LES CHINOIS EN CHINE

 

LES CHINOIS EN CHINE


Soirées Canadiennes


J. A. Chapleau


Les Soirées Canadiennes nous racontent plein d’histoires captivantes. Si elles méritaient d’être publiées, elles méritent d’être lues. Celle-ci, l’une de mes préférées, nous fait connaître une autre civilisation qui mérite que l’on s’y attarde. L’auteur compare les différents points entre leur culture et la nôtre. Surprenant ? Oui, assurément. Vous apprendrez et aimerez…

Voici un extrait :



ÉDUCATION



Une autre chose que nous pensons guère comprise et qui, bien qu'offrant des côtés favorables et utiles, a cependant une mauvaise influence, en politique ou autrement, c'est le mode adopté par le gouvernement chinois pour l'encouragement de l'éducation.


Il vaudrait mieux dire, peut-être, le mode de recrutement des officiers du service public. L'instruction est la seule avenue conduisant à toutes les positions honorables et importantes. Il en résulte nécessairement une conséquence excellente ; l'instruction est universellement répandue parmi la population mâle.


On doit dire, à la gloire de la Chine, qu’à une époque où la masse du peuple en Angleterre et en Irlande ne savait pas lire, et encore moins signer son nom, l'instruction était déjà répandue dans l'ancien Empire, où, comme l’ont affirmé les témoins interrogés par le Comité Mixte, et comme l'a remarqué le P. Hue, en 1854, tous les Chinois, à de rares exceptions près, savent lire et écrire.


« L'éducation primaire, dit cet auteur, pénètre même dans les habitations flottantes qui, par milliers, couvrent les rivières, les lacs et les canaux du Céleste Empire. »


L'instruction des femmes n'est pas non plus aussi négligée qu'on le suppose. Dans le sud de la Chine, on rencontre de nombreux pensionnats où les jeunes filles reçoivent leur éducation. Nous verrons qu'il y a des femmes douées d'une très bonne instruction, qui se livrent à la musique, et nous rappellent une classe de jeunes filles grecques à laquelle Périclès dût sa belle et poétique compagne.


Lorsque Su Tung P'o fut banni pour s'être opposé à la volonté de l’Empereur, nous lisons que son exil fut partagé par « Nuées du matin », jeune fille aimable et accomplie qui adoucit son exil et lui inspira les chants qui sont encore redits aujourd'hui par des gens qui ne pourraient certainement pas nommer son persécuteur.


Mais, parlons des examens.


Ces examens font de chaque étudiant, dès sa jeunesse, un chercheur de place, et comme l'obtention d'un diplôme d’un degré élevé assure, à peu près, le succès dans la vie, cela est regardé comme un haut fait le serait dans d'autres pays.


Quoiqu'il n'existe aucun système d'éducation nationale, et que le gouvernement ne prescrive aucune méthode, le cours d’étude ne varie pas. Et à l'époque critique du développement de l’esprit, une admiration profonde, pour ne pas dire servile des anciens sages, est inculquée aux jeunes gens.


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