeurait dans un village voisin et auquel elle avait apporté, non seulement une jolie figure, mais encore une dot confortable. De sorte que madame Durand pouvait, en toute liberté, veiller sur son fils et se consacrer entièrement à lui.
C'était une bien belle propriété que celle à l'administration de laquelle présidait cette excellente dame. Nous ne pouvons résister à la tentation d'en faire la description.
La maison, d'une maçonnerie brute, était construite substantiellement quoiqu'avec une certaine irrégularité. Un grand orme en ombrageait la façade, et tout autour des dépendances et des clôtures d'une blancheur éclatante. Régulièrement tous les ans ces haies étaient blanchies à la chaux, ce qui donnait un nouvel air de propreté à cette ferme si bien tenue et si bien montée.
À une extrémité de la bâtisse s'étendait le jardin, bizarre mélange de légumes et de fleurs, où de superbes roses flanquaient des couches d'oignons, et où des carrés de betteraves et de carottes étaient bordées de pensées, de marguerites et d'oeillets.
Dans un coin, commodément placé au milieu d'un véritable champ de fleurs de toutes couleurs et de toutes sortes, s'élevait une espèce d'abri sous lequel étaient rangées avec une symétrie parfaite huit ou dix ruches.
Mais à quoi bon une plus longue description ? Tous ceux qui ont voyagé sur les rives de notre noble Saint-Laurent et même sur celles du pittoresque Richelieu ont dû voir un grand nombre de ces résidences.
Apparemment Paul Durand craignait que les exigences si contraires d'une femme et d'une mère dans un même ménage ne pourraient se concilier dans sa maison comme elles s'harmonisaient dans plusieurs autres, en raison de la difficulté que madame Durand la mère éprouvait à céder une partie de l'autorité que jusque-là elle avait été habituée à exercer en souveraine.
Ce ne fut donc qu'après l'époque fixée pour le deuil de cette mère bien-aimée qui était morte entre ses bras, qu'il songea à se trouver une compagne pour remplir le vide que la mort avait fait dans la vieille ferme.
Mais la grande difficulté résidait dans l'embarras du choix, car les plus riches héritières comme les plus jolies filles de la paroisse se montraient fort disposées à accueillir favorablement sa demande. Cependant, aucune d'elles n'était destinée à être choisie par lui.
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