SKUDD la magnifique    ROUSKI

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La planète Skudd a été magnifique avant qu’elle ne disparaisse.


Suivez la fascinante histoire des jumelles ainsi que les autres peuples qui y habitent. Faites aussi la connaissance de gens provenant d’ailleurs, dont le fameux peuple des Guerriers.


Deux heures trente de récit tout en couleurs !

LA PLANÈTE ÉCOLE



Deux années se sont passées agréablement. À quatorze ans, il était temps pour nous d’aller dans un collège spécialisé. Baïcha et moi avions décidé d’aller en Art.  L’ingénierie ne nous intéressait pas. Le collège se trouvait sur une autre planète. Il s’agissait de la planète École. On y enseignait de tout là-bas. Il n’y avait que des étudiants venus de partout, des enseignants et leur famille.


Nos parents sont venus nous installer dans une pension moderne, ensoleillée et tout près du Centre d’Art. Ma sœur et moi étions folles de joie, c’était si nouveau de ne plus être à la maison et de pouvoir contrôler nos propres affaires.


Nous avons quitté notre demeure dans nos vastes voitures volantes en emportant chacune notre sabot, nos robots-chats et nos effets personnels. Nous habitions parmi une vingtaine d’étudiants, le manoir était vaste et comportait autant de chambres qu’il y avait d’étudiants. Des étudiants, il y en avait de toutes les races ; des beaux, des laids, des bizarres, des grands et de tout petits. Évidemment, nos amis Kirs faisaient partie du groupe. Leur grande beauté faisait en sorte que les gens se retournaient sur leur passage.


Ma sœur était si pareille à moi qu’on ne pouvait pas nous distinguer. C’était à croire qu’un seul être habitait nos deux corps tellement nous étions identiques ; notre rire, notre voix, nos gestes, notre peau, tout était pareil. Seuls ceux qui nous connaissaient intimement pouvaient nous identifier. Cela d’ailleurs nous amusait énormément. 


Une fois les parents attentionnés partis, ma sœur, nos amis et moi avons décidé d’aller reconnaître notre nouveau décor. Tous dans la même voiture, nous avons fait à vol d’oiseau le tour de cette minuscule planète. Il n’y avait aucun autre habitant que ceux des écoles. Elle appartenait aux animaux et aux oiseaux. À un certain moment Kaba a pointé une grande clairière. Nous sommes descendus pour y voir un petit troupeau de licornes qui broutaient paisiblement entourées de bêtes à corne affublées d’un long nez.


Elles ont existé, les licornes, même les Terriens s’en souviennent. Moi, je les ai vues gambader en toute liberté. D’immenses oiseaux multicolores, grands comme des cerfs-volants, se sont approchés de nous, curieux de voir des humains. Puis ils se sont envolés en émettant des chants incroyablement doux, considérant leur taille. Baïcha s’est approchée d’une licorne et cette dernière a frotté sa belle tête blanche contre la joue de ma sœur. Nous étions acceptés parmi elles. Voyant cela, les bêtes à corne se sont approchées elles aussi afin de cueillir un peu d’affection. Rina a pris le long nez dans sa main et l’a serré en guise de bonjour. Voyant cela, les autres se sont avancées en tendant leur nez. C’était renversant de voir la familiarité de ces animaux.


Il était temps de rentrer, mais les bêtes nous entouraient, refusant de nous laisser partir. Heureusement que la voiture montait à la verticale pour quitter le sol, sinon nous n’aurions pu partir.


Une fois rendus à la pension, un message du directeur du collège des Arts nous attendait. Il désirait nous rencontrer tôt le matin suivant. Cela signifiait qu’il nous avait acceptés tous les quatre.


Le directeur venait de la planète Bouki. Nous avions eu l’occasion de voir des gens de là-bas. C’était de belles personnes très fines d’ossature. Leur démarche était si souple qu’ils effleuraient le sol, ce qui les différenciait, c’était la couleur de leur peau qui était noire. Cet homme devait avoir environ quarante-cinq ans et en paraissait vingt-cinq. Les Boukis étaient un peuple d’artistes ; les plus grands danseurs, chanteurs et comédiens venaient en grande partie de chez eux. Ma sœur et moi avions toujours été attirées par leurs capacités artistiques et voilà que notre rêve se réalisait.


Monsieur Klistil, c’était son nom, s’est approché tout près de Rina et de Kaba en s’exclamant :


– Vous êtes d’une beauté spectaculaire, je vais vous envoyer dans mon cirque pour vous entraîner. Je vois cela d’ici, vous allez faire fureur, mes deux petits Kirs !


Quant à vous deux, les filles, je vais vous envoyer à mon école de danse. Deux petites copies conformes ! Que Skudd vous ait envoyées ici, c’est une véritable aubaine pour moi cette année !


Tout joyeux, le directeur a esquissé un pas de danse. Cela nous a détendu. Ce directeur avait déjà refusé plusieurs Skuddaïs par le passé sous prétexte qu’il n’acceptait que la perfection.


– Je vais faire venir les entraîneurs afin qu’ils vous rencontrent maintenant.


Et sans ajouter un mot, il quitta la pièce en nous laissant seuls au beau milieu. Nous nous sommes regardés tous les quatre, nos sourires se sont esquissés pour finalement sauter dans les bras l’un de l’autre.


– Je ne peux y croire, a dit Rina en battant des mains, le Cirque de Monsieur Klistil ! Le plus grand cirque au monde et il nous a accepté juste comme ça ! Ah, mon frère chéri, nous serons célèbres !


– J’ai du mal à y croire moi-même, Rina, c’est si… si inattendu, si fantastique, attends de voir la réaction de nos parents, ils seront fous de joie. Je crois que je vais leur envoyer un message maintenant.


Au même instant deux personnes sont entrées : un homme et une femme. La femme était une Bouki, c’était visible à l’œil nu, à cause de sa peau noire, tandis que l’homme venait de la planète Astro. – Les Astros ressemblaient à des hommes caoutchouc, ils se contorsionnaient comme s’ils n’avaient pas de colonne vertébrale, leur chevelure hirsute leur donnait un air égaré et leur peau tirait sur le safran, c’était des personnages haut en couleur. Ils se sont présentés à nous. Elle s’appelait Kistel et lui se nommait Chiavor. L’Astro a longuement regardé mes amis Kirs, il en a fait le tour, a touché leurs écailles tout en grommelant. Rina et Kaba se retenaient pour ne pas rire tellement son attitude était ridicule. Après son inspection, il s’est frotté les moustaches en continuant à les regarder.


Rina a levé la tête et lui a tendu la main en lui disant :


– Bonjour, je suis Rina et voici mon frère Kaba.


L’Astro sourit finalement et donna la main aux Kirs.


– Je vais vous entraîner moi-même à l’école de cirque et je ferai de vous deux, des champions. Vous êtes souples et très beaux, ce sont les deux ingrédients dont j’ai besoin, pour le reste, je m’en charge ! Soyez là demain à la première heure.


Et il sortit.


Kistel s’est assise et nous a fait signe d’en faire autant.


– Je suis le professeur de danse, pour le cirque. Avec moi, vous apprendrez à danser comme des fées. L’entraînement comporte de la gymnastique artistique, de la natation, de la course, de l’escalade et de la danse.


Baïcha et moi étions étonnées de toutes ces disciplines que nous devions apprendre.


– Votre corps doit répondre à une perfection absolue donc, il doit être totalement entraîné. Et vous les petits Kirs, vous n’y échapperez pas non plus. Ces disciplines, vous devrez les faire aussi.


Nous avons tous souri. À notre âge, nous étions prêts à toutes les expériences intéressantes.


La discipline était très stricte et les sourires s’étaient estompés au profit de la sueur et de la douleur musculaire. Le martyre a duré très longtemps à cause des différentes disciplines.


Après quelques mois de dur labeur, finalement nos corps et nos esprits se sont rejoints et l’esthétique a pris le dessus.  Mme Kistel nous a finalement félicités avant de nous permettre de nous rendre sur notre planète. Enfin, un peu de liberté !


Lorsque nous sommes arrivés tous les quatre, l’atmosphère n’était plus du tout la même. Papa, quoiqu’heureux de nous revoir, semblait soucieux. Nous avons demandé à maman ce qui le tracassait. Elle nous a répondu :


– Papa préfère que vous retourniez rapidement sur la planète École parce qu’ici, les choses se gâtent rapidement.


J’ai immédiatement pensé à ce que Youki nous avait dit.


– Maman, sommes-nous en danger ?


– Rassurez-vous, mes filles, il n’y a pas de danger immédiat, votre père négocie avec les Chats. Ils exigent que nous leur prêtions certains de nos savants car ils sont convaincus que nous les flouons économiquement. En résumé, ils désirent notre grand savoir concernant le grisal, mais ils sont incapables de le créer eux-mêmes.


Les Chats sont poussés à faire ce qu’ils font par leur Condou qui est un psy de la pire espèce. Les Chats sont malheureux avec cet homme pour les gouverner mais ils n’osent pas le contredire, ce qui fait qu’ils accumulent erreurs par-dessus erreurs ; c’est ce que votre père tente de régler avec eux. Ce n’est pas nouveau sur les planètes, dès qu’un despote prend la première place pour gouverner, la pagaille s’installe. Ces gens-là ne savent que détruire.


– Que va-t-il nous arriver s’ils s’en prennent à nous, maman ?


– Papa et son conseil sont très forts pour négocier, je suis sûre qu’il va les amener à comprendre la situation.


– Si tu es si certaine, pourquoi papa veut-il que nous retournions immédiatement sur la planète École ? a dit ma sœur avec vivacité.


– Baïka, tu es assez vieille pour comprendre que lorsqu’il y a des mésententes, le feu peut être mis aux poudres rapidement. De plus, votre père a besoin de concentration et moi je dois l’aider auprès des femmes Chats, c’est mon rôle, mes filles. Ces femmes peuvent jouer un grand rôle auprès de leurs maris avides de pouvoir. J’espère que vous comprenez que je ne cherche pas à m’éloigner de vous mais bien à vous protéger.


Au fait, je vous regarde et je m’aperçois que vous avez changé physiquement et mentalement. Vous êtes belles à ravir !


– Si tu avais vécu la torture qu’on nous a imposée, tu comprendrais pourquoi nous avons tant changé !


À ce moment, Youki est entré l’air soucieux. En nous voyant, son visage s’est éclairé et nous a ouvert les bras.


– Mes deux plus belles ! s’est-il écrié, venez que je vous embrasse ! Comme vous avez changé ! Deux petites gamines nous quittent pour revenir avec un corps d’athlète, vous êtes ravissantes toutes les deux ! Je vous envie ! Ici, ce n’est pas aussi drôle, il pèse sur nous une menace dirigée par le Condou des Chats.


– Nous le savons, Youki, maman vient de nous avertir du danger.


– Si jamais il se produisait un malheur, la planète École ne vous protégera pas, il n’y a que des artistes et des professeurs là-bas. Ce que je veux que vous fassiez c’est que vous vous dirigiez vers la planète des Guerriers. Ce sont nos amis et ils sont capables de vous protéger efficacement.


– Mais, Youki, pourquoi viendraient-ils nous chercher au collège ?


– Hahïcha, vous êtes les filles du Condou, vous faites une très bonne cible pour eux.


– Cela paraît être plus grave que maman semble le penser, ajouta Baïcha, devenue vraiment inquiète.


– La vérité est que tout est en train de se jouer, si papa n’arrive pas à leur faire entendre raison, cela risque d’exploser. Il y a longtemps que je sens cela venir avec les Chats. Leur Condou est une vraie vipère et les Chats en sont l’effet. Ils ne pensent plus par eux-mêmes parce qu’ils se sentent menacés par leur dictateur. Au lieu de s’en prendre à lui, ils attaquent ceux qui leur ont aidés depuis des décennies. Les filles, si cela venait à trop chauffer, je vous enverrai un message de prendre vos sabots et de filer sur la planète des Guerriers.


Le lendemain nous sommes revenues, ma sœur et moi, sur la planète École. Nos amis Kirs ne courant aucun danger ont préféré rester durant les quelques jours alloués. Nous voyant arriver, les professeurs nous ont gentiment invitées chez eux. Monsieur Ciavor était outré lorsqu’il a entendu notre récit. Il se souvenait du temps où il avait habité sur la planète des Chats :


– C’était, disait-il, un endroit où il faisait bon vivre. Les habitants travaillaient et chacun s’en sortait convenablement. Puis il y a eu les psys qui se sont introduits dans l’éducation, dans les familles, dans la politique et le fiasco s’est produit. Ces gens sont si criminels qu’ils droguent les gens au lieu de leur aider. Si vous leur posez une question intelligente, ils ne sauront jamais y répondre, pourquoi ? Parce qu’ils ne connaissent rien et leur esprit est si corrompu que jamais rien de bon n’émane d’eux. Et dire qu’ils ont pris le pouvoir sur cette planète que j’aimais tant. C’est de la haute trahison !


– Mais pourquoi les Chats les ont-ils laisser faire ? lui ai-je demandé.


– Parce qu’ils sont devenus hypocrites, tout mielleux, personne ne se doute de la méchanceté profonde de ces êtres, rien ne paraît. Ils s’en prennent maintenant à cette merveilleuse planète, qui est la vôtre, ces gens sont des vampires, ils s’abreuvent à tout ce qui est bien parce qu’ils en sont démunis totalement. Je n’ai aucune pitié pour eux. Je les hais.


– Mon père est intelligent, il ne se laissera pas faire. C’est un très bon stratège, il saura les retourner.


– Ma petite Baïka, je connais ton père, je ne doute pas de sa grande intelligence. Ne t’en fais pas, il saura y faire.


Sur ces paroles réconfortantes, ma sœur et moi sommes revenues dans notre pension.


Quelques jours plus tard, mon frère nous a envoyé un message nous disant que papa avait la situation en main et que nous n’étions plus menacées. Quel soulagement pour nous deux de savoir cela.


...



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