Picciola

 
 

Que feriez-vous de vos journées si vous étiez confiné dans un espace restreint ?

Le comte de Charney, prisonnier politique, est incarcéré. Que peut bien faire un tel homme enfermé dans une prison ? Qui est Picciola ? Que vient-elle faire dans cette histoire ?

Un livre de philosophie morale et religieuse parmi les meilleurs classiques.

Sommaire


Prologue

Le comte de Charney

La métaphysique

Vivre pour le bonheur

Efforts inutiles

Pour l'amour des autres

Touriste dans les Alpes

Au fort de Fénestrelle, la prison

Son logement

Quoi faire en prison ?

Au printemps, signe d'espoir ?

Qu'arrive-t-il à cette plante ?

À quoi cela sert-ill ?

Comment le demander ?

Une giroflée ?

Comment protéger sa maîtresse ?

Que veut-il ?

L’attrapeur de mouches

Va-t-il mourir ?

Un remède ?

Ludovic n'en revient pas !

Le comte se rétablit

Sa première sortie comme convalescent

Vouloir écrire ses observations

Les douces rêveries

Un jeune femme se distingue

Avec une lentille de verre

Entretien avec l'attraper de mouches

L'observation

Fête chez Picciola

L'incident

De nouvelles observations

Picciola va enfanter

La demande au commandant

Une question d'état

L'empereur à Alexandrie

La répétition du 14 juin 1800

La jeune fille près de l'impératrice

Le trajet est lent

Comment faire pour s'y rendre ?

La lutte pour y arriver

Atteindra-t-elle le monticule ?

Enfin l'impératrice !

L'impératrice aime les fleurs

Et Napoléon ?

Discussion entre époux

L'attente impitoyable

Charney apprend qui était le messager

Visite du commandant de Fénestrelle

Napoléon ne veut pas

Faites disparaître cette mauvaise herbe ?

Sauvée in extremis

Les conditions s'améliorent

À la recherche du nom de cette fleur

Un nouveau venu ?

Le vieillard se confie

Sa retraite

Les deux compagnons philosophent

Le cours de sciences naturelles

Que devient Teresa ?

La lettre

La leçon continue

Charney calmé par cette discussion

Une hallucination ?

À trois dans la cour de la prison

La sortie du vieillard

Conclusion

Des livres captivants

Mot de la fin


Note à propos de la couverture : Mannequins de l’époque avec des fleurs, dans un environnement semblable à la cour de la prison de Fénestrelle, de eclatslumierevie.com



Le comte de Charney



Le comte Charles Véramont de Charney, dont le nom sans doute n'est pas encore entièrement oublié des savants de notre temps, et pourrait même au besoin se retrouver sur les registres de la police impériale, était né avec une prodigieuse facilité d'apprendre.


Mais sa grande intelligence, façonnée dans les écoles, y avait contracté le pli de l'argumentation.


Il discutait beaucoup plus qu'il n'observait. Bref, il devait faire plutôt un savant qu'un philosophe, et c'est ce qui lui advint.


Dès l'âge de vingt-cinq ans, il possédait la connaissance complète de sept langues. Bien différent de tant d'estimables polyglottes, qui semblent ne s'être donné la peine d'étudier divers idiomes qu'afin de pouvoir faire preuve d'ignorance et de nullité devant les étrangers aussi bien que devant leurs compatriotes (car on peut être un sot en plusieurs langues), le comte de Charney usait de ces études préparatoires pour s'avancer vers d'autres beaucoup plus importantes.


S'il avait de nombreux valets au service de son intelligence, chacun d'eux du moins avait sa charge, ses occupations et ses landes à défricher. Avec les Allemands, il s'occupait de la métaphysique. Avec les Anglais et les Italiens, de la politique et de la législation. Avec tous de l'histoire, qu'il pouvait interroger, en remontant jusqu'à ses sources premières, grâce aux Hébreux, aux Grecs et aux Romains.


Il se livra donc tout entier à ces graves spéculations, ne négligeant point les sciences accessoires qui s'y rapportaient. Mais bientôt, effrayé de cet horizon qui s'élargissait devant lui, se sentant broncher à chaque pas dans ce labyrinthe où il s'était engagé, fatigué de poursuivre vainement une vérité douteuse, il n'envisagea plus l'histoire que comme un grand mensonge traditionnel, et tenta de la reconstruire sur de nouvelles bases.


Il fit un autre roman, dont les savants se moquèrent par envie, et le monde par ignorance.


Les sciences politiques et législatives lui présentaient quelque chose de plus positif. Mais elles semblaient appeler tant de réformes en Europe ! Et lorsqu'il essaya d'en signaler quelques-unes à faire, les abus lui parurent tellement enracinés dans l'édifice social, tant d'existences étaient assises et clouées sur un faux principe, qu'il se découragea.


Il ne se sentait ni assez de force ni assez d'insensibilité pour renverser chez les autres ce que l'ouragan révolutionnaire n'avait pu détruire entièrement chez nous.


Puis combien de braves gens, avec autant de lumières et de bonnes intentions que lui peut-être, avaient des théories en tout opposées à la sienne ! S'il allait mettre le feu aux quatre coins du globe, pour un doute ! Cette réflexion l'humilia plus encore que les aberrations de l'histoire, et le laissa dans une perplexité pénible.

Picciola, X.-B. de Saintine, en prison, attrapeur de mouches, touriste dans les Alpes, prison, attraper des mouches, l'empereur à Alexandrie, Napoléon, sciences naturelles, fort de Fénestrelle

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