Lire, c’est amusant ! No 4

 

Découvrez ce qui fait qu’un livre est intéressant et que l’on ne peut plus s’en désintéresser. 


Je vous présente Laurence Billaud.


Voyez son histoire et ce qui a fait d’elle une auteure avec autant d’imagination.

Lire, c’est amusant !

No 4




Publié par :


Lucie Brodeur





Les productions luca





Table des matières


Introduction


Laurence Billaud


« Seconde chance »

« Ouananiche »

« La Forteresse »

« Défense d’aimer »

« Testament mystique »


Conclusion






Introduction



Lire, c’est amusant, mais bien sûr, lorsque le livre nous plaît.


Quels sont les signes qui font que le livre nous plaît ?


1 - On ne veut plus s’en séparer ;

2 - On est curieux de lire la suite ;

3 - On n’a pas l’impression de perdre son temps mais au contraire, on passe un temps rempli de plaisir, d’émotions et souvent d’imprévus ;

4 - On sent que notre moral s’améliore ;

5 - On sent qu’on peut faire l’expérience d’un nouveau genre de lecture (aventure, biographie, science-fiction ou autres) ;

6 - On sent que la valeur payée est vraiment moindre que le plaisir qu’on en a retiré ;

7 - On sent qu’on a cheminé ;

8 - On sent que l’on fait un voyage incomparable et divertissant.


Un ami à moi (Normand Jubinville) a calculé que les gens lisaient en moyenne 215 mots par minute. Pour fin de comparaison, le nombre de mots est plus précis que le nombre de pages qui lui peut varier, dû aux différentes marges ou caractères. Ainsi, j’ai ajouté cette information à chacun des livres.


Pour accélérer votre vitesse de lecture, il est important de bien clarifier le mot dont vous doutez, ainsi vous ne manquerez rien et vous l’apprécierez davantage.


Qu’est-ce qui fait qu’on ne lit plus ? Qu’est-ce qui fait qu’on laisse traîner un livre sans le lire ? Qu’est-ce qui fait qu’on délaisse la lecture ?


La réponse se trouve d’abord dans les mots que l’on ne comprend pas, puis, par des histoires qui ne sont pas suffisamment captivantes. Je le mentionne ici, car je l’ai observé et j’en ai fait l’expérience moi-même.


C’est donc ce genre de livres que je vous propose sur mon site dont le lien est indiqué à la fin. Vous y découvrirez la façon de vous procurer chacun de ces magnifiques livres, que ce soit pour votre ordinateur en fichier pdf ou les liens pour tous vos appareils de poche.


Je vous présente donc un quatrième catalogue de produits, incluant le résumé, accompagné d’un extrait du livre en question. Des histoires qui sont aussi captivantes les unes que les autres.


J’ai choisi de vous présenter les livres par auteur. Cela vous donne une idée du travail effectué par chacun d’eux, qui est énorme, soit dit en passant, et quelle imagination ! Ils ont écrit leurs livres pour vous, sachez en profiter !



« Lire, c’est amusant ! No 4 » vous présente Laurence Billaud.



Visitez-nous et marquez-le dans vos signets, car de nouveaux livres et de nouveaux auteurs s’y ajoutent fréquemment. Le site est conçu pour les auteurs, encouragez-les ! Les livres ont été écrits pour vous, c’est très peu coûteux pour se faire plaisir.



Laurence Billaud, auteure


Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours eu le nez plongé dans les livres et la main qui me démangeait tant elle avait du mal à écrire mes histoires fabuleuses.


Avant de savoir écrire, j’aimais dormir pour me perdre dans mes rêves et mes histoires, puis plus tard, je les jetais sur des cahiers lignés.  Ma grand-mère qui m’a élevée, a été ma première lectrice. Malgré le fait qu’elle soit partie trop tôt de l’école pour garder des chèvres, elle avait un amour inconditionnel pour les mots et les livres. Elle m’a transmis cette passion.




J’ai rencontré quelques personnes qui m’ont encouragée dans cette voie : la responsable d’une bibliothèque qui faisait faire un journal de quartier où j’ai fait paraître mon premier feuilleton ; Maude, une amie, qui en lisant le texte écrit pour un recueil collectif s’était exclamée : c’est bon, que fais-tu à perdre ton temps ? Mon conjoint qui n’hésite pas à me découper des articles qui pourraient servir de point de départ pour mes prochains livres et mon fils de neuf ans qui est super fier de sa maman et qui me demande de lui écrire des histoires et enfin Lucie, mon éditrice qui me pousse à me surpasser. 


Cependant, rares étaient les personnes qui m’ont encouragée et  aujourd’hui, à quarante-cinq ans, je prends le taureau par les cornes pour vous présenter mes créations, en faisant fi des vieux commentaires du genre qu’un écrivain meurt de faim, que cela n’est pas un métier, etc.


Mes livres ont dormi longtemps dans mes tiroirs et j’en ai encore dans un carton que j’ai fait il y a dix-huit ans, lorsque j’ai déménagé de la France à Montréal. Ici, j’ai appris à être moi-même et à avoir enfin une indépendance propre.


J’aime autant lire qu’écrire et je vous souhaite beaucoup de plaisir, de détente et d’évasion car pour moi la lecture ne doit pas être ni un défi ni une torture mentale !


