NAÏA       Louise Alarie

 

Trois histoires, aussi captivantes l'une que l'autre, vous emmènent dans des lieux qui vous sont méconnus jusqu'à maintenant.


Suivez l'histoire de Naïa, d'abord sur sa planète natale au fond d'un trou noir, et de la découverte de son peuple par un homme qui venait de loin. Voyez ensuite ce qui advient d'elle, sur la planète Miranda qui l'a accueillie avant le grand désastre. Finalement, découvrez comment sa fille Sylfe fera son chemin, d’une façon tout à fait différente de ses parents.


8 h 15 de plaisir assuré...

UN HOMME VENU DE LOIN


Nous sommes en l’an 400 sur la planète Gaéla. Cette planète est située dans un petit trou noir mais elle existe bel et bien, et ses habitants vivent dessus et non à l’intérieur comme plusieurs autres. Pourquoi ne vont-ils pas vivre ailleurs étant donné qu’ils sont dans le noir à l’année. Pas de soleil, pas de lune ni d’étoile, seul le noir profond demeure. Évidemment ils sont inventifs et capables de survivre très bien.


Il y a 400 ans, un drame épouvantable s’est abattu sur eux. Ils étaient ingénieurs, chercheurs, docteurs, physiciens, peintres, boulangers, jardiniers, femmes au foyer et voilà qu’un jour ils se sont révoltés contre leur gouvernement. Ils étaient bons et travaillaient pour le mieux-être de leur pays. Ils cherchaient à le rendre beau, à favoriser les échanges avec les autres planètes et à créer un monde meilleur afin que les descendants puissent vivre dans une confiance mutuelle. Mais leur gouvernement n’entendait pas vivre de la même manière. L’oppression, la dégradation, et l’extorsion faisaient partie de leurs plans. Une partie du peuple s’est rebellé et ils ont été jetés. Le dictateur désirait faire disparaître tous ces trouble-fête, mais ses sbires ont fomenté une façon encore plus cruelle de s’en débarrasser. L’un d’eux a proposé de les déporter sur Gaéla, une fois là-bas, ils ne pourraient plus jamais revenir, puisque Gaéla se trouvait dans un petit trou noir. « On y entre facilement mais on n’en sort jamais, » disait-il. L’idée plut au tyran et il ordonna qu’on conduise ces révoltés sur Gaéla.


Un immense vaisseau fut appareillé et on fit monter à bord, sous menace d’armes, tous ceux qui s’étaient révoltés. Des familles complètes se sont retrouvées à bord, totalement effrayées n’ayant jamais entendu parler d’un pareil complot. Les pilotes n’étaient que des supers poupées contrôlées à distance. Par contre, quelqu’un avait placé dans la soute de l’eau, des céréales, de la viande, des tentes et quelques outils. À peine de quoi tenir un mois. 


Les plus grands génies de la planète Mère, appelée Orky, se retrouvaient empilés dans ce vaisseau de la mort. Ils ont atterri sur cette planète noire un long moment après leur départ. Le vaisseau s’est posé pour ne plus jamais repartir.

...

MIRANDA



Revenus de la planète Gaéla, qui se trouvait dans un petit trou noir, les Gaéliens habitaient maintenant sur Orky, leur planète d’origine. Ils en avaient été chassés par le dictateur de l’époque. Un jeune Protecteur, du nom de Mock, aidé de son ami Bin, avaient réussi à les sauver tous et à les ramener sur Orky.


Un an plus tard, les anciens Gaéliens perdirent peu à peu leur fourrure sous le ciel clément d’Orky. Naïa et Krio entreprirent d’enseigner dans une école moderne dotée de tout ce qui pouvait venir en aide aux étudiants.


Koüa, le père de Naïa, apprit le métier d’artisan tandis que sa femme, après avoir obtenu son certificat, décida d’entrer dans La Grande École. Krio s’était fait une petite amie chez les Orkins et devenait de plus en plus amoureux d’elle.


Naïa, elle, rêvait de son beau Mock. Elle se rappelait le moment où il l’avait tenue dans ses bras puissants et l’avait serrée avec tendresse contre lui. Parfois, elle lui envoyait des messages auxquels il s’empressait de répondre.


Un jour elle confia à sa grand-mère à quel point elle désirait aller retrouver Mock et devenir elle-même un Protecteur.


– Ils font de si grandes choses et aident tant de gens en détresse que j’aimerais y participer moi aussi.


– Ma petite Naïa, il y a bien longtemps que je sais que tu partiras vers lui, j’ai senti votre attirance mutuelle sur Gaéla et je me demandais à quel moment tu le réaliserais. Aucun homme ici ne t’intéresse, malgré tous les éloges que tu reçois. Va, ma fille, va rejoindre celui que tu aimes et deviens le Protecteur aimé de tous.


Surprise par ces paroles, Naïa lui dit :


– Grand-mère, quelle finesse dans tes perceptions, tu savais, même si je n’en laissais rien paraître !


– Je te connais bien, va ! Et je t’aime plus que tout.


Les deux femmes s’embrassèrent.


– Envoie un message à celui que tu aimes et demande-lui de venir te chercher.


Rouge de plaisir, la belle Naïa envoya ce message. Mais Mock se trouvait en mission sur une lointaine planète et il ne le reçut point.


Naïa passa par toutes les émotions voyant qu’il ne lui répondait pas. Le soir, dans son lit douillet, elle versait des larmes de désespoir pensant qu’elle l’avait offensé en lui proposant son amour. Résolue à accepter le refus de Mock, elle se plongea dans son travail tâchant d’oublier l’image toujours présente de celui qu’elle aimait.


Deux mois passèrent. La grand-mère, inquiète de voir son petit visage sans sourire, décida d’envoyer un message à Bin, le confrère et ami de Mock. Une réponse parvint aussitôt. Il lui disait que Mock était en mission avec Roki. Que lui, était demeuré pour la naissance de son troisième enfant et qu’il venait d’avoir un beau garçon à sa grande joie. Il ajouta que Mock devait entrer dans les quinze jours suivants.


Toute contente, la grand-mère ne dit rien à sa petite-fille, lui laissant la surprise.


Un autre mois passa.

...

SYLFE



Sylfe a maintenant deux ans. Au grand plaisir de ses parents, elle s’exprime merveilleusement bien. Sa mère est une source continue pour exprimer son amour. Mock en est fou et ne cesse de parler d’elle. Elle adore Dicanda qui la protège un peu trop à son goût. Un jour, alors que personne ne semblait, pour une fois, s’occuper d’elle, elle décida d’aller explorer. Elle marcha vers le petit boisé tout près de sa maison et se sentit heureuse d’être là. Comme elle n’avait jamais perdu sa mémoire d’autrefois, elle se souvenait de tout. Elle savait qu’elle était jadis la grand-mère de Naïa et son amour pour elle s’exprimait du mieux que pouvait faire son petit corps. Mais Sylfe n’avait peur de rien, c’est pourquoi elle s’aventura dans ce boisé qui l’attirait tant. Malheureusement, elle ne vit pas le trou creusé pour tirer l’eau du sous-sol, et tomba dans le tuyau. Ne pouvant se raccrocher, elle glissa jusqu’au fond. Son petit corps épousa ce tuyau et s’arrêta jusqu’au rétrécissement, avant de tomber dans le lac souterrain. Elle se mit à crier, mais elle était trop loin, personne ne l’entendit.


Naïa  descendit et chercha sa fille :


– Sylfe, où es-tu ma petite fille ?


Elle ne lui répondit pas.


– Sylfe ! Je t’en prie, réponds !


Naïa courut dehors et continua à l’appeler mais elle ne la vit nulle part. Elle courut chez Hérantia et vit que ses trois enfants jouaient paisiblement.


– Hérantia, je ne trouve plus Sylfe, aide-moi à la chercher, où est-elle passée ? Je suis allée à la salle de confort et en sortant elle n’était plus là ! J’ai peur qu’il lui soit arrivé quelque chose.


– Allons, elle n’est sûrement pas très loin, cherchons la !


Après un certain temps, la petite n’apparût pas, de plus en plus inquiète, Naïa appela Mock. Il arriva en courant. Naïa lui raconta ce qui s’était passé et Mock sous un stress angoissant appela de l’aide. Bin et quelques autres apparurent afin de l’aider à chercher l’enfant. Hérancia qui gardait toujours son calme décida qu’elle devait être tout près étant donné que sa mère ne l’avait quittée des yeux que quelques instants. En ville, tous les gens alertés, la cherchaient. L’enfant de Mock devait être retrouvée saine et sauve.


– Quelqu’un est-il allé voir du côté du boisé ?


– Le boisé ? Je n’y ai pas pensé, il est si peu dense, comment aurait-elle pu se perdre là-bas ?


– Allons voir, elle s’est peut-être blessée.


– Mock, dit Naïa, nous allons du côté du boisé, c’est le seul endroit qui est près et que nous n’avons pas exploré.


– Allez-y, je continue à chercher autour des maisons.


Les deux femmes se rendirent dans le petit boisé et marchèrent tout en appelant l’enfant. Sylfe les entendit et se mit à crier de plus belle, mais elles étaient déjà passées et n’entendirent pas ses cris étouffés. Après avoir fait le tour, elles ne virent rien et décidèrent de revenir vers la maison.


Les heures passaient et les souffrances de l’enfant augmentaient. La journée s’achevait sans que personne n’ait aperçu la petite Sylfe.  Désespérés, les parents ne savaient plus où donner de la tête.


– Mock, se peut-il que ce soit un enlèvement ?


...




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