Publié par Lucie Brodeur

Apprenez ce qui fait que l’on ne se désintéresse pas d’un livre.

Voyez comment les auteurs Yves Fiset, Franz Alberts, Marie-France Carpentier et Marcel Robillard en sont arrivés à écrire.

Découvrez leur histoire unique !


Lire, c’est amusant !

No 3





Publié par :


Lucie Brodeur






Les productions luca

ISBN 978-2-924021-83-5


lbrodeur@fastmail.fm                               www.livresenligne.ca







Table des matières



Introduction

Yves Fiset et Franz Alberts, co-auteurs

« L’inventeur compulsif »

Marie-France Carpentier

Née poète

Marcel Robillard

Plongée : Trésors et Liberté

Aventure d’une vie passée

Si vous aimez les livres captivants






Copyright©Lucie Brodeur 2012, Les productions luca - Tous droits réservés.

Cet ibook peut être transmis, copié et imprimé, mais ne peut être modifié, sans la permission de l’auteur.


Pour vous procurer ces magnifiques livres en fichier pdf, rendez-vous sur www.livresenligne.ca




Introduction



Lire, c’est amusant, mais bien sûr, lorsque le livre nous plaît.


Quels sont les signes qui font que le livre nous plaît ?


1 - On ne veut plus s’en séparer ;

2 - On est curieux de lire la suite ;

3 - On n’a pas l’impression de perdre son temps mais au contraire, on passe un temps rempli de plaisir, d’émotions et souvent d’imprévus ;

4 - On sent que notre moral s’améliore ;

5 - On sent qu’on peut faire l’expérience d’un nouveau genre de lecture (aventure, biographie, science-fiction ou autres) ;

6 - On sent que la valeur payée est vraiment moindre que le plaisir qu’on en a retiré ;

7 - On sent qu’on a cheminé ou qu’on a appris ;

8 - On sent que l’on fait un voyage incomparable et divertissant.


C’est donc ce que je vous propose sur mon site www.livresenligne.ca !


Vous y découvrirez la façon de vous procurer chacun de ces magnifiques livres, que ce soit pour votre ordinateur (en fichier .pdf) ou en format epub pour tous vos appareils de poche, sur le iBooks.


Un ami à moi (Normand Jubinville, auteur) a calculé que les gens lisaient en moyenne 215 mots par minute. Pour fin de comparaison, le nombre de mots est plus précis que le nombre de pages qui lui peut varier, dû aux différentes marges ou caractères. Ainsi, j’ai ajouté cette information à chacun des livres.


Pour accélérer votre vitesse de lecture, il est important de bien clarifier le mot dont vous doutez, ainsi vous ne manquerez rien et vous l’apprécierez davantage.


Qu’est-ce qui fait qu’on ne lit plus ? Qu’est-ce qui fait qu’on laisse traîner un livre sans le lire ? Qu’est-ce qui fait qu’on délaisse la lecture ?


La réponse se trouve d’abord dans les mots que l’on ne comprend pas, puis, par des histoires qui ne sont pas suffisamment captivantes. Je le mentionne ici, car je l’ai observé et j’en ai fait l’expérience moi-même. Je rajoute ici que les livres qui sont présentés ici ne manquent pas d’intérêt, je vous l’assure. Vous reprendrez goût à la lecture !


Je vous présente donc un troisième catalogue de produits, incluant le résumé, accompagné d’un extrait du livre en question. Des histoires qui sont aussi captivantes les unes que les autres.


J’ai choisi de vous présenter les livres par auteur. Cela vous donne une idée du travail effectué par chacun d’eux, qui est énorme, soit dit en passant, et quelle imagination ! Ils ont écrit leurs livres pour vous, sachez en profiter !


« Lire, c’est amusant ! No 3 » vous présente quatre de ces auteurs, ainsi que leurs oeuvres... Apprenez à mieux les connaître.


Visitez-nous sur www.livresenligne.ca et marquez-le dans vos signets, car de nouveaux livres s’y ajoutent fréquemment. Le site est conçu pour les auteurs, encouragez-les ! Les livres ont été écrits pour vous, c’est très peu coûteux pour se faire plaisir.






Yves Fiset et Franz Alberts, co-auteurs



Je suis né en juin 1957 à Saint Henri des Tanneries, un quartier de Montréal. J’ai passé ma jeunesse dans la banlieue de Montréal, rive Sud.

 

Mon éducation littéraire et artistique avant l’âge de 15 ans se résumait à la lecture du roman « 1984 » de George Orwell, avec son « Big Brother vous regarde » qui me marqua profondément ; j’y opposai une résistance viscérale, me répétant « ce n’est pas la vérité, ce n’est qu’un livre de science-fiction » …mais au cours des années, la science-fiction se transposa graduellement et intégralement dans la réalité, au fur et à mesure que ma conscience s’éveillait à cette société masquée sous des images fallacieuses, parvenait à discerner ce qui se cachait derrière le vernis trompeur des apparences.

 

Il y avait aussi « Les belles sœurs » de Michel Tremblay, cette pièce de théâtre tirée du livre du même titre, dont le refrain me tourne aujourd’hui encore dans la tête – un emprunt musical qui me fit découvrir la danse… sociale ! Cha cha cha, rumba, triple swing et mambo, et la grande valse ! Tout cela entremêlé de basketball, saut à la perche, courses à bicyclette.

 

Je quittai jeune le périmètre de l’école pour aller travailler comme aide arpenteur – chaîneur – entre forêts et rivières ; je développais le drainage agricole dans la grande banlieue aux côtés des coureurs des bois, trappeurs et autres chasseurs invétérés… puis quelques années plus tard, je me portai candidat pour aller rejoindre la grande entreprise : Hydro-Québec ! Comme mon père, qui était opérateur de la deuxième plus grande centrale hydroélectrique du monde, je contribuais à distribuer l’énergie en tant que monteur de ligne, celui qui grimpe sur les poteaux avec ses éperons pour y fixer les fils et les transformateurs qui vont alimenter toutes les belles maisons et entreprises du voisinage.

 


Un jour que j’étais à quinze mètres dans les airs, accroché à mes éperons piqués au poteau, une idée me passa par la tête : j’aimais brancher les êtres humains à un câble électrique – leurs maisons tout au moins – pour leur apporter de l’énergie. Mais je décidai de changer d’orientation pour les aider dans leur vie quotidienne ! Une fois la décision prise, je me lançai. Déjà armé d’une solide formation en marketing, ventes et relations publiques, ainsi que dans les relations d’aide, tant pour les affaires qu’au niveau individuel, je devins coach, consultant, orateur et conférencier, au Canada, aux États-Unis et en Europe ! J’interagissais avec des personnes de tous horizons, artistes, hommes d’affaires, et les êtres m’intéressaient de plus en plus, passionnément !