Bonne lecture,


Laurence Billaud




« Seconde chance »


Des intrigues stupéfiantes, un meurtre crapuleux, des vies déstabilisées, voilà ce qu’on retrouve dans « Seconde Chance ».


Comment Valérie, serveuse dans un café, pourra-t-elle réussir à s’en tirer, malgré toutes les contre-intentions rencontrées ?


Qui aura droit à cette seconde chance ?


   

112 pages, 2 h d’intrigue


Le souper



À dix-huit heures, Tony sonna à la porte de Valérie qui lui ouvrit rapidement. Il avait mis un jean bleu et un chandail noir à col roulé.


Beau gars, pensa-t-elle en lui souriant.


Il lui montra une bouteille de vin ainsi qu'une boîte carrée.


– Une spécialité de ma famille : un tiramisu1. Il faut les mettre au réfrigérateur.


– Par ici, suis-moi.


Dans la salle à manger, il vit une grande jeune femme qui mettait la table pour trois personnes. Son regard fut immédiatement attiré par son physique mais aussi par son sourire enchanteur. Tony coupa ses réflexions qui commençaient à dériver sérieusement.


– Mon amie et colocataire : Annie.


Là, Tony ne savait plus quoi penser. Amie comme dans petite-amie ou amie tout court ?


– Oh, un San Marino, quel bon choix surtout si c'est la cuvée 2009 qui était exceptionnelle, s'écria Annie en lui serrant la main.


– Exact. C'est bien ça. Je ne pensais pas qu'il existait d'autres connaisseurs de cette cave, car c'est une production très locale.


– J'adore les vins qui sont en dehors des sentiers battus. Je pars souvent en Europe pour trouver des petits producteurs qui mériteraient d'être plus connus. Valérie m'a dit que vous étiez italien.


– Du côté de ma mère. D'ailleurs le producteur du San Marino est un de ses nombreux frères.


Valérie regarda l'échange se dérouler.


Ben voyons, pensa-t-elle, je pense que je viens de me faire piquer mon prospect !


La soirée se déroula dans une bonne ambiance. La connexion se fit vraiment entre Annie et Tony mais ils s'assurèrent de faire participer Valérie.


Ils discutèrent de politique, de spectacles qu'ils avaient vu, de voyages et cela, sans aborder le drame qui avait eu lieu une semaine plus tôt.


Ce fut Valérie qui en parla la première, au dessert :


– As-tu des nouvelles de Mahécor et ses enfants ?


– Oui, je suis allé chez lui, le lendemain de l'enterrement. Sa mère veille sur les petits. Il essaye de trouver une place dans une garderie, mais actuellement c'est complet même à la STM2. En fait, il lui faut trouver deux places au même endroit, ce qui complique encore plus les choses. Sa mère est âgée et ne peut s'occuper des enfants sur une base journalière. Je sais qu’il est retourné au travail.


Valérie savait donc qu'elle allait revoir l'homme très prochainement.


Elle termina son tiramisu, fit un café à tout le monde et apprécia sa soirée avec ses deux compagnons qui ne se lâchaient pas. C'était la première fois qu'elle voyait son amie tomber en amour si rapidement et de manière réciproque. Comme il n'y avait pas de jalousie en elle, Valérie en fut enchantée et aux petites heures du matin, elle les laissa, bien qu'elle n'avait pas sommeil. Son horaire de nuit détraquait toujours son sommeil.


Mahécor


Cela faisait plus de six mois qu'elle voyait régulièrement Mahécor. Elle le trouvait beau, charmant et bien élevé. Quand ils avaient le temps, ils échangeaient sur quelques sujets, mais cela était très rare car il arrivait toujours dans la période la plus achalandée.


Elle se souvenait qu'il aimait lire et qu'il voulait écrire. Il avait commencé une saga qui se passait du temps des colonies en Afrique. Comme le livre intitulé Racine, lui avait-il dit. Valérie avait été perplexe car mis à part les revues Marie-Claire, Elle ou Châtelaine auxquelles elle était abonnée, elle n'aimait pas lire. Ayant arrêté l'école à seize ans, mais décrochée de ses cours bien avant, elle n'avait jamais eu le goût pour la lecture ni pour les études. Grâce à Annie, elle vivait dans un bel appartement à moindre frais et elle pouvait l'accompagner dans des soirées ou des spectacles qui auraient été hors de sa portée sinon.


Elle eut un pincement au cœur et si tout cela venait à changer ? Son monde en serait bouleversé.


...

« Ouananiche »   


Sophie laissait Paris et traversait l'océan pour la première fois. L'annonce du journal disait « Aventure assurée et rencontres authentiques dans un des plus beaux paysages du Canada. Venez au Lac-Saint-Jean ! ».


Elle était donc partie avec sa peine et ses secrets, espérant les oublier pendant quelques semaines. Or, il y a un jour où il faut y faire face et Michaël, son guide musher, n'est peut-être pas celui qui sera le plus conciliant. Sans le savoir, elle prenait enfin son destin en main et celui de plusieurs autres personnes inconnues jusqu'alors.



179 pages, 3 h 20 d’aventure

    ...


