Antoinette et les soirées à Montréal

 

D’abord écrit dans le but de démontrer les résultats désastreux d'un mariage clandestin, ce roman vous décrit ces soirées de la noblesse, dans les années 1760.


Période du nouveau gouvernement anglais, suite à la capitulation de Montréal.


Des personnages attachants que vous aimerez connaitre, assurément !

Sommaire



Prologue

Introduction

Antoinette chez les d’Aulnay

Les parents d’Antoinette

Le jeune de Mirecourt

Son choix

La soirée d’Halloween

Après la reddition de Montréal

Cette vie du grand monde

Elle lit les lettres

La promenade à Lachine

Les conséquences de l’accident

Chez Madame d’Aulnay

La demande de Audley

Une visite pour Mademoiselle

Désobéir à son père ?

Que décidera-t-elle ?

Le fameux soir

Son père arrive

M. de Mirecourt veut ramener sa fille

Audley la blesse

Au Manoir

Retournera-t-elle en ville ?

Antoinette retourne avec les d’Aulnay

La balade en carriole

Le Major s’en mêle

Et Colonel Evelyn ?

La véritable intention de Sternfield

C’est le carême

M. de Mirecourt à Montréal

Une nouvelle soirée

Prise sur le fait

De retour à Valmont

Une première ballade

De la visite qui lui fait grand bien

Une soirée bien difficile

Une querelle qui finit mal

Au chevet de son mari

Va-t-elle se rétablir ?

Conclusion




Le jeune de Mirecourt



Agé de vingt-huit ans, doué d'une brillante imagination, le coeur libre de tout lien, le jeune de Mirecourt ne crut pas devoir s'abstenir de ces réunions sociales, et il y manquait rarement. Bientôt il fut obligé de s'avouer à lui-même qu'il répondait quelque peu à la sympathie que semblait avoir pour lui une riche héritière, jeune, jolie et parfaitement douée sous le rapport de l'esprit.


Mais les choses n'avançant pas avec la rapidité qu'elle aurait désirée. Madame de Mirecourt se détermina à inviter celle qu'elle avait déjà choisie pour être sa fille, à venir, ainsi que plusieurs autres jeunes gens, passer une quinzaine de jours chez elle.


Cette promenade était maintenant à son terme, et rien de bien remarquable ne s'était passé dans l'intervalle. Sans doute Arthur avait causé, dansé et plaisanté avec Mademoiselle de Niverville qui était en effet aussi bonne que charmante. Mais c'était tout. Aucun mot doucereux, aucune déclaration d'amour n'étaient tombés de ses lèvres.


La jeune fille était sur le point de partir, et tous deux étaient aussi libres l'un vis-à-vis de l'autre que s'ils ne se fussent jamais rencontrés. Le jeune homme éprouvait pour elle une sincère admiration.


À la vérité il eût été difficile qu'il en fût autrement, et plus d'une fois la douce gaieté, les bienveillantes dispositions de la jeune fille se laissaient voir en un contraste si frappant avec l'apathique indifférence de Corinne qui semblait devenir de jours en jours plus froide et plus réservée, qu'Arthur ne pouvait s'empêcher de souhaiter pour sa mère dont elle devait être la compagne, qu'elle ressemblât à la charmante héritière de Niverville.


Pendant que ces choses se passaient, Madame de Mirecourt, inquiète au sujet de ses plans de mariage, pensa à s'assurer de la coopération de Corinne et la pria d'insister auprès d'Arthur pour qu'il en vînt enfin à une entente avec Mlle. de Niverville avant que celle-ci partît de Valmont.


La bonne mère se serait volontiers chargée de cette tâche, si les deux ou trois tentatives inutiles qu'elle avait déjà faites dans ce sens ne lui eussent fait craindre que celle-ci aurait le même sort.


Corinne accepta, quoique avec répugnance, la délicate mission qu'on lui confiait, et un matin elle entra dans la salle à dîner où Arthur, toujours très matinal, était à lire.


Le jeune de Mirecourt l'écouta très patiemment, car ses manières dénotaient plus de bienveillance qu'à l'ordinaire. Elle renchérit sur les mérites de Louise, fit valoir les espérances que Mademoiselle de Niverville et ses amis avaient probablement fondées sur les attentions qu'il lui avait portées, et montra le bonheur qu'aurait sa tendre mère de le voir enfin réaliser les plus chers désirs de son coeur.


L'éloquence paisible mais persuasive avec laquelle elle parla, surprit et convainquit presque Arthur qui ne se rendit pas cependant. Il répondit en riant qu'il avait du temps devant lui, que les invités de la maison devaient aller faire une promenade en voiture durant la même relevée, et que, comme il avait l'intention de conduire lui-même Mademoiselle de Niverville, il aurait alors une occasion très favorable pour remplir l'attente générale.


Voyant que Corinne devenait plus pressante, il s'empara de sa main, et poursuivit sur un ton plus sérieux :


— Cette plaisanterie ne m'empêchera pas, ma bonne petite soeur, de réfléchir sérieusement et peut-être d'agir d'après les conseils que tu viens de me donner. La promenade de cet après-midi me fournira sans doute une occasion des plus propices. Si je puis seulement me résoudre à m'en prévaloir ! Tu viendras avec nous, n'est-ce pas ?


— Je crains bien de ne pouvoir le faire. J'ai à écrire une lettre, et il vaut mieux que je m'acquitte de cette tâche pendant la journée, afin de pouvoir vous rejoindre au salon pour cette veillée qui est la dernière que nos amis passent avec nous. Pour ce matin, j'ai une somme de travail plus forte que je ne pourrai en accomplir.


Le temps était magnifique, le soleil brillait de tout son éclat, les chemins étaient superbes. Quelle bonne fortune pour une promenade en voiture ! Madame de Mirecourt elle-même avait été invitée à faire partie de l’excursion. Enfoncée sous une robe de peau d'ours dans sa carriole large et commode, elle paraissait aussi gaie, aussi heureuse que Louise elle-même.


Fidèle à sa détermination, Corinne était restée à la maison. Au moment du départ, elle se mit à la fenêtre, et agita de la main son mouchoir en signe d'adieu aux gais touristes.


Cette attitude, le sourire calme qui se dessinait sur ses traits pâles et délicats, l'éclat que les rayons du soleil répandaient sur sa riche et soyeuse chevelure, tout cela la faisait paraître si jolie, que de Mirecourt regretta encore une fois de voir tant de froideur se cacher sous un si charmant extérieur.


Mais ces pensées s'effacèrent bientôt dans l'excitation du départ, dans les attentions dont il devait faire preuve vis-à-vis sa jolie compagne. En effet, à peine les excursionnistes avaient-ils parcouru quelques arpents, que la charmante Louise se mit dans la tête qu'elle avait froid. Elle commença à regretter l'absence d'un certain châle dont le chaud tissu lui offrait une protection contre les plus fortes bises de l'hiver.


Il va sans dire qu'un aussi galant cavalier que de Mirecourt s'empressa d'offrir de retourner à la maison pour y prendre un objet aussi précieux, et aussitôt la voiture revint à son point de départ.


— Je vais tenir les rênes, M. de Mirecourt, pendant que vous allez entrer à la maison. J'ai laissé mon châle dans la petite salle. Je vous prie de ne pas vous fâcher si je suis aussi oublieuse et si je vous occasionne autant de trouble.


La seule réponse du jeune homme fut un sourire plein de tendresse et de doux reproches. Puis, d'un pas léger et rapide, il monta dans la chambre qui lui avait été indiquée et y trouva effectivement le châle qu'il était venu chercher.


Mais, à peine s'en était-il emparé, qu'un sanglot étouffé vint frapper ses oreilles. Surpris, il jeta autour de la chambre un regard scrutateur. Ce bruit, répété, semblait venir d'une chambre adjacente dont la porte donnait sur celle dans laquelle il se trouvait et qu'une couple de rayons avait fait orner du titre pompeux de Bibliothèque.


Qu'est ce que cela pouvait être ? Quelle signification donner à ce bruit contenu ? Tout à coup, par la porte entr'ouverte, les yeux du jeune homme tombèrent sur un miroir suspendu au mur opposé de la Bibliothèque et dans lequel se reflétait la figure de Corinne Delorme.


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