Le libérateur 1
 
Louise Alarie

Rom et sa survie


– Hé, mon frère, sais-tu la nouvelle ?

– Non, parle !

– Romador vient de naître à nouveau !

– C’est vrai ? Quelle partie du monde a l’immense privilège d’accueillir ce grand Génie ?

– C’est ici même qu’il a choisi de venir. Il est né dans la famille Jacob. Ce sont des gens simples, des gens du peuple.

– Très bien, il nous faudra nous conformer à sa volonté. Nous ne sommes pas autorisés à chercher à le joindre ni physiquement ni par la pensée. Nous ne ferons que l’observer durant son développement. Lorsqu’il sera prêt, il saura bien nous contacter.

– Je suis très heureux de cette nouvelle, Mérick !

– Moi aussi, Urul ! Le vent de la libération chante à mes oreilles !


*******

    Dans la maison de Mayda et de Godefroy on fêtait la venue du premier enfant mâle de la famille. Une fille était née deux ans auparavant. Suffisamment consciente de l’évènement, elle se joignit à la joie et la partagea avec ses parents.

– Regarde comme il est beau, dit la mère, en souriant à ce petit être qui prenait brusquement contact avec cette nouvelle vie physique. Nous lui donnerons le nom de Rom. Il me plaît ce nom, je ne sais pas pourquoi mais je trouve cela joli.

    Pour l’instant, il n’avait pas envie de sourire à sa mère. Son premier contact avec ce corps si petit, trop petit même, le désespérait. Tout était si minuscule, si fragile qu’il n’osait à peine le bouger. Il essaya les doigts, mais ne parvenait pas à faire autre chose que de les ouvrir tous ensemble et de les refermer. Il risqua un oeil sur ce qui l’empêchait de les détacher les uns des autres, et les apercevant si minuscules, il comprit pourquoi. Un profond chagrin s’empara de lui et il se mit alors à pleurer. Le son étrange de ces pleurs l’étourdit. Il pleura, s’arrêta pour comprendre puis recommença de plus belle.

    Des mains le prirent pour le soulever malgré son vertige de ne plus sentir le solide sous lui. Ses pleurs de désespoir s’éteignirent lorsqu’il perçut quelque chose de chaud et de vivant le conserver.

    Impuissant et désorienté d’habiter dans une si petite chose, il se laissa gagner par la chaleur, le mouvement respiratoire et les battements du coeur de sa mère.

    Sans trop savoir qui elle était, il se rendit vite compte qu’il la connaissait d’une étrange façon et qu’il pouvait lui faire confiance.

    Bien au chaud, il laissa dormir ce petit corps et en fit une exploration un peu plus détaillée. C’était petit mais bien fait et malgré sa faiblesse apparente il comprit que ce corps se tenait ensemble et qu’il ne le laisserait pas s’échapper. Peu à peu, il a résolu de le considérer comme étant à lui et accepta de se voir comme le principal habitant.

    Il eut un certain désagrément lors de son exploration de rencontrer une « sorte de volonté » qui semblait habiter là depuis plus longtemps que lui. Il la trouva de fort mauvaise humeur d’avoir à partager un lieu si exigu. Mais très vite, il se rendit compte que cette « sorte de volonté » n’en était pas réellement une. C’était plutôt un cerveau vivant, intégré à ce corps. « Elle » se limitait à enregistrer les réactions des cellules. Il put lire aisément « qu’elle » avait déjà noté son arrivée et la perturbation qu’il avait causé au précieux petit organisme vivant.

    Il l’observa pendant un long moment et s’aperçut « qu’elle » n’était pas bien maligne et qu’il pouvait, tout compte fait, s’installer en toute sécurité à l’intérieur de cet habitacle pygmée. Il monta jusqu’au sommet de la tête, décida que ce serait le meilleur endroit pour habiter et attendit la suite des évènements.

    Puisque le corps dormait toujours, il prit contact avec celle qui le tenait dans ses bras. Cette douce chaleur et les mouvements rythmiques de son corps le faisait se sentir bien. Il se détendit en observant qu’elle le tenait convenablement et qu’il n’y avait aucun danger. Il décida donc de rester.

    À ce même moment, la mère le serra davantage contre elle et lui murmura des choses douces. Il ne comprit pas un mot, ne connaissant pas ce langage, mais il en conclut qu’elle était contente de sa décision.


*******

    Chacun des jours suivants fut moins réjouissant. Il y avait des mauvais côtés à cette histoire. Sa soeur voulut le prendre, et horreur, sa mère la laissa faire. Pour ne pas l’échapper, elle dut le tenir si serré qu’il en fût suffoqué.

    Il prenait soin de ce petit corps de plus en plus et n’entendait pas qu’on le lui abîme, le lui serre trop fort ou le lui gèle.

    À part l’épreuve de sa soeur qui le fit hurler, il y eut également l’épreuve du bain où sa mère le dénuda complètement pour l’exposer au froid glacial de la pièce. Là aussi il le manifesta.

    La troisième calamité fut quand son père le leva brusquement pour le montrer aux amis et qu’il a failli rendre l’âme. Il se retrouva momentanément à l’extérieur de sa cage et cela lui donna un tel choc qu’il décida de ne plus jamais se laisser prendre au dépourvu. C’est précisément ce jour-là qu’il décida de ne plus quitter son corps. Il arrêta net les promenades à l’extérieur et s’en tint exclusivement à la garde interne.

    La seule personne qu’il apprit à aimer était sa mère. Elle était la seule à le respecter vraiment. Elle le nourrissait d’un sein chaud et regorgeant de lait succulent. Elle lui parlait toujours doucement et lui souriait sans cesse.

En voici un extrait:

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                                   Le libérateur 1 par Louise Alarie

                                    ISBN 978-2-924021-24-8  ( 240 pages )


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        « Le libérateur 1 » raconte l’histoire d’un génie qu’on a voulu enterré à tout prix et cela, à différentes étapes de sa vie. Qu’en adviendra-t-il ?  Une histoire palpitante du début à la fin.


   Prenez place parmi les chanceux et une fois que vous aurez commencé la lecture de ce livre, vous ne voudrez plus rien manquer.