Elle se demanda si tous les québécois gardaient ce mutisme et se gourmanda. Elle avait appris à ne pas faire d’une exception, une généralité. Elle sursauta lorsque des bourrasques de neige malmenèrent la voiture. Les mâchoires serrées, Michaël lui lança qu’il valait mieux qu’elle s’habitue à la neige et à ses inconvénients dès à présent.


    Sophie n’aimait pas être rudoyée. Des pensées contradictoires s’agitèrent en elle. Elle n’était plus sûre de vouloir rester. Elle allait lui demander de la ramener illico à la gare lorsqu’un halo lumineux tremblota dans le paysage.


    Le camp...


Le camp


    Des hurlements retentirent déchirant la nuit sans lune. Michaël était irrité. La dernière fois que ses chiens avaient aboyé de cette manière, c’était parce qu’il avait dû partir à l’hôpital avec sa mère et passer toute la journée en ville sans s’occuper de ses animaux. Le commun des mortels n’aurait pas différencié un aboiement d’un autre, mais lui pouvait les identifier et savoir qui avait aboyé. Il avait dû se passer quelque chose d’inhabituel. Il se gara rapidement devant la maison puis s’engouffra à l’intérieur laissant Sophie à son sort.


    La Française s’extirpa du véhicule tout en grommelant contre ce rustre d’homme et faillit tomber lorsque son pied cogna la première marche de l’entrée cachée sous la neige.


    À l’intérieur, une bouffée de chaleur l’accueillit aussitôt suivie par une vieille crainte. L’odeur du bois brûlant lui envoya un signal de détresse. Combien de cheminées pouvait-il y avoir dans cette grande bâtisse ? Son regard lui signala deux poêles ventrus. Pas de flamme visible donc. Sophie respira mieux.


    Son guide parlait à une femme toute menue à la chevelure aussi noire que la sienne. Elle s’appuyait sur une canne, car son pied droit était immobilisé. Elle lui faisait penser à une indienne.


– Maudit, il n’a pas nourri les chiens avant la tombée de la nuit ! Il est encore parti à l’hôtel sans avoir fini sa journée. Christ, il m’avait promis de ne plus boire ! hurla Michaël en colère.


– Sois patient, mon fils. Dans quinze jours, on me libère.


    La mère était minuscule. Cependant, si la jeune arrivante la dominait de deux bonnes têtes, elle inspirait respect et confiance.


– Bienvenue à Sainte-Jeanne. Je suis Lisette, la mère de ce gros lourdaud, dit-elle en claudiquant jusqu’à l’entrée. Désolée pour ce pauvre accueil, mais les chiens sont plus importants chez mon fils que les bonnes manières. Avez-vous fait bon voyage ? Mettez-vous à l’aise.


    La porte claqua. Michaël était sorti. Sophie se sentit perdue. Pendant que Lisette se rendait au coin cuisine, elle jeta un œil rapide sur son nouvel environnement. Tout en longueur, l’habitation avait été construite en bois rond et s’étendait sur deux étages. Plusieurs tables et chaises disparates occupaient l’espace du bas, la partie restaurant, et au fond, près du deuxième fourneau, trônait une bibliothèque remplis d’ouvrages laissés par les touristes. Devant le meuble, trois fauteuils avaient eu des jours meilleurs.


Aucun luxe, pensa Sophie. On m’avait prévenu.


    Elle s’appuya sur le comptoir séparant la cuisine de la salle. Lisette lui tendit la tasse de café proposée plus tôt.


– Michaël est allé donner de l’eau aux chiens. Il en a pour une vingtaine de minutes. Après votre café, je vous montrerai votre lit, puis nous pourrons manger.


– L’eau des chiens ne gèle pas par cette température ?


– Nous leur donnons de l’eau très chaude avec des morceaux de pain qui la conserve liquide plus longtemps. Cela permet aussi aux chiens de boire. Au fait, on doit économiser l’eau ici, car nous allons la chercher au village.


    Lisette montra un gros baril près de l’évier.


– Mon mari avait toujours pensé qu’il y avait une nappe souterraine sur le terrain. Il l’a cherchée pendant des années, sans succès. À sa mort, il y a trois ans, nous avons cessé les recherches. Tout cela doit vous paraître très rudimentaire.


– Non, au contraire, je vous trouve très ingénieux et courageux. Avez-vous beaucoup de chiens ?


– Précisément ? Trente et un mâles, douze femelles, trois chiots de huit semaines, un de deux jours. Deux chiennes vont mettre bas. Toute une liste, n’est-ce pas ? Depuis quinze ans, j’en ai vu passer des chiens… Notre premier que Marcel, l’homme après qui Michaël était en colère, nous a donné est mort l’année dernière à quatorze ans. Un record.


    Elle sortit un album photo et montra Gilles, le père de Michaël, avec un chien couché à ses pieds. Il était aussi carré que son fils, mais plus grand que lui. Plusieurs photos les montraient pêchant. Où était donc passé cette joie de vivre, cette insouciance qui transpiraient sur plusieurs clichés ?


Un autre départ ? Encore une autre mort qui ravage ceux qui restent, pensa Sophie.


    La pause était terminée. La jeune française regarda Lisette gravir l’escalier en pin.


– Ne devriez-vous pas rester en bas et éviter de bouger ?


