Suzanne et son père

Cette petite blonde qui deviendra grande, en a fait voir de toutes les couleurs à son père, et cela, souvent malgré elle.


Un père monoparental qui n’a jamais voulu la quitter sauf pour le mariage, bien sûr.


Mais comment auriez-vous agi à sa place ?


Suivez leur histoire, vous en serez ravis !

Sommaire



Introduction

Je veux maman

La belle-mère chez moi ?

La cousine Lisbeth

Raffermir sa volonté

J'aime mieux rester avec papa

Mademoiselle de Haags

À la campagne

Les cours d’histoire

Et cette première communion ?

Apprendre le petit catéchisme

Éprouvé mais heureux

Des craintes sérieuses

Conduire Suzanne dans le monde

Séparée de moi

Une figure sympathique

Au château après quinze jours d’exil

À la messe

Visiter la cousine

Une courte visite

Il m’a donné mes huit jours

L’humeur de M. de Lincy

Sauvé

Es-tu riche ?

Chez le notaire

Beau-père et gendre

À la recherche de ses torts

Qu’est-ce qui se passe chez elle ?

Juste un témoin

Est-ce bien vrai que tu m'emmènes ?

Vers un endroit sûr

Se remettre en route

Suzanne s’interroge

Où aller ?

Au bord de la mer

De la visite inattendue

Ah l’amour…

Maurice doit partir ?

Quelles épouvantes !

Des hôtes importuns

Conclusion




Mademoiselle de Haags



Je m'étais préparé à subir des bouderies sans fin, je fus agréablement surpris de voir madame Gauthier aller et venir chez nous, comme si de rien n'était, se montrer tendre avec ma fille et gracieuse avec moi. Je commençais à me reprocher de l'avoir mal jugée, lorsqu'elle nous invita à dîner.


Cette invitation était tellement en dehors de ses habitudes que j'en conçus un étonnement mêlé de quelque terreur. La saine raison me démontra cependant qu'elle ne pouvait pas avoir l'intention de nous empoisonner à sa table, et je conduisis Suzanne à ce dîner chez sa grand'mère.


Il ne se passa rien d’insolite. Je trouvai là deux ou trois vétérans, anciens amis du colonel Gauthier, qui firent l'accueil le plus favorable à sa petite-fille. Une vieille dame qui avait perdu plusieurs enfants, plus une vieille demoiselle. — Si cette société n'avait rien de particulièrement attrayant, elle n'avait non plus rien de redoutable.


— Voyez-vous, mon gendre, me dit ma belle-mère en causant au coin du feu, après le dîner, qui, je dois le dire, était excellent, je suis résolue à recevoir toutes les semaines deux ou trois amis, afin de me distraire. Je suis bien seule à présent...


L'idée que ma belle-mère désirait se remarier me traversa le cerveau, et je fus pris d'une terreur, calmée instantanément par la réflexion que, dans tous les cas, elle ne pouvait pas vouloir m'épouser.


Quel est l'infortuné ? pensai-je en promenant mon regard sur les vétérans. Mais ma belle-mère était plus habile que je n'étais capable de le supposer, et elle me le fit bien voir.


Deux ou trois jeudis s'écoulèrent sans rien amener de particulier. Mais un soir, quoique j'eusse l'habitude d'arriver le premier, je trouvai au salon une jeune femme vêtue de couleur très foncée, presque noire, et qui à notre entrée s'écria :


— Oh ! quelle beauté mignonne !


Elle fit deux pas vers Suzanne, qui la toisait de toute sa hauteur, puis parut m'apercevoir pour la première fois, rougit, se troubla, balbutia quelques paroles d'excuse et recula vers le coin du feu.


Ce mouvement de recul, si difficile toujours, fut accompli avec une grâce achevée. Le corps souple et bien modelé s'affaissa dans un fauteuil sans que les plis de la longue traîne eussent souffert le moindre dérangement, et je ne pus m'empêcher d'admirer cette savante manoeuvre.


Ma belle-mère entra presque aussitôt, et avec les plus aimables excuses pour son absence intempestive, elle me présenta à mademoiselle de Haags, fille d'une de ses plus anciennes amies, et récemment arrivée en France.


— Mademoiselle de Haags, ajouta ma belle-mère d'un accent triomphant, est originaire d'une très vieille famille catholique de Belgique, et je regrette, mon gendre, de devoir vous dire qu'elle a été élevée au Sacré-Coeur de Louvain.


Je murmurai quelques paroles de politesse, tout en maudissant intérieurement ma belle-mère et sa tirade.


— Oh ! monsieur, me dit la charmante étrangère de la voix la plus mélodieuse, en déployant un sourire adorable, des dents de perle et des regards à faire damner saint Antoine, est-il possible que vous ayez des préjugés contre nous ?


— Convertissez-le, ma belle, dit ma belle-mère, je vous l'abandonne.


A dîner, le couvert de mademoiselle de Haags se trouva placé, non près du mien, — ma belle-mère, je l'ai dit, était très forte, — mais près de celui de Suzanne, qui ne me quittait pas plus là qu'ailleurs.


Je n'obtins ni regards ni conversation. La jolie voisine de ma fille était absorbée par les « grâces enfantines » de cette « adorable petite créature », et l'adorable petite créature, qui n'était pas fillette pour rien, se mit à jouer de sa nouvelle amie comme on joue du piano :


— « Donnez-moi votre éventail... Prêtez-moi votre montre... Rattachez ma serviette... J'ai laissé tomber ma fourchette... »


Tout l'arsenal des importunités enfantines y passait. Si j'avais été chez moi, j'aurais mis Suzanne en pénitence, mais chez moi elle n'eût pas rencontré mademoiselle de Haags...


...

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petit catéchisme et première communion, femme violentée par son mari, vivre au château avec son mari, malade du coeur puis de l’arthrite, au bord de la mer, épouvantes sur le sexe, lui tirer une balle, Suzanne et son père, Henry Gréville

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