Tout en aidant des milliers de gens dans leur vie familiale, émotionnelle, professionnelle, à être plus heureux et à prendre de l’expansion avec leurs familles, je devenais de plus en plus créatif à leur contact, mes idées foisonnaient, bouillonnaient – jusqu’au jour où je réalisai qu’une compulsion m’envahissait ! Je créais des inventions à volonté, sur n’importe quel aspect de la vie, il me suffisait de diriger mon attention sur un problème dans une zone quelconque pour voir se dérouler des solutions en trois dimensions dans tous leurs détails ! Au point où je commençais à observer la matérialisation de ces inventions quelque part, quelque temps après, dans le monde environnant : c’est alors que je décidai d’écrire un livre à leur sujet, avec un ami proche très compétent dans le domaine.

 

Ce qui me fit découvrir de nouvelles émotions jamais atteintes ! De nouveaux états d’être complètement euphoriques !


J’aime écrire, j’aime échanger des idées !

 

Je me découvre avec l’écriture.

 

Ma vie commença en arpentant des cours d’eau…

 

Puis continua en alimentant des milliers de gens en énergie électrique…

 

Et se poursuit dans l’accomplissement d’une transmutation… qui consiste à changer les douleurs en bonheurs chez les gens… par le truchement de la COMMUNICATION !

 

C’est la chose que j’aime le plus au monde !


Yves Fiset




Je suis né à Paris en juin 1962 et j’y ai passé ma jeunesse.


Hormis la vie à Paris et de fréquents séjours en Italie, les deux voyages qui m’ont le plus marqué avant vingt-cinq ans, se sont déroulés dans deux parties du monde opposées à beaucoup d’égards : l’Amérique et l’Égypte. Je découvris l’Amérique en 1978 – continent du futur, horizons des grands espaces, nature vierge ; et l’Égypte en 1983 – terre du passé, regorgeant de symboles figés, portant les traces immémoriales des hommes et des femmes qui y habitèrent.


J’étais à l’époque un lecteur vorace et passionné, ayant plutôt tendance comme Proust à préférer le « voyage autour de ma chambre » aux aventures dans le monde – non par penchant pour la facilité, mais en quelque sorte par déformation professionnelle, car les études en France (classes préparatoires) cantonnent les élèves ambitieux aux pupitres et aux manuels pendant de longues années. Alors quoi de plus naturel, pour préparer une croisière sur le Nil, que d’aller chercher des ouvrages édifiants au sujet de l’Égypte dans l’une des bibliothèques parisiennes les mieux fournies ? À côté des classiques – Que sais-je, diverses collections dédiées aux voyages – je dénichai une perle rare, excentrique, presque inédite : écrit par un marchand anglais du XVIIe siècle, nullement écrivain de son état et dont c’était d’ailleurs la seule œuvre, le récit de son voyage de plusieurs années à travers les contrées orientales et notamment en Égypte. « Le voyage d’Edward Brown » est l’un des romans les plus inoubliables que j’aie jamais lus. Il était tellement vivant que j’avais déjà accompli une partie de l’expédition avant même de me rendre en Égypte, où la réalité des paysages, des gens et des images vint compléter admirablement cette lecture.


Ce modeste roman inconnu continue d’occuper une place privilégiée dans ma mémoire, peut-être parce qu’il était à part, peut-être parce qu’il m’avait semblé que l’auteur s’adressait en quelque sorte à moi personnellement. Cette pensée qu’un dialogue vivant puisse ainsi s’instaurer à travers les siècles m’impressionna et renforça mon désir latent d’écrire.


Quelques années plus tard, je me retrouvai à nouveau de l’autre côté de l’Atlantique, en Amérique du Nord, installé à Washington pour poursuivre des études scientifiques. J’aimais ce pays de liberté, vaste et ouvert, mais au-delà de l’accueil avenant et des apparences superficielles de facilité, je ne tardai pas à me rendre compte qu’en réalité je me trouvais sur Mars. Les catégories mentales et les manières d’être des Américains étaient très éloignées des nôtres, je constatai même par contraste une parenté relative avec les collègues européens – Italiens, Allemands, à l’exception peut-être des Anglais qui constituent une classe à part ! – et il fallait un réel effort pour comprendre les Américains.




Une fois de plus, j’eus recours à la lecture, mais les nombreux romans américains que je consommais et mes collègues de travail au laboratoire restaient comme deux mondes séparés, juxtaposés. Jusqu’à ce que je tombe sur le sésame qui allait ouvrir, pour moi, comme une fenêtre sur l’âme américaine : « Catcher in the rye » de JD Salinger : une histoire d’enfants, de collégiens. Peut-être faut-il grandir en un lieu pour le comprendre ? Toujours est-il que mes yeux se dessillèrent, et j’eus le sentiment de percer enfin à jour ce vernis de politesse professionnelle qui caractérise le monde des adultes aux États-Unis. J’en vouai une gratitude durable à cet auteur et ce fut sans doute, parmi tant de lectures, le second ouvrage qui m’incita à écrire un jour pour les autres.


J’ai précisé « pour les autres » car j’écrivais depuis toujours pour moi-même – le journal personnel me tenait lieu de confident, de réconfort et d’ami le plus intime. Devenu adulte, scientifique, chercheur, je me devais certes d’écrire pour les autres, mais dans une langue abstruse, sur des sujets étroitement encadrés et contraints, à l’attention d’une communauté spécialisée. Nulle émotion, nulle pensée personnelle, nulle vie ne devait transparaître dans ces écrits. Telle est la science aujourd’hui et si vous ne me croyez pas, cher lecteur, je vous invite à piocher dans l’abondante littérature scientifique (mais pas dans les magazines qui en dérivent). Je continuai à confier mes chères pensées à mon journal. Jusqu’à ce que je rencontre un message vraiment nouveau, qui valait vraiment la peine d’être transmis.


C’est depuis ce temps-là que je désire reprendre la plume et me tourner vers les autres. La rencontre avec mon co-écrivain et ami Yves Fiset a été le catalyseur qui a ravivé cette étincelle allumée par Edward Brown et J.D. Salinger.


Franz Alberts

 



« L’inventeur compulsif »

Presque Vrai...


Ti-Paul et son frère Sam mènent un double jeu – un peu comme deux vies parallèles – la vie de tous les jours et celle des affaires, plutôt inhabituelles et sans merci !


Ce roman est Presque Vrai. Vous risquez de revivre des moments intimes, dans la peau de l’un des personnages, à l’occasion d’une scène ou d’une autre. Vous y reconnaîtrez sans doute certaines de vos peurs, qualités et travers familiers, ou même quelques fantasmes secrets... que nul n’a encore découverts...


Des inventions Presque Vraies, de quoi rompre la routine, métamorphoser la réalité et créer un monde meilleur, mais VOUS seul pourrez discerner la distance séparant le Presque... du Vrai !


Ce livre est Presque doté d’un Vrai laboratoire expérimental vous offrant des outils inédits à ce jour, que vous serez peut-être les premiers à utiliser ! (Voir pages bleues).


L’inventeur compulsif est le premier volume d’une trilogie qui divertira ses lecteurs, et leur fera découvrir de nouveaux horizons, en leur insufflant inspiration et créativité !


Vous verrez... c’est Presque Vrai ! Deux co-écrivains (Yves Fiset et Franz Alberts) ont bâti un pont de mots entre le Canada et la France. Empruntez-le !


La Fontaine d’idées


                                       

238 pages, 5 h 30 de prouesse



Chapitre 2 – Press Fit Toys

...


Je pris le vingt dollars et lançai à mon frère un regard subliminal absolument foudroyant du genre : tu NE dis pas un seul mot à maman, sinon t’es mort ! Il resta immobile pendant quelques secondes dans une torpeur qui me rassurait grandement. Ouf ! Mon contrôle sur lui avait encore la même emprise, et j’en étais fier comme un amiral !


  1. – Tu peux aller chercher tes trucs tout de suite pendant que je parle à ton petit frère. Vas-y tout de suite !


  2. – Oui, oui m’man, j'y vais tout de suite.


  3. En passant devant mon frère, je fis semblant de lui mettre la main amicalement sur l'épaule, mais en réalité je lui enfonçai mes ongles à l’arrière de l'épaule, sans trop lui faire mal tout de même, pour qu'il ne lâche pas un cri d’agonie qui eût éveillé les soupçons, et tout en le fixant au fond des yeux du même regard hypnotisant accompagné du même message : « Tu dis pas un mot à maman sinon t’es mort ! » Du coup, mon regard se transféra sur ma mère pour voir dans ses yeux quelle serait la prochaine question qu'elle poserait à mon Sam. Il devait à tout prix garder le silence, sinon... !


  4. Je revins avec mes chips et mon DVD (je n’avais pas acheté de chocolat, pour que ma mère soit fière de moi). La porte de la chambre de mon frère cadet était fermée et de sa cuisine, ma mère me cria :


– Ti-Paul ! Viens ici tout de suite, je veux te parler deux minutes.

 

Ça y est, mon crétin de frère m'a trahi et je suis foutu ! Il va me payer ça un jour ou l'autre. Il va me le payer ! Arrivé devant elle, n'osant presque plus la regarder dans les yeux, je l’entendis me dire :


  1. – J’ai demandé à ton frère de nettoyer toute sa chambre et je te demande la même chose à toi aussi ; il faut que cela soit fait avant le souper, as-tu bien compris ?


  2. – Ouiii mamannn, ça sera fait avant le souper, je te le promets.


  3. Je retournai dans ma chambre, quasiment heureux d’y faire le ménage, comblé, prêt pour ma deuxième invention. Allons-y... 

 

Humm ! 475 beaux dollars ! Pour quelques minutes de travail bien fait, ça en vaut la peine. Comment peut-on être plus ridicule, une tétine ergonomique ?  Bon alors, quelle sera la prochaine invention que je créerai ?


Et à quel rythme pourrai-je les vendre à ce monsieur du coin de la rue, c'est sûr qu'il doit me donner plus la prochaine fois, car je ne tiens pas du tout à me faire exploiter, ça c'est certain, et surtout pas parce que je suis jeune ou parce que je n'ai pas le droit de gagner de l'argent si je ne le déclare pas aux impôts. Mon père justement, quand il fait ses impôts et qu’il parle tout seul, répète souvent le dicton :


« Moins on en dit aux impôts, mieux c'est pour tout le monde », et moi je dis pareil. Les impôts n'ont pas besoin de savoir que je gagne des dollars pour mes inventions, c'est plutôt évident pour moi et mon frère, et on le déclarera après nos dix-huit ans. Et peut-être bien que je pourrais devenir millionnaire avant mes dix-huit ans... avec ses inventions à la con !


Bon ! Bon ! Bon ! En tant que responsable des créations ou plutôt, investigateur des inventions, je me dois de mettre un peu d’ordre dans mes pensées et de ne pas me laisser dévier du BUT : Le Million ! Plus je concentre mon attention sur mon but, plus je me rapproche du million ! Le Million ! Le million ! Je suis millionnaire... Je le suis maintenant ! Je le sens déjà en moi, toutes mes cellules… toutes mes tripes le sentent et le savent… Je suis MILLIONNAIRE !

 

– Salut Sam, comment ça va aujourd'hui ?


Avec une telle approche, qui aurait pensé que cette question cachait des sous-entendus ou des mauvaises intentions ?


  1. – Pourquoi tu me demandes ça ? C’est plutôt inhabituel !


  1. – Eh bien, aujourd’hui est une journée différente, j'ai décidé de m'intéresser à mon petit frère que j'adore.


  2. Et il osa me rétorquer :


  3. – Bizarre... J'ai l'impression que tu as quelque chose à me demander ? Ai-je raison ?


  4. – Non, non, plutôt oui... oui justement en passant puisque tu insistes sur le fait que je te demande quelque chose, oui j'en profite pour te rappeler les vingt-cinq dollars que je t’ai payés pour ton truc de tétine que tu as rafistolée l'autre jour... Tu te souviens, hein ?


   – Oui, très bien... je sais. Qu'est ce que tu veux ?


  1. – Je veux que tu me bricoles un autre machin-truc comme la dernière fois, mais un peu plus gros et un peu plus utile, comme si tu voulais avoir un meilleur confort ou un plus grand plaisir dans ta vie. Qu'est-ce que tu manigancerais, dis-moi ?


– Oui, je comprends, j'ai une idée là-dessus depuis quelque temps justement, et je pourrai te préparer ça bientôt, mais j'ai besoin d'outils et de matériaux pour le faire.


Il se précipita vers sa chambre en marmonnant ces derniers mots :


– Je cours dans ma chambre pour te faire la liste et je te la remets tout de suite, et quand tu me les fourniras, je te le ferai !


Il entra dans sa chambre et deux minutes plus tard le papier promis se fripait au cœur de son poing fermé !


– Je l'ai, c'est fait ! À ton tour de jouer !


Un beau papier tout fripé avec plein d’éléments dessus. Comme si ça faisait partie de mon contrat. Il sait très bien que c'est à lui de trouver tout ce matériel ; autant fournir un assistant à un menuisier pour qu'il tienne son marteau. Je le paye déjà assez cher, il pourrait faire sa part ! En tout cas… je le ferai pour cette fois-ci, mais pour les autres fois, ça ne marchera pas comme ça. Un jour il va payer le p’tit crisse6 !

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Liste : -- Petite scie à métal, colle à bois, bâtonnet de bois (pour café), exacto (couteau de menuisier tranchant), corde blanche, attache-feuille (métal), papier d'aluminium et une demi-livre de sucre brun.

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Du sucre brun ? Le génie frôle la folie « qu'on dit »...


– Voici Sam, le tour est joué de ma part ! dis-je au retour de mes emplettes en lui remettant le tout dans un gros sac en plastique blanc. Il le prit et s'empressa de retourner dans son « laboratoire », sa chère chambre. Et les minutes qui suivirent m'apparurent comme des siècles. Étonnant comme le temps peut devenir long puis court et très long puis très court ! Et si je pouvais un jour lui faire inventer une foutue machine à contrôler le temps ?


Quarante-cinq interminables minutes s’écoulèrent, et finalement mon petit bout de chou de frère sortit d’un air triomphant, tenant le sac blanc dans sa main gauche, un cahier dans sa main droite et son corps enroulé dans sa doudou – petite couverture de bébé qu’il garde sur lui comme un fétiche et qui le maintient dans un perpétuel état infantile. Je la déteste !


Alors « César » drapé dans sa toge arriva devant moi et me dit  :


  1. – Tu vas adorer ça et ça va être plus utile encore et plus gros que la dernière fois ! (Avec son sourire fendu jusqu’aux oreilles). Je l’ai nommé « Press Fit Toys » et j’ai même ajouté une section pour la vente ou la commercialisation à la fin, qui s’intitule « PFT »,  je t’en reparlerai plus tard.


  2. Le jeu du siècle ! Tu vas voir qu’avec un seul kit tu peux faire 101 jeux différents… ils sont tous très sûrs et solides – même un adulte peut les utiliser sans danger. Ce qui est le plus merveilleux : en cinq minutes ils sont créés, et en cinq minutes ils sont démantelés ! Je dois te dire le slogan de ma campagne de publicité : « Même un adulte peut le faire », dit par un enfant de sept ans en train d’ouvrir le Press Fit Toys, avec ses parents en fond de scène se grattant la tête d’un air perplexe. Regarde je vais te montrer…


Et en deux temps trois mouvements, il avait monté une balançoire reliée à une glissade (toboggan en France) avec un escalier en angle et quelques secondes plus tard il avait tout changé en un parc à sable juxtaposé à une table de pique-nique grandeur enfant !


  1. – STOP ! lui dis-je, d’un ton un peu trop agressif, à en juger par son regard presque haineux. Je n’ai même pas le temps de les voir faire et défaire, laisse-moi le temps...


Ne t’en fais pas mon frère, j’ai filmé les 101 jeux différents quand je les ai faits et défaits. Tu vois aussi au début de chaque démo, l’ensemble de toutes les pièces nécessaires à la création du prochain jeu. J’ai aussi nommé chaque jeu par une petite phrase descriptive : « Je crée le vent », c’est le nom de ma balançoire et tous mes jeux ont un nom semblable à celui-ci !


Enivré dans ses mots, il faillit léviter de quelques pouces – un pouce fait environ deux centimètres et demi, pour mes cousins français – tant il semblait léger, heureux et grand. C’est comme s’il pouvait rentrer en moi, tellement il occupait de  la place ; prenez ces derniers mots pour une hallucination plutôt que la réalité !


Je fis semblant d’avoir compris ses explications et je lui arrachai hâtivement, mais pas trop brusquement – espérai-je – le sac et le cahier qui allaient faire de moi un millionnaire ! J’en étais SÛR ! Il cria fort après moi pendant que je m’enfuyais comme un voleur ! (Mais cessez donc de penser tout haut cher lecteur), je disais donc, pendant que je m’enfuyais et bien sûr il essayait de me dévier de mon but… Ha ! Ha ! Ha ! Jamais il ne m’arrêterait !


– Mon frère, tu as laissé tomber le DVD !


Comme une baguette magique, ce mot « DVD » me stoppa net fret sec ! comme disent les Canadiens. J’avais les yeux presque sortis de la tête tellement l’enthousiasme me sortait par les oreilles, mais en me retournant vers mon frérot, je ne laissai rien paraître de cet enthousiasme et je lui dis d’un air digne et posé :


– Tu es bien aimable mon frère, je t’apprécie vraiment.


Avec un grand sourire qui se voulait authentique mais qui me contractait les muscles des pommettes tellement elles manquaient d’entraînement dans ce genre de situation !


– Merci beaucoup et passe une très bonne journée, lui dis-je en me retournant plus lentement ce coup-ci, pour sembler un peu plus intelligent et pour qu’il puisse continuer de me trouver important à ses yeux.


Je vis son regard interrogateur, sans doute se posait-il des questions au sujet de mon attitude et de mon comportement, mais ça, ce n’était pas son problème !


Sans me retourner je poursuivis calmement jusqu’à la porte extérieure, je l’ouvris avec un geste empreint de sagesse, je descendis les marches tel un pro du business avec sa démarche désinvolte, et une fois arrivé en bas de l’escalier, là où son regard ne pouvait plus m’épier ni me réactiver cette pointe de couteau pénétrante dans l’estomac – comme s’il m’accusait de quelque chose dont je n’étais pas responsable, je me mis à courir de toutes mes forces en direction du petit boisé tout près de notre voisin ingénieur, que j’aime tant. Je m’engouffrai sous les grandes branches basses d’un sapin formant en réalité une cachette formidable et discrète de style igloo. Même mon frère ne s’y aventurait jamais, et cela, depuis que je lui avais fait tellement peur avec de « vraies » voix de fantôme, qu’il n’a plus jamais voulu s’en approcher à moins de vingt-cinq pieds (huit mètres). Quelle jouissance ce fut là !


À l’abri sous le sapin, je me ressaisis et me concentrai. Je pris mon courage à deux mains pour tenter de comprendre ces plans et ces écritures qui étaient remplis de termes bizarres et de symboles ; mais j’avais la tête vide après avoir lu deux pages de cette recette magique incompréhensible. Déjà en bas de cette deuxième page, rien… évaporation totale, je ne me rappelais déjà plus rien de ce texte que je venais juste de lire ! Tout comme en sciences physiques, la même réaction…


Revenons à mon but : je suis millionnaire ! Quant à la stratégie pour présenter ma brillante invention, je dois la préparer dès maintenant, je dois concevoir mon plan sans lire tout ce charabia que, de toute façon, personne ne comprendra, puisque je n’y ai rien compris moi-même.


La stratégie est simple : « Je reproduis à la lettre ce qui a marché la dernière fois et ça va réussir à nouveau. » C’est la première phrase que mon frère m’avait écrite en haut de la première page, et que j’avais bien comprise, car pensai-je, j’ai toujours appliqué ça dans ma vie, et de toute façon, tout le monde le sait !


Dès l’instant où j’en revenais aux bons vieux principes, la conduite à suivre m’apparaissait clairement. Apaisé et confiant, je sortis de ma cachette et je me dirigeai vers la maison. Arrivé chez nous, après avoir mis le sac et le cahier en lieu sûr dans ma chambre – dans le tiroir sous le lit, tout au fond, derrière les livres et les classeurs scolaires –, j’allai droit au téléphone et appelai sur le champ le monsieur qui allait me rendre riche !


– Monsieur Fernand s’il vous plaît, et… ma s… de mère cria d’une voix forte qui me fit sursauter et me vrilla le cerveau :


à qui parles-tu comme ça ?


Haaaa non, pas encore elle ! Toujours au mauvais moment… elle n’en manque pas une ! Je la vois debout enterrée, la tête sortie du sable dans le désert à la fin de la journée alors que le soleil l’a chauffée comme un œuf dur et qu’elle attend la fraîcheur de la nuit comme une libération. Les fourmis rouges accourent par milliers de tous côtés en rangées et s’approchent d’elle et lui grimpent dessus puis…


...


Sur iBooks : http://itunes.apple.com/us/book/linventeur-compulsif/id504858985?mt=11

Yves et Franz travaille présentement pour vous présenter la suite de la trilogie :

Tome 2 : La cité des génies

Tome 3 : Les temps doivent changer






Marie-France Carpentier



Née en France, mais déçue par l'éducation trop rigide et le manque de liberté et de considération, j'ai décidé de trouver ailleurs ce qui me manquait. Je suis québécoise depuis 1977 et je n'ai aucun regret.




Depuis toujours j'aime la poésie, mais je trouvais rarement ce qui me plaisait. Alors, par dépit, j'ai décidé d'écrire la mienne. J'en ai éprouvé beaucoup de plaisir même si je n'en écris plus aujourd'hui, et je continue à l'aimer en la relisant.




Née poète


QUI EST-ELLE ?


Elle se sent poète

Elle se sait poète

Ses amis l’ont nommée :

Marie de France

Marie-France de France

Mais qui est Marie-France ?

Un nom ?

Une femme ?

Un esprit ?

Un esprit dans un corps de femme ?

Connaîtra-t-elle le succès escompté ?

Seul,

L’avenir

Pourra révéler.

En attendant

Ces noms charmants

Chuchotés doucement

Par son cher amant

Continuent d’enivrer

Son coeur d’enfant.


Marie•France de France






















97 pages, 30 min de poésie accessible, $ 2.99 sur www.livresenligne.ca

et sur iBooks : http://itunes.apple.com/fr/book/nee-poete/id482908540?mt=11








CHERS AMIS


J’aime toutes ces poésies

C’est pour vous que j’écris

Un peu pour moi aussi

Évidemment,

J’ai beaucoup de plaisir

C’est amusant.


Alors, je vous propose

De prendre une petite pause

Un moment de détente

Dans cette vie de tourmente


Quel genre aujourd’hui ?

Humoristique ?

Romantique ?

Politique ?

Cynique ?

Choisissez

Et savourez !

Je vous souhaite de les aimer

Autant que moi j’ai apprécié.


Marie•France de France





Marcel Robillard



Je suis né à Montréal, j'ai grandi à Terrebonne puis à Repentigny. À l'âge de cinq ans, je rêvais d'un bateau à voiles et à moteur. J'entendais le bruit du vent dans les voiles, du moteur qui grondait, des gens qui criaient et des enfants qui pleuraient leur mère. Ce rêve revenait toutes les nuits, pendant six mois ; ma mère me disait que ce n'était qu'un vilain cauchemar, mais je ne la croyais pas. « Les voix sur le pont me demandent de les sauver », lui disais-je. Je voyais ce rocher, tellement haut et tellement gros. Ce profond trou noir dans les rochers me faisait peur. « Maman, je suis gelé et l'eau est glacée. »


Ma mère tentait de me consoler du mieux qu'elle le pouvait. Malgré tous ses efforts, je sentais que je sortais de mon corps. Je me sentais comme si j'étais réellement dans ce trou et que des êtres étaient là, accrochés aux rochers. Je sentais que je devais y aller, mais je n'étais encore qu'un petit garçon de cinq ans.


Un jour, ma mère, folle d'inquiétude, m'a amené voir le médecin. Il n'a trouvé qu'à lui dire que je regardais trop la télévision. Peu importe ce que cet homme racontait, moi je savais très bien que j'avais une mission à accomplir. Vous retrouvez mon histoire dans : Plongée : Trésors et liberté ou encore dans la version imprimée : Le dernier bon pirate.


J'ai vécu une année en Nouvelle-Écosse, puis dix-huit ans à Terre-Neuve, où j'ai mis à profit ma carrière de plongeur professionnel. J'ai visité près de quatre cents épaves au cours de ma vie. Fasciné par leur histoire, la découverte de ces navires depuis longtemps oubliés m'ont amené rapidement sur un tout autre chemin : celui de la découverte des vies antérieures, que je vous révèle avec certitude.


C'est un savoir qui me permet désormais de vous dévoiler un des grands mystères de la Louisiane : l'emplacement du trésor de Jean Lafitte, cet endroit que les Américains cherchent depuis plus de 180 ans.


De retour à Montréal, j’avais beaucoup à raconter, j'ai donc décidé de mettre par écrit mes aventures afin que d'autres puissent découvrir, à leur tour, ces trésors qui n'attendent qu'à être cueillis. Vous retrouverez cela dans : Aventure d'une vie passée (1798-1825), ou dans la version imprimée : Récit d'une vie antérieure.


L'étape suivante a été de traduire ces livres en anglais, on comprend tous pourquoi.


Des émissions sur ma vie sont présentées régulièrement sur Canal D. J'espère que le récit de mes aventures vous plaira.


                               
                           


            L’équipe à Terre-Neuve                                             M. Mike Cameron (frère du célèbre    

            Marcel au centre.                                                        James) à Renews, en tournage sur

                                                                                                la vie de Marcel, pour le canal D.





Le DERNIER bon PIRATE de Terre-Neuve


Le DERNIER bon PIRATE de Terre-Neuve est le récit des aventures d'un homme dans les profondeurs de la mer et celui de son rendez-vous unique avec le destin.


Cette riche odyssée ponctuée de rebondissement nous mène inévitablement vers le monde subtil des esprits et de nos vies antérieures.


(Incluant une centaine de photos.)



195 pages, 3 h 30 d’aventures, $ 9.99 sur www.livresenligne.ca





Chapitre I


À quel moment faire débuter une histoire, alors qu’il s’agit d’une eau vive qui file depuis toujours ? Je sais simplement qu’elle a débuté longtemps avant ma naissance, dans un village situé au nord de Montréal, lequel s’appelait alors Pincourt, et que l’administration publique allait rebaptiser Saint-Louis-de-Terrebonne. J’ai fréquenté une petite école de rang d’une trentaine d’élèves, tenue par une seule institutrice, une demoiselle fort recommandable, sévère mais juste, qui enseignait aux écoliers des sept années du primaire.

Déjà, en première année, âgé d’à peine sept ans, j’avais le sentiment d’être différent de mes camarades, d’être plus mûr qu’eux. J’étais un loup solitaire. Je rêvais d’aventures et de liberté. Je me voyais ailleurs. Pendant la récréation, je m’isolais dans un coin et rêvais de voyages en haute mer.

Un jour, justement pendant la récréation, je creusais le sable quand soudain j’ai aperçu des pierres qui brillaient au soleil. Fou de joie, je les ai dépoussiérées et j’ai aussitôt accouru vers Mademoiselle afin de les lui montrer, non sans fierté.

– Regardez ce que j’ai découvert !

En moins de deux, nous nous sommes retrouvés entourés de mes camarades de classe qui lançaient des regards admiratifs vers ma trouvaille. L’institutrice proposa alors de faire analyser les pierres afin d’en déterminer la nature. Il s’avéra que ces pierres étaient communes et qu’elles n’avaient aucune valeur. Cependant, cette péripétie me fit connaître des aînés de l’école et ma soudaine notoriété n’était pas pour me déplaire.

Avec l’enthousiasme d’un débutant, je me suis mis à collectionner les pierres. Il s’agissait de belles pierres rondes, lisses et brillantes, d’un bleu azur. La lecture des bandes dessinées m’avait appris que les pirates enfouissaient leurs trésors dans le sol. Je me suis alors mis à creuser, afin d’enterrer mes pierres au pied d’un chêne majestueux qui donnait de l’ombre à notre maison, afin que personne ne puisse les découvrir. Je tenais là mon premier secret, mon premier trésor.

Les jours succédaient aux jours et bientôt j’ai fini par oublier mes pierres ensevelies, mais je n’ai pas renoncé à découvrir de véritables trésors. Mon père était garagiste à Repentigny. Lorsque j’étais adolescent, il m’a embauché pour travailler à ses côtés, le soir et la fin de semaine. Je me suis vite rendu compte que la sédentarité de ce travail n’avait aucun attrait pour moi. Non, je n’allais pas devenir mécanicien et réparer des voitures : ma vie serait autre.

Un jour, j’ai aperçu dans le fleuve Saint-Laurent des ouvriers en combinaison de plongée qui soudaient les sections d’un pont. Voilà une occupation qui m’intéressait ! Lorsque j’ai atteint ma seizième année, j’ai demandé à mon père de m’inscrire à un cours de plongée sous-marine. Il a secoué la tête négativement. J’ai tenté de le convaincre à maintes reprises, mais il ne voulait décidément rien entendre de ce projet. J’ai alors suivi un cours de soudure à l’école des métiers, ce qu’il ne m’avait pas interdit. Ce cours s’inscrivait dans le cadre du programme de plongée sous-marine. Par la suite, j’ai exercé le métier de soudeur pendant quelques années.

Vers l’âge de dix-huit ans, un documentaire captivant sur la plongée sous-marine, présenté à la télévision, me rappela mes trésors d’enfant. Le désir de pratiquer la plongée sous-marine surgit de nouveau, et cette fois, je n’avais plus à demander la permission paternelle. J’en touchai un mot à Guy Gerbeau, mon meilleur ami, avec qui j’exerçais le métier de soudeur. Beau garçon, émule d’Elvis, Guy était très populaire auprès des femmes. Il aimait s’amuser, mais n’avait pas le sens des responsabilités. Il avait le don de me mettre mal à l’aise face aux femmes, sans compter les sales coups qu’il jouait à tous les gars ! Mais j’estimais notre amitié plus que tout et je lui proposai de suivre un cours de plongée.

Deux jours plus tard, nous nous inscrivions à une école spécialisée. Le jour, nous étions soudeurs, et le soir et les fins de semaine, nous prenions part aux cours. Nous avons passé tout l’hiver à nous exercer aux techniques de la plongée, dans la piscine de rue Saint-Hubert. Au printemps suivant, j’étais enfin prêt à découvrir plein de trésors et à voir de mes yeux les fonds marins.

J’ai postulé un emploi auprès de K.D. Marine, une société de construction qui embauchait des plongeurs pour travailler sous l’eau. Une semaine plus tard, on m’engageait à titre d’assistant de plongée. L’assistant dirige la progression du plongeur lorsqu’il est sous l’eau, communique avec lui, répond à ses signaux et s’assure qu’il remonte en temps opportun. J’étais tout fébrile.

On m’a d’abord envoyé comme assistant de plongée sur les lieux de la construction du tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, lequel relie la rive nord à la rive sud, sous le fleuve Saint-Laurent, entre Montréal et sa banlieue. Je ne travaillais pas seul, en raison de mon inexpérience. Un autre assistant de plongée était chargé de m’enseigner les rudiments du métier, que j’ai acquis sans difficulté.



L’équipement utilisé à l’époque

Quelques jours après mes débuts, un gars s’approcha lentement de nous, le regard sombre. Un plongeur de l’autre équipe venait de perdre la vie au travail : son tuyau d’air s’était rompu. Le courant l’avait emporté et son corps ne fut jamais retrouvé.

Quelle triste nouvelle en cette première semaine d’un boulot qui me passionnait ! Je me suis dit, nerveusement, tentant de me convaincre, que le danger était inhérent à ce métier. J’avais choisi un métier qui comportait des risques et je devais en être conscient. De nombreux métiers comportent des risques et peuvent être dangereux. Il valait mieux savoir cela dès le départ.

Deux semaines passèrent durant lesquelles je plongeai ici et là, après quoi la direction de l’entreprise me proposa de me rendre à New Glasgow, en Nouvelle-Écosse, pour souder deux réservoirs de cinq cents gallons de chaque côté de deux chalands, afin qu’on puisse ensuite y installer une grue de cinquante tonnes. Mon métier de soudeur me permit d’obtenir le poste. Je pris sans tarder la direction de Pictou, en Nouvelle-Écosse. Ce boulot me demanda un mois et demi d’efforts, et devant les résultats de mon travail, la société décida de m’embaucher comme plongeur sous-marin. Mon rêve commença alors à se réaliser.

Le projet suivant consistait à installer une canalisation sur une longueur de cinq mille pieds, pour le compte d’un moulin à papier. Cette conduite devait traverser une baie afin d’acheminer des déchets vers un bassin.

Deux mois plus tard, par un bel après-midi ensoleillé, je plongeais dans environ trente pieds d’eau pour poser des boulons. Afin de travailler plus rapidement que les autres, j’avais l’habitude de passer sous la canalisation. Nous étions à marée basse et soudain, mon tuyau d’air resta coincé entre les joints de l’énorme tuyau. Je commençai à éprouver de la difficulté à respirer. Je conservai d’abord mon calme, mais l’air se faisait de plus en plus rare. Je commençai sérieusement à avoir peur. Je paniquai à l’idée de ne plus revoir le soleil ni mes amis. En quelques instants, ma vie défila devant mes yeux. Je me sentis faiblir.

Avec le peu d’air qui restait à l’intérieur de ma combinaison à volume constant (vêtement de plongée étanche pourvu d’une cagoule en caoutchouc étanche), je réussis à descendre au fond. Par chance, grâce au mouvement des vagues, la grue a fait se déplacer quelque peu la canalisation vers le haut. Je dégageai tant bien que mal le tuyau d’air et je réussis à remonter à la surface, à moitié évanoui. J’ai cru que ma dernière heure avait sonné, mais je m’étais trompé. La vie m’avait accordé une autre chance.

Les travaux s’échelonnèrent sur une autre année. Je retournai à Montréal pour les grandes vacances, et je proposai alors à Guy de m’accompagner, sous prétexte que j’avais un boulot pour lui. En vérité, rien n’était moins sûr, mais il me suivit. Nous prîmes la route de Pictou.

Guy fut embauché par la société Porter Excavation, chargée de creuser une tranchée dans laquelle nous allions mettre la canalisation. Sa tâche consistait à inspecter le travail des plongeurs de mon équipe afin d’y déceler des défectuosités et des erreurs possibles. Mon meilleur ami se trouvait à mes côtés, mais l’envie de la chasse aux trésors commençait à me démanger sérieusement.

En septembre 1965, un plongeur nous arriva de Terre-Neuve. Il s’appelait Bill et avait l’allure d’un dur à cuire. Cet Anglais d’origine maîtrisait suffisamment le français pour me raconter qu’il avait exploré une épave, à deux cent quarante pieds de profondeur, à Calvert. Il avait agi pour le compte de la société K.D. Marine, laquelle était liée par contrat à une compagnie d’assurance anglaise afin de récupérer le coffre-fort de ce bateau englouti. Quelque temps plus tard, la K.D. Marine avait mis fin à l’exploration de cette épave, car deux plongeurs avaient contracté la maladie des caissons.

Bill me confia que le coffre était censé contenir une grande quantité d’or. Cela, j’en pris note. Il me dit encore que plusieurs autres épaves de navires se trouvaient à cet endroit, mais en eaux moins profondes. Je pris, à ce moment précis, la décision de me rendre à Terre-Neuve. La chasse aux trésors revenait me hanter et j’étais déterminé à aller voir là-bas s’il s’en trouvait.

En novembre 1966, mon travail à Pictou était terminé. Au bout d’un an, j’étais las de toujours faire le même boulot et je rêvais d’aventures. Nous avions creusé une tranchée de cinq mille pieds qui reliait les deux rives, puis nous y avions posé une canalisation de cinq pieds de diamètre sur toute sa longueur. Elle avait ensuite été remblayée avec de la terre. Par malchance, une semaine avant la fin des travaux, l’opérateur chargé de l’enfouir fit une mauvaise manoeuvre et la souleva à quarante pieds de hauteur, sur une longueur de six cents pieds. Cette erreur découragea tous les plongeurs qui avaient peiné durement et qui n’avaient plus la force de recommencer.


   
                                          

          Marcel Robillard                                           Guy Gerbeau

          à l’âge de 20 ans                                         à l’âge de 20 ans



Mike Miller, un Britannique de vingt-six ans, ingénieur et plongeur de métier, Michel Dupont, un ambitieux qui cherchait toujours à être le premier en tout, Guy Gerbeau et moi-même avons alors décidé de nous rendre à Terre-Neuve en plein hiver, emportant avec nous deux jeux de bouteilles d’air comprimé doubles, nos combinaisons de plongée, nos masques, nos détendeurs et neuf cents dollars. Mon coeur battait fort. Notre objectif était de plonger à la recherche d’épaves et de faire fortune. Surtout moi, passionné que j’étais de chasse aux trésors !


    

... à suivre !





Aventure d’une vie passée




215 pages, 3 h 40 d’aventures, $ 9.99 sur www.livresenligne.ca

ou sur iBooks : http://itunes.apple.com/fr/artist/marcel-robillard/id480000291?mt=11



Chapitre I



Mon histoire commence en Angleterre, à Portsmouth, où je suis né. Mon père avait épousé une Française, du Havre. C’était une femme aux traits délicats, très belle et très enviée, mais qui aimait aussi afficher son avoir, montrer sa supériorité et faire l’étalage de tout ce qu’elle possédait. Issu d’une famille riche, j’ai donc appris deux langues dès mon plus jeune âge et une troisième, l’espagnol, qu’un tuteur privé m’enseigna un peu plus tard. C’est donc de ma mère que me vient mon prénom, Jean. Et quoique je sache qu’elle désirait me voir soumis aux règles et à l’art de la bourgeoisie, c’est à l’aventure que mon cœur aspirait.


Mon premier souvenir remonte à mes trois ans, du temps où mon père possédait une flotte de navires marchands qui étaient affectés au transport des marchandises entre l'Ancien et le Nouveau Monde.


À cette époque, nous habitions une spacieuse et magnifique maison entourée de jardins immenses couverts de fleurs de toutes les sortes et de toutes les couleurs. Dans ce jardin, on y retrouvait une fontaine où je faisais naviguer de petits bateaux en bois et en papier que je m’amusais d’abord à fabriquer pour ensuite les faire couler avec mes canons imaginaires.


Très jeune, je rêvais déjà de la mer et des trésors perdus par les Espagnols dont mon père racontait les histoires, le soir, chaque fois qu’il se trouvait entre amis ou en compagnie de ses capitaines qui venaient souvent prendre le thé à la maison. Ma curiosité était insatiable et lorsque j’entendais les marins, j’en profitais toujours pour me glisser à portée de voix. Et ô combien j’ai pu m’enivrer en buvant leurs paroles !


Puis vint le jour où Philip, un de ses capitaines, parla du galion espagnol chargé d’or et d’argent espagnol qui avait coulé près des côtes de Cuba après que le sien eut aussi été envoyé au fond. Des propos et un sujet qui enflammèrent aussitôt mon esprit : les pirates ! Une histoire fascinante qui réveilla une pulsion incontrôlable : l’appel de la mer.


Et par un beau matin, au-delà de tous mes rêves, mon père décida de m’amener avec lui. J'allais enfin mettre les pieds sur le pont !


ººººº

Ébloui, excité, enivré, je n’avais d’yeux que pour le navire, énorme et si impressionnant.


Au début, l’équipage jeta sur moi un regard plutôt curieux. J’ai dû mettre quelque temps à comprendre qu’il s’agissait de mon accoutrement. Ce jour-là, j’étais chaussé de talons hauts, vêtu de bas aux genoux et coiffé d’un de ces chapeaux dernière mode que prisait ma mère, mais que je détestais par-dessus tout. L’habit du marin était si différent du mien que j’en fus gêné. Ces rudes gaillards devinaient-ils dans mon regard et mon malaise combien je pouvais aspirer à leur vie, combien je désirais être comme eux, un homme simple, libre, au teint brûlé par le sel, aux vêtements amples et foncés d’où transpirait la mer ?


   Tout à coup, le bruit du vent dans les voiles du mât où était fixé l’hunier1 me fit sursauter. Je levai la tête et j’eus le vertige en pensant qu’un jour il me faudrait probablement monter, tout là-haut.


   Je soupirai en baissant le regard puis j’ai aperçu le capitaine à quelques pas. Je m’empressai de le rejoindre car je voulais en savoir davantage au sujet des manœuvres exécutées par l’homme qui travaillait non loin de nous, sur le pont.


– Tu vois, me répondit le capitaine, sans tenir compte de mon jeune âge mais très certainement de la présence de mon père, ce marin veille à ce que toutes les cordes soient attachées avant que le bateau ne prenne le large. Sur une mer violente, des cordes laissées à la traîne peuvent devenir dangereuses pour les voiles qui alors s’entremêleraient... Ou pire encore, elles pourraient se casser et tuer quelqu’un.


   Enorgueilli de ces nouvelles connaissances, je bombai le torse fièrement.


– Merci de m’avoir expliqué cela, capitaine. Je veux vraiment savoir et tout connaître à propos de ce bateau.


   Rien qu’à trottiner autour de cet homme qui, j’en étais certain, pouvait tout m’apprendre du seul métier encore capable de faire battre mon cœur, me donnait le sentiment de faire partie de l’équipage. Et deux ans plus tard, sans qu’il ne le sache, ce même capitaine m’aura fait le plus beau des cadeaux. 

  

   C’était un après-midi pluvieux, le ciel était à l’orage. J’avais accompagné mon père qui devait faire une inspection avant que le navire ne quitte le port avec sa cargaison. Préoccupé par quelque affaire, il me laissa à la timonerie2, ce lieu où se trouve la roue du gouvernail, celle qui dirige la navigation, ainsi que la grosse boussole et son aiguille gigantesque qui sert à déterminer la position. Juché sur un petit banc placé par le capitaine à mon intention, je pus manœuvrer la barre3 en imaginant mon avenir ; j’étais enfin devenu un homme ! Capitaine au long cours parti à l’aventure sur une mer déchaînée où sillonnaient des pirates, je criais mes ordres au second…


   Un peu plus tard, lorsque la calèche tourna pour s’engager dans les rues dont les immeubles coupaient de la vue du port, j’osai demander :


– Père, quand reviendrons-nous ?


– Nous y reviendrons, mon garçon, me dit-il. Mais il faut tout d’abord t’occuper de ton éducation.


   Quoique je n’aie pu, à cet instant, réellement mesurer toute l’étendue de ses paroles, ma gorge se serra et c’est avec le cœur gros que je suis rentré à la maison. 





Chapitre II



   Astiqué comme une pièce d’argenterie, vêtu comme un enfant roi, j’avais pris place aux côtés de ma mère pour me rendre à l’école ; mon premier jour. Non seulement avait-elle exigé que nous prenions la plus belle de nos calèches, mais elle aussi, s’était parée de ses plus beaux atours.


   Je n’aimais pas l’attitude de ma mère. L’air hautain de son visage et son port trop droit et trop fier prouvait bien qu’elle était venue pour la parade, et non pas pour moi. Ma mère aimait afficher publiquement son importance, elle ne ratait aucune occasion. Déçu par son comportement, je me consolai avec la certitude d’avoir déjà vécu plusieurs vies auparavant, mais des vies d’homme simple et débordantes d’aventures où le snobisme et la bourgeoisie n’essaieraient pas de s’ancrer dans mes veines ou de tarir mon sang. Cette pensée me donna alors envie de me défaire de son emprise et je détournai le regard.


   Cette partie de la ville m’était complètement inconnue. Il y avait un brin d’horreur dans ce que j’y découvris : la pauvreté. Une pauvreté dont on m’avait préservé jusqu’ici et une prise de conscience qui me darda droit au cœur.


   Devant les maisons délabrées, dont certaines tombaient littéralement en ruine, les rues étaient jonchées de détritus. Les gens de la  populace, comme les appelait ma mère, qui habitaient ces taudis, étaient vêtus de haillons tout comme leurs enfants, morveux et sales, qui fouillaient dans les ordures tandis que d’autres, plus hardis, s’accrochaient désespérément à la calèche en tendant une main pour quémander du pain. Je dévisageais