Le Trésor de Montcalm
 

De la France, un écho que Montcalm aurait eu un trésor caché.


Des Indiens et des nations ennemies le savent aussi.


Voyez comment nos braves blancs naviguent à travers tout cela.


Vous en apprendrez à coup sûr !

Sommaire



LE CHAMP-ROUGE

L'HABITATION DU MARCHEUR

L'ALLIANCE

LE CAMP DES ENFANTS PERDUS

LA SURPRISE

LA POURSUITE NOCTURNE

LA LOGIQUE DU TRAPPEUR

VICTOIRE !

L’ADOPTION

UN SERVITEUR MODÈLE

L’ORAGE

RUSES DE GUERRE

DEUX COEURS INDIENS

LE TRÉSOR DE MONTCALM

À CHACUN SELON SES OEUVRES

ÉPILOGUE




L'HABITATION DU MARCHEUR



— Ouf ! dit le marquis lorsque le dernier Indien eut disparu, l'affaire a été vivement menée... Vous êtes blessé, monsieur ?


— Une simple piqûre... J'ai perdu du sang... Dans quelques jours, il n'y paraîtra plus.


En disant ces mots, le trappeur cueillit une poignée d'herbes vertes qu'il imbiba d'eau-de-vie et qu'il appliqua sur ses blessures avec l'aide de Thémistocle.


— Messieurs, dit-il lorsque l'opération fut terminée, souvenez-vous qu'à partir d'aujourd'hui je vous appartiens corps et âme. Mon coeur et ma carabine sont à votre service et ils n'ont jamais failli.


— J'accepte de grand coeur et mon compagnon aussi, dit le marquis. Mais vraiment cela n'en vaut pas la peine. Tout le monde en eût fait autant à notre place.


— Hein ? fit le trappeur en regardant le jeune homme avec surprise. Y a-t-il longtemps que vous parcourez le désert ?


— Six mois à peine.


— Je m'en doutais rien qu'à votre inexpérience, qui, du reste, m'a été fort utile aujourd'hui. Mais sachez, monsieur, que le chacun pour soi est la loi de ces contrées, et que, tôt ou tard, l'homme qui a tiré son semblable d'entre les griffes des Peaux-Rouges risque fort de donner sa vie en échange de celle qu'il a sauvée.


— Bah ! bah ! jusqu'à présent, mon compagnon et moi, nous nous sommes toujours tirés d'affaire. J'espère que le ciel ne nous abandonnera pas à l'avenir.


— Hum ! fit le trappeur d'un air de doute... Allons ! je veillerai pour trois ! Maintenant pourrai-je savoir, si toutefois il n'y a pas d'indiscrétion dans ma demande, le nom de mes généreux libérateurs ?


— Raoul de Valvert, fit le marquis en s'inclinant.


— Thémistocle, dit le nègre agitant, en guise de salut, les trois plumes de dindon qui ornaient sa tête.


— Confidence pour confidence, dit alors Raoul.


— Non, répondit le trappeur en fronçant légèrement les sourcils. À quoi bon vous dire le nom que je portais chez mes compatriotes ? Il y a si longtemps que j'ai dit adieu à la vie civilisée que ce nom est presque sorti de ma mémoire. D'ailleurs il ne vous apprendrait rien. J'aime mieux vous dire celui que m'ont donné les Indiens.


— À votre aise, monsieur.


— Appelez-moi le Marcheur. Ce nom est connu, craint ou respecté de tous ceux qui parcourent le désert. Maintenant, si vos instants ne sont pas comptés et si vous ne craignez pas d'en perdre quelques-uns, je vous offre l'hospitalité dans ma hutte, située à trois milles d'ici. Ce n'est point un palais.Mais, dans ces solitudes, un toit de brindilles a son prix.


— Et nous l'acceptons de grand coeur, n'est-ce pas, Thémistocle ?


— Oui, maître.


— Alors, en route ! dit gaiement le trappeur, et de crainte de surprise, prenons la file indienne.


— La file indienne ! Que voulez-vous dire ?


Le Marcheur, qui avait déjà fait quelques pas, te retourna à cette question.


— Vrai ! murmura-t-il, on ne voit pas souvent réunis tant de courage et tant d'imprudence ! C'est miracle, mon cher monsieur, si votre crâne porte encore sa chevelure.


Apprenez donc que, dans le désert, lorsque plusieurs hommes sont réunis, ils doivent toujours marcher l'un à la suite de l'autre, emboîtant leurs pas aussi exactement que possible. Trente hommes marchant ainsi laissent juste autant de traces de leur passage. Or, dans ces régions, la vie du voyageur blanc, dépend du plus ou moins de traces qu'il a laissées derrière lui.


— Très bien ! Je me souviendrai à l'avenir de la file indienne. Mettez-vous donc à notre tête et veuillez nous guider.


Après trois heures de marche silencieuse, les trois hommes arrivèrent en vue de la hutte du trappeur.


À l'extrémité de la plaine immense dont faisait partie le Champ-Rouge s'élevait une chaîne de hauteurs peu considérables, mais dont les flancs taillés à pic offraient l'aspect d'un mur.


Il était impossible de franchir cet obstacle, à moins d'être pourvu d'ailes comme les oiseaux. Aussi, pour passer sur le plateau supérieur, était-on obligé de longer la montagne jusqu'à un défilé situé à sept milles de la cabane.


Vers le milieu de cette chaîne et tout au pied de la paroi verticale, trois roches énormes que le temps avait sans doute fait tomber du sommet, s'étaient rencontrées par hasard et arc-boutées en voûte au faite d'un chaos de roches plus petites.


C'est sous cette voûte que le trappeur avait construit sa hutte avec des troncs d'arbres et des branchages. Ainsi placé, il ne pouvait être ni tourné ni lapidé du haut de la montagne. Ses derrières étaient complètement à l'abri des attaques et des surprises.


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