– C’est un plâtre de marche. Je peux me déplacer à l’intérieur, mais interdiction totale de marcher dans la neige. J’ai bien essayé et je me suis fait rappeler à l’ordre comme un enfant par Michaël et Marcel.


    À l’étage, rien n’était cloisonné, mais tout avait été conçu de manière à laisser de l’intimité aux occupants. Le coin de Lisette était très féminin et ordonné.


– Le patchwork du lit est un véritable bijou, s’écria Sophie émerveillée par le motif géométrique qui variait du bleu indien aux tons plus froids du violet. Un travail d’artiste.


– Ma mère l’a fait pendant qu’elle m’attendait. Une tradition de famille qui se transmet de mère en fille. Je n’en ai pas eu…


    Cent regrets s’élevèrent dans la pièce. Sophie était mal à l’aise d’être témoin de cet abandon et le fouillis du coin à Michaël accentua son malaise. Elle se gronda :


Allons, tu les connais à peine, pourquoi cela te toucherait-il ?


    Tout cela lui rappelait Paul.


– Je vous laisse vous installer.


*****


    Lisette regagna la cuisine pour préparer le souper. Elle se sermonna.


Vieille folle, pourquoi vas-tu raconter ta vie à une étrangère ?


    La québécoise avait l’impression que sa jeune compagne avait souffert comme elle. Bien sûr, pas de la même manière, mais elle sentait, sous ses allures mondaines, une fragilité omniprésente. Sa petite moue angoissée lorsqu’elle avait annoncé qu’il fallait ménager l’eau et que l’électricité était fournie par une génératrice et par une batterie de douze volts.


    Parce qu’on les lui avait souvent posées, Lisette imaginait facilement ses questions : Pourrais-je me laver les cheveux ? Comment les sécher ? Dois-je faire ma lessive à la main ? Et si la génératrice n’a plus d’essence ? Comment...


    La jeune femme s’était tue et avait simplement hoché la tête avec un « ce n’est pas grave ». Lisette s’était rappelé cette quinquagénaire basque qui s’était presque évanouie en sachant que les réfrigérateurs n’étaient connectés sur l’électricité que l’été, le reste du temps, ils avaient le « cul au froid » ; une ouverture dans le mur avait été pratiquée et l’appareil sortait à mi-corps.


...


« La Forteresse »


Une forteresse de cinq cents étages ? Qu'est-ce qui s'y trame ? Rien de moins que des expériences pour droguer la race humaine entière. Suivez les aventures des Terroristes du Bien qui tentent d'y échapper.



230 pages, 5 h 30 d’aventure


Une taupe



LeGrand était satisfait. Il regarda sur le moniteur la mise en place de la barrière anti-thermique. Il passa ses doigts boudinés dans son épaisse chevelure. Le dératisateur lui posait toujours un problème.


– Comment ça avance ?


– Pas si mal, Tony. J’ai réussi à mettre trois caméras spectrales aux entrées principales, mais je ne peux pas encore neutraliser la foutue arme.


Tony Delaware tapota l’épaule de l’homme qui avait travaillé sans relâche depuis plus de quinze jours.


– Cela sera suffisant pour l’instant. Va te reposer. Tu tombes de fatigue.


– J’y arriverai. Felix qui potuit rerum cognoscere causas3 !


– Heureux celui qui a pu pénétrer les causes secrètes des choses, traduit Tony en riant. Virgile n’a qu’à bien se tenir !


– J’ai été Virgile et je regrette toujours de ne pas avoir terminé l’écriture de l’Énéïde.


– Tu l’aurais fait si Auguste ne t’avait pas trahi.


– C’est de l’histoire ancienne, soupira LeGrand.


Le nain se laissa glisser le long du haut tabouret et gagna sa couchette au fond de la pièce. La porte venait de s’ouvrir.


– Ton père et Tchenova sont arrivés dans l’aile nord.


– Merci Roberto. Il n’y a pas eu de problème ?


– Non. Ne devrais-tu pas te reposer toi aussi ? Tu viens de passer cinq heures dans le sauna.


– Les réminiscences sont moins fortes.


– Ah, oui. C’est pour cela que tu as une gueule en papier mâché et les jambes qui tremblent ! Le FAD est difficile à contrer, et tu en as reçu une dose massive pendant plusieurs années.


Tony se rembrunit à la pensée qu’il n’arrivait pas à retrouver ses forces et surtout l’état d’Être, comme si sa volonté avait été anéantie d’un seul coup. Cela lui prendrait encore plusieurs mois avant de retrouver toutes ses facultés. Roberto l’arracha de ses pensées.


– Je ne comprends pas pourquoi la mégapole est si calme.


– Le Prime Device. Les gens agissent sans crainte, sans violence, sans sentiment. Ils sont assignés à une tâche et ils l’effectuent sans poser de question. Le paradis pour la Forteresse. L’esclavage pour l’homme. Allons rejoindre John et Iliana.


Les Terroristes du Bien s’étaient servi de l’ancien réseau d’égouts de la Mégapole, inutilisés depuis plus de cinq décennies. Ils en avaient fait de véritables voies express pour se rendre d’un secteur à un autre. Ces autoroutes miniatures pouvaient déboucher chez un marchand, dans un immeuble ou encore derrière une ruelle. Chaque accès était protégé par des artifices qui en assuraient l’anonymat.


Ces voies étaient empruntées par de petites voitures volées, la plupart du temps sur des terrains de golf, par des motocyclettes antiques ou tout autre moyen de locomotion rustique. Il était arrivé par le passé que des individus s’infiltrent par mégarde dans ce labyrinthe, mais on les retrouvait à moitié mort de faim et claustrophobe pour la vie.


Sans plan, le réseau était aussi meurtrier que les douves d’un château fort. Roberto et Tony portaient chacun au poignet un ordinateur de route, le traqueur, qui permettaient les déplacements en toute sécurité, l’identification du porteur ainsi que la communication entre les membres. Aujourd’hui, les traqueurs étaient éteints. Les deux hommes connaissaient par cœur le chemin les menant à John Delaware.


Les phares de la voiturette dessinaient des ombres grotesques sur les parois de l’ancien égout.


Tony étouffa un juron en se retrouvant devant un obstacle en grosses pierres suintantes.


– Ce mur ne devrait pas être ici !


– Il n’était pas là, lorsque je suis passée ici avec Tchenova et ton père…


Roberto consulta le traqueur.


– Je n’ai aucune donnée à ce sujet. Ce n’est pas normal. Chaque changement doit m'être soumis.


Il s’approcha du mur et toucha les pierres. Un hurlement retentit :


– Ma main. Ma main brûle.


L’avant-bras de l’homme ressemblait à une torche vivante.


Tony déboutonna son blouson et le jeta sur le bras de Roberto qui haletait fortement. Lorsqu’il voulut vérifier l’état du membre, Roberto l’en empêcha.


– Touche pas. Poison. Pars !


Tony composa un code sur le traqueur. L’image du nain apparut.


– Code cinq ! Scande la section et dis-moi si nous avons des visiteurs au-dessus.


– Trois groupes d’une douzaine d’hommes, armes lourdes. Les accès sud, est et ouest sont précaires.


– Je dois prendre le risque. Roberto est blessé. Il a reçu une décharge d’auto-infection.


– Les salauds. Rendez-vous chez le chinois. Terminé.


Roberto grimaçait de douleur. Le temps était compté avant qu’il ne puisse plus respirer. L’auto-infection était une arme chimique utilisée pendant certains conflits antérieurs. Désuet à présent, la Forteresse l’avait modifié avec un procédé chimique de combustion par le toucher. À moins de posséder l’antidote, l’individu mourrait dans d’atroces souffrances.


Tony jura entre ses dents. Même le pied au plancher, le véhicule avançait trop lentement à son goût. Roberto gémissait. Les couloirs se succédaient. Tony vérifia la direction sur le traqueur. Ils ne leur restaient plus que deux embranchements avant d’arriver chez le chinois. Un bip lui apprit qu’une communication attendait. C’était LeGrand.


– Changement d’itinéraire ! Au croisement 20 Sud, tu prends à gauche et tu remontes six balises. Je t’attendrai là. J’ai l’antidote. Terminé.


À un non-initié, tous ses tunnels sont identiques. Mais Tony, Roberto et les autres avaient utilisé un code qui leur permettaient sans le traqueur de se repérer. À la sixième pierre noire, le nain les rejoignit. Il n’attendit pas que Tony arrête le véhicule, il grimpa en route et d’une main experte enfonça une longue aiguille dans la poitrine de Roberto.


– Ne t’arrête pas. File. La section à trois kilomètres est claire. Nos hommes la surveillent. Ils ramèneront Barberousse à la base. Il faut qu’on parle.



Tony regarda les autres membres se charger de son ami.


Le nain n’agissait pas toujours sans modération, et lorsqu’il était furieux, il faisait penser à un coq dressé sur ses ergots.


– Il y a un traître parmi nous.


– Comment peux-tu dire cela ?


– Merde, ouvre les yeux ! Penses-tu que ce qui est arrivé à Roberto est anodin ? C’était un piège et vous êtes tombés dedans ! Les Grisés auraient pu démonter tout le réseau. Je ne comprends pas pourquoi ils ne l’ont pas fait …


– Qui est le traître ?


– Mis à part toi ? John ou Iliana !


– Voyons, tu délires. Tu sais bien que mon père en est incapable avec tout ce qu’il a subi. Iliana m’a soutenu pendant de longues années. Non, cherche ailleurs, petit frère !


– Eh, Tony reviens sur terre ! Rien ne prouve que j’ai tort, ni que tu aies raison. Il faut laisser ton père et Iliana dans Quartierville.


Tony Delaware grogna.


– Fais ton ours mal léché tant que tu veux. Mais tes compagnons ne rentreront pas à la base tant que l’on n’aura pas trouvé la taupe. Entendu ?


– OK. J’aimerais tenir l’enfant de pute qui a construit le mur ! Mets un traqueur sur John et Iliana et surveille leurs allées et venues.


Le nain sourit, il retrouvait celui qu’il considérait comme son fils.


...



« Défense d’aimer »


Marie-Charlotte a d'abord perdu sa mère, puis son père et sa nouvelle belle-mère qu'elle aimait tant. De plus, elle doit quitter Montréal pour aller vivre en France avec une grand-mère inconnue.


Qu'est-ce qui peut bien mijoter dans la tête de cette enfant qui a tout perdu, même son enfance ? Réussira-t-elle à s’en sortir ?



115 pages, 2 h de récit touchant


Marignane



Migui glissa la lettre dans son sac à main et se dirigea vers le comptoir des arrivées. Elle était nerveuse, et comble de tout, ne savait pas comment se comporter, elle qui dirigeait sa vie comme un commandant son navire.


    « Sois naturelle, disait une petite voix intérieure, plus facile à dire qu’à faire ! »


    – Excusez-moi, mademoiselle, demanda-t-elle à l’agent au sol. Je viens chercher un enfant sur le vol AF 1324.


    – Quel est son nom ?


    – Marie-Charlotte Hébert.


La préposée tapota sur son clavier. Le coeur de Migui commença à battre follement.


    – Ah oui, voilà. Elle vient de Montréal via Charles de Gaulle. Puis-je avoir une pièce d’identité, madame... Julien. Voudriez-vous remplir ce document, s’il vous plaît ?


Migui sortit son passeport et le lui tendit en tremblant. L’hôtesse l’ouvrit puis le lui remit aussitôt.


    – Excusez-moi madame Julien, vous n’avez pas indiqué sur le formulaire vos liens avec l’enfant.


    – C’est ma petite-fille.


    – Merci. Marie-Charlotte devrait arriver d’un instant à l’autre par cette porte.


    – Savez-vous s’il y a plusieurs fillettes accompagnées ?


L’hôtesse, étonnée par la question, fixa la vieille dame.


    – Non, elle est la seule sur ce vol. Pourquoi ?


La jeune femme se mordit la lèvre. Elle avait fait preuve d’indiscrétion.


    « Ma curiosité me perdra », pensa-t-elle en souhaitant que la vieille dame ne la rabroue pas trop. Or, cette dernière se lança dans une longue explication qui étonna l’employée :


    – Je ne la connais pas. Mais, ce n’est pas tout à fait vrai, car je l’ai vu sur la photo de mariage que m’a envoyée Nicole, ma fille. Un instant que je vous la montre. Vous allez voir comme Marie-Charlotte se tient fièrement entre son père et sa nouvelle maman. Elle rit. Il lui manque deux dents. Je n’ai jamais vu une photo aussi joyeuse. Tenez regardez !


L’hôtesse, touchée par l’anxiété de son interlocutrice, prit la photo sur laquelle une enfant, entre huit et dix ans, toute menue, posait entre les deux adultes. Sa petite robe rouge à plis adoucissait ses formes un peu trop généreuses ; ses yeux devaient être magnifiques derrière les loupes disgracieuses. La jeune femme se demandait pourquoi les parents privilégient toujours le pratique à l’esthétique. Néanmoins l’enfant éclatait de santé, de joie et d’une franche espièglerie.


Pendant que la jeune femme hochait la tête et la félicitait d’avoir une si jolie petite fille, Migui pensa à Marie-Charlotte. Elle rassemblait ses souvenirs, afin de se rappeler de Nicole enfant. Elle espérait qu’elle soit comme sa fille : un véritable moulin à paroles et pleine de vitalité.


Migui reprit la photo qu’elle plaça précautionneusement dans son sac, remercia la jeune femme puis se rendit vers la porte B. Elle n’avait plus qu’à patienter quelques minutes pour enfin serrer la petite Québécoise contre elle.


    « J’ai hâte de la rencontrer malgré ces tristes circonstances. Même à soixante-quatre ans, j’ai tant d’amour à donner encore. Nicole avait tant aimé la petite que je la considère véritablement comme ma petite-fille encore plus aujourd’hui, je ne prendrai jamais dans mes bras le bébé de ma Nicole. Que j’ai hurlé en apprenant la mort de ma fille et de mon gendre dans un accident d’automobile ! Maudit le Seigneur de me l’avoir arrachée.


Tu as bien pris mon mari il y a quatorze ans, pourquoi ma fille aujourd’hui ? Es-tu donc sans coeur ? Que t’ai-je fait pour que tu m’en veuilles autant ?


Mes questions restent toujours sans réponse. De toute manière, je n’en espérais aucune ! Il y a une raison pour que les choses arrivent. On ne la comprend pas toujours immédiatement, gardez la foi, m’a dit le prêtre. Il n’a jamais eu d’enfant, c’est facile à dire ! »


Les portes vitrées s’ouvrirent déversant son flot de voyageurs en provenance de Paris.


...


« Testament mystique »


Danielle a enfin trouvé un équilibre dans sa vie très mouvementée de mère monoparentale. Survient alors le décès de sa mère de coeur, Pepa, ce qui la replonge dans le désespoir.


Elle doit retrouver le fils de celle-ci, disparu depuis plusieurs décennies. Il ferait partie de la mafia marseillaise ? Vérité ou mensonge ? Voyez comment le testament mystique a pu rejaillir sur leurs vies.



202 pages, 3 h 50 de plaisir


Les grands-parents




Danielle eut confirmation de son embauche le lendemain soir de son entrevue et commença sa formation deux jours plus tard.


Bizarrement, son appréhension s’était envolée. Elle avait confiance en elle et en ses capacités. De plus, elle avait remarqué qu’Isabelle s’était adoucie et tendait à se rapprocher d’elle.


Isabelle avait trouvé le numéro de téléphone de ses grands parents. Elle l’avait composé plusieurs fois mais dès la première sonnerie, elle raccrochait le combiné. Ce matin-là, elle se retrouva toute seule à la maison, sa mère étant partie travailler et Paty avait accompagné son amie Simone à une exposition.


L’adolescente s’approcha du téléphone. Fixement, elle regarda l’appareil comme si cet objet était prêt à bondir.


C’est le moment ou jamais, pensa-t-elle. Peut-être qu’ils ne seront pas chez eux.


Elle tendit la main puis agrippa le combiné sans le lever de son socle.


Et s’ils me raccrochent au nez ? Qui ne tente rien n’a rien !


D’un geste ferme, elle souleva le récepteur puis composa le numéro qu’elle connaissait par coeur.


Dring...Dring...


À la quatrième sonnerie je raccroche.


Une voix masculine répondit :


– Allô...


– M. Lacombe ?


– Lui-même.


– Bonjour, je suis Isabelle votre petite-fille.


– ...


– J’espère que je ne vous dérange pas.


– ...non.


– Est-il arrivé quelque chose à Danielle ?


– Non, non, maman va très bien.


Elle se jeta à l’eau :


– Voilà : dans quinze jours c’est l’anniversaire de maman. Je sais qu’elle ne vous a pas oublié. J’aimerais bien vous rencontrer aussi...


Voilà c’est dit. Anxieusement, elle attendit la réponse de son grand-père. Le silence devenait pesant.


La voix du vieil homme était sourde et saccadée.


– ... te passe ta grand-mère.


Isabelle l’entendit alors parler à sa femme inquiète :


– C’est la fille à Danielle. Parle-le-lui toi.


Pour la première fois, Isabelle écouta la douce et mélodieuse intonation des paroles de sa grand-mère. Elle en eut les larmes aux yeux.


– Bonjour ma petite. Cela me fait plaisir de t’entendre.


– Bonjour grand-mère. Est-ce que Papi va bien ?


– Oui, ne t’inquiète pas ma chérie. Il est un peu étourdi par la surprise de ton appel. Il n’est pas bavard. D’où appelles-tu ?


– De chez maman.


– Veux-tu raccrocher, je te rappelle immédiatement ? Les longues distances coûtent cher.


– Le numéro est le...


– Oui, je le connais, coupa gentiment Mme Lacombe.


Isabelle obéit. Les minutes suivantes lui parurent très interminables. Est-ce que sa grand-mère allait la rappeler ? Et si le téléphone ne sonnait pas ? Elle avait peut-être un faux numéro. Faudrait-il qu’elle le recompose ? Et s’ils ne voulaient toujours pas d’eux ? Et si        Dring.... Dring...


La sonnerie résonna dans tout l’appartement.


– Allô ?


– Isabelle, ici Mamie.


– J’avais peur que tu ne rappelles pas, confessa la jeune fille.


– Oh, non, cela a été un peu long parce que nous avons reçu un appel juste après le tien. Je suis désolée ma chérie. Ton grand-père et moi avons bien hâte de faire ta connaissance. Malheureusement sa santé ne nous permet plus d’entreprendre de longs voyages. Nous ne pourrons pas descendre vous voir. Penses-tu qu’un petit mot ferait plaisir à ta maman ?


– Oui, tu pourrais téléphoner aussi.


– Je ne le pense pas car c’est à ta maman de nous pardonner notre trop long silence. Une lettre la brusquera moins. Comprends-tu ?


– Oui, Mamie. Il vaut mieux alors que je ne parle pas à maman de notre conversation.


– Cela serait plus sage en effet. Mais agis comme tu le penses ma grande. Maintenant, parle-moi de toi. Comment es-tu ? Qu’est-ce que tu aimes ? En quelle classe es-tu ? (...)


Quelle avalanche de questions ! Isabelle rit. Elle était soulagée car elle savait qu’elle avait eu raison d’avoir fait le premier pas.


À l’autre bout de la ligne, des larmes silencieuses coulaient sur les joues de Mme Lacombe. Son mari, lui, écoutait attentivement la conversation. Il était content qu’Isabelle l’ait appelé car il savait pertinemment qu’il n’aurait jamais fait le premier pas.


– Maudite fierté, lui avait toujours dit sa femme.


Isabelle était très fière d’elle. Elle avait hâte que sa mère reçoive le mot de ses parents.


Comment allait-elle réagir ?


La jeune fille était certaine que Danielle allait apprécier leur geste mais elle entendait aussi cette petite voix pénible qui la faisait douter d’elle.


Pourquoi sera-t-elle heureuse d’avoir des nouvelles de sa famille quand celle-ci aurait pu reprendre contact avec elle depuis des années-lumières ? Tu vas détruire l’équilibre de ta mère et faire du mal à Paty. Seras-tu alors contente de toi ?


Isabelle ne voulait plus entendre cette sournoise petite voix. Non, elle avait raison. De toute manière, elle ne pouvait pas rappeler ses grands parents. Quelles fades excuses pourrait-elle avancer ? Elle leur ferait alors beaucoup de peine. Elle devra cacher sa nervosité et son impatience, ne pas parler à qui que ce soit de sa conversation avec ses grands parents. 


Est-ce que ses grands parents souhaitaient réellement se rapprocher d’elles ? Ou, les avait-elle pris au dépourvu ? L’attente allait être longue.





Chaque jour, Isabelle se pressait pour revenir de l’école. Son coeur battait plus fort quand elle passait la porte de l’entrée. Est-ce que le facteur aura déposé la lettre ce matin ? Comment aura réagi sa mère ?


Personne ne lui avait posé de question sur son comportement discret depuis bientôt quinze jours.


Sa mère pendant les deux premiers mois travaillait le matin du mercredi au vendredi puis le soir les samedi et dimanche. Isabelle était ennuyée que sa mère ne puisse plus être avec elle les fins de semaines. Elle avait du mal à croire qu’elles avaient tout perdu dans l’incendie du magasin. Elle se retrouvait aussi pauvre que la fille, dans sa classe, qui s’habillait avec de vieux vêtements et qui ne participait à aucune sortie à l’école. Si sa mère ne lui achetait plus ce qu’elle voulait, Isabelle savait que Paty se laisserait facilement amadouer.


C’est trop injuste.


∨∧∨∧∨


Demain c’est l’anniversaire de maman, il faudrait que la lettre arrive très bientôt, pensa la jeune fille en rentrant à la maison. Elle monta en courant. Elle avait les mains moites. Isabelle ne savait pas si c’était l’appréhension ou sa course qui accélérait les battements de son coeur. Elle ouvrit la porte avec tant de force que la poignée alla cogner contre le mur. En jetant son cartable dans un coin elle cria :


– Maman, je suis rentrée !


Pas de réponse. L’appartement était d’un silence inhabituel. Isabelle plissa le front et courut d’une pièce à l’autre. Vides. Sa mère aurait dû être à la maison à cette heure-ci. Elle revint dans la cuisine où les messages étaient aimantés sur la porte du frigidaire.


Rien. Le bloc à mémos était désespérément vierge et le répondeur ne signalait aucun appel. Elle aperçut alors l’enveloppe.


C’était une longue enveloppe crème dont un des bords avait été déchiqueté. Le nom et l’adresse du destinataire avaient été écrits soigneusement à la plume. Les entrelacs de l’écriture rappelaient à Isabelle les vieux cahiers d’écriture qu’elle avait vus. Elle s’approcha doucement de la table et d’une main tremblante retourna l’enveloppe.


La lettre avait bien été expédiée par les Lacombe. Ses grands-parents avaient tenu leur promesse. Isabelle était inquiète : Où était donc passée sa mère ?


Elle alla directement chez Paty, frappa à la porte communicante et sans attendre la réponse entra. Il n’y eut aucun écho à ses appels. L’appartement était vide lui aussi. Dans le séjour, le regard d’Isa convergea immédiatement vers le plateau de thé gisant inopportun sur la table basse. Une des deux tasses était désespérément propre et l’autre, couchée sur le flanc s’était vidée de son contenu. Sur le napperon, la tache brune laissait supposer qu’un incident fâcheux était arrivé et que les occupants des lieux avaient dû partir précipitamment.


Isabelle buta sur quelque chose. En se penchant elle aperçut le livre que la vieille femme était en train de lire.


Bizarre, Paty n’aurait jamais posé un livre par terre.


Soudain elle eut vraiment peur. En ramassant le roman elle sut qu’il était arrivé quelque chose de grave : les lunettes de Paty reposaient sur le sol à côté de la lettre de ses grands parents.


Dring... Dring... Dring...


Cela prit quelques secondes à Isabelle pour réaliser que le téléphone sonnait. Elle bondit alors vers l’appareil.


– Allô.


– Isa, c’est maman.


La jeune fille avait des difficultés à comprendre sa mère tant le bruit  autour d’elle était fort.


– Que se passe-t-il maman ?


– Paty a eu un malaise, nous sommes à l’hôpital. Je rentre à la maison dans une heure.


– Est-ce grave ?


– Son état est sérieux mais elle est très forte elle sera bientôt avec nous. Il faut que je te laisse ma puce je te vois tout à l’heure. Surtout ne t’inquiète pas.


– OK je t’attends maman.


Danielle raccrocha. Isabelle sentit l’angoisse lui nouer la gorge : Est-ce à la lecture de la lettre que Paty s’était trouvée mal ? Et si elle allait mourir ? Cela serait à cause d’elle.


Isabelle s’assit sur le canapé, ramena ses pieds contre elle et éclata en sanglots. Sa petite voix lui disait de se calmer, que ce qui venait d’arriver n’était pas sa faute car Paty était vieille. Les personnes âgées devaient, hélas, mourir un jour. Rien n’y faisait, Isabelle pleurait toujours en se balançant d’avant en arrière.


Danielle la trouva dans la même condition, à son retour, une heure et demie plus tard. Elle eut peur que sa fille se soit refermée sur elle comme elle l’avait déjà fait une année auparavant. Isabelle n’avait plus parlé et était restée prostrée pendant une semaine après la nuit fatidique de l’incendie.


Danielle appela sa fille qui continuait à se balancer. Aucune réponse. Il fallait qu’elle garde son sang-froid.


Une année auparavant, Isabelle avait tellement été choquée par l’incendie qui avait détruit le commerce qu’elle s’était refermée complètement sur elle.


...



Conclusion


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Lucie Brodeur

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