Les Koumiassine
 

La comtesse décide de marier sa nièce, une année avant de marier sa propre fille.


La façon de s’y prendre crée de graves préjudices à la jeune fille et à ceux qui l’entourent.


Et cela, malgré toutes les soirées de bal et d’amusement.


Voyez ce qu’un certain prince a à voir dans cette histoire.


Suivez ces différents évènements, vous en serez ravis !

Sommaire



La ménagerie de la comtesse Koumiassine

Ce qui se disait entre jeunes filles

Ce qu'était la comtesse Koumiassine

Zénaïde traduit les ordres de sa mère

Dans la neige

La Chambre bleue du prince Chourof

Comment le prince s'arrêta en route

Zénaïde prend mal la nouvelle

La comtesse quitte la campagne

En voyage

La comtesse explique à sa nièce ce que c'est que le mariage

Le repos de l'asile est troublé

Le premier bal

Les souvenirs de jeunesse de mademoiselle Justine

Dmitri découpe des maris pour toutes les demoiselles

Tchoudessof fait la roue

Pas de dispositions marquées pour le mariage

Dmitri donne un soufflet à mademoiselle Justine

Tchoudessof ne triomphe pas sur toute la ligne

Un bal de fiançailles

Zina a une idée

Comment le prince Chourof avait passé l’hiver

Chourof ne perd pas son temps

Chourof poursuit ses investigations

La provocation

Le choix des armes

Le duel

Tchoudessof ne vient pas !

Vassilissa sort de sa cage

La comtesse n'aime pas qu'on fasse son ouvrage




Zénaïde traduit les ordres de sa mère



Le lendemain en se levant, Zina courut à la fenêtre, en chemise, ses pieds nus chaussés de pantoufles.


— La neige ! la neige ! s'écria-t-elle en battant des mains. Le soleil sur la neige ! Quel bonheur !


— Comment peut-on aimer la neige ! grogna l'Anglaise en avançant la tête derrière son paravent. Miss Zénaïde, allez vous habiller tout de suite, il fait froid !


— Non, miss Junior, il ne fait pas froid. Il y a deux heures que le poêle est chauffé. La neige ! J'ai envie de courir comme je suis dans la neige, et d'y sauter à pieds joints. C'est si bon, si mou !


Mademoiselle Bochet ne put s'empêcher de rire.


— Allez vous habiller, miss Zénaïde, répéta l'Anglaise.


Mais Zina ne l'écoutait pas. Elle avait pris les deux mains de sa cousine, aussi peu vêtue qu’elle, et les deux jeunes filles se mirent à bondir et à tournoyer par la chambre avec de petits cris de joie jusqu'au moment où Zina, hors d'haleine, se laissa tomber en riant sur le bord de son lit.


— J'ai perdu ma pantoufle ! s'écria-t-elle ! Qu'on cherche ma pantoufle !


Elle se pendit à un cordon de sonnette, carillonnant à tour de bras. Un troupeau de filles de service effarouchées se précipita dans la chambre.


— Cherchez ma pantoufle ! dit-elle avec majesté.


Le troupeau féminin se précipita à quatre pattes dans toutes les directions, et pendant un moment on n'aperçut que des jupons en peloton. Toutes les têtes avaient disparu.


Zina, après avoir remonté ses genoux sous son menton et soigneusement tiré sa chemise sur ses pieds qu'elle prit dans ses deux mains, dit à sa cousine qui s'habillait plus tranquillement :


— Sais-tu, Lissa, je vais demander à maman la permission de faire atteler le petit traîneau, le tout petit, petit, tu sais ? Et nous irons nous promener dans la neige, dans la forêt.


— Par exemple, miss Zina ! Voilà une idée bien étrange par un froid si cruel !


— On ne vous emmènera pas, miss Junior. Nous laisserons les personnes raisonnables à la maison. Nous irons toutes seules, n'est-ce pas, Lissa ?


— Seules, miss Zénaïde ! Je ne puis permettre...


— Je le sais bien, miss Junior. Aussi, n'est-ce pas à vous que j'en demanderai la permission, c'est à maman.


— Mademoiselle, on ne trouve pas votre pantoufle, vint dire d'un air piteux la première femme de chambre.


Zénaïde regarda autour d'elle :


— Tenez, la voilà sur la console, dans la boîte à ouvrage de miss Junior.


Celle-ci, horrifiée, se précipita hors du paravent, mais l'objet incriminé était déjà dans la possession d'une fille de service, qui se mit à étirer lentement, sur les jambes longues et fines de la jeune comtesse, un bas de soie blanc aux mailles serrées.


Depuis longtemps Vassilissa avait mis toute seule ses bas de fil d'Écosse.


La toilette de Zénaïde fut longue, car elle ne pouvait rester en place un seul moment. Enfin, malgré ses bonds impétueux et ses mouvements de chèvre fantasque, la soubrette exercée qui la coiffait finit par achever deux superbes nattes brunes, longues, soyeuses, bouclées du bout, malgré les efforts du peigne, et se mit en devoir de les disposer sur la jolie tête brune.


Après deux ou trois essais, Zina perdit patience :


— Personne ne sait attacher mes cheveux pour qu'ils tiennent ! Vous avez toutes peur de me casser, comme si j'étais de verre ! Lissa, veux-tu ?


Elle tendit le paquet d'épingles à son amie, qui se mit à l'oeuvre. Quand ce fut fini :


— Merci, ma chère, dit-elle, il n'y a que toi pour cela comme pour le reste, il n'y a que toi, il n'y a que toi !


Et chantant comme un oiseau joyeux, elle embrassa sa cousine à tour de bras. Puis les deux jeunes filles se dirigèrent vers les images, et devenues soudain sérieuses, elles firent leur prière avec toute l'ardeur de leur coeur innocent.


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prince voisin, ordres donnés, chambre bleue, premier bal, duel et choix des armes, provocation, sortir de la cage, Les Koumiassine, Tome 1 et Tome 2, Henry Gréville

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