Sommaire

Introduction

Les Anglais à Paris

Les Anglaises à Paris

Une histoire du règne de Louis XIII

Défendre la ville

Conclusion

LIVRE 2

Souvenirs d’Angleterre

Des hommes pauvres mais pleins de coeur

Une semaine à la foire

Conclusion

Les Anglais à Paris

Un gentleman n'a-t-il reçu de ses parents qu'un modique revenu équivalent à une dizaine de mille francs de France, il est obligé de quitter sa patrie marâtre et de chercher au-delà du détroit, une contrée où le champagne ne coûte pas dix shillings la bouteille.

L'émigration devient plus urgente encore si, conformément aux habitudes protestantes et aux préceptes de la Genèse, il a consciencieusement travaillé à laisser des héritiers en ligne non collatérale.

D'autres Anglais, millionnaires, trouvent la vie de Londres monotone, se lassent des brouillards de la Tamise, des clubs, des raouts, du quartier Saint-James et de l'église Saint-Paul.

La nature, se disent-ils, nous a-t-elle octroyé des richesses pour que nous restions attachés à notre île natale ? Veut-elle nous faire acheter ses bienfaits par le spleen ? A-t-elle prétendu nous interdire toute jouissance culinaire autre que les rosbifs de la Vieille Angleterre ? Ne devons-nous montrer nos équipages que dans les allées rustiques de Hyde-Park ? Non.

La France nous convie. La France aux cercles sémillants, aux femmes rieuses, aux vins exquis, aux divertissements sans nombre. Et vite ils franchissent le détroit, montent dans leurs britchzkas, empaquètent sur le siège leurs footmen et leurs chambermaids, et plantent leurs pénates dans le faubourg Saint-Honoré.

À leur suite marche un cortège de solicitors, de professeurs, de doctors, de surgeons, de dentistes, satellites complaisants, qu'en tout temps et en tout pays les planètes aristocratiques entraînent dans leurs révolutions.

À ces émigrés s'adjoignent des ingénieurs, des mécaniciens, des inventeurs ou constructeurs de machines. La Grande-Bretagne, à laquelle sa position géographique impose l'industrie et le commerce, envoie en France des ouvriers exercés pour diriger l'établissement des usines à gaz, la fabrication du fer, la construction des bateaux à vapeur, l'extraction de la houille, etc.

En même temps, les Français reçoivent dans leurs pensions, dans leurs écoles de médecine, dans leurs ateliers de peinture, de jeunes Anglais qui veulent une instruction prompte, solide et peu coûteuse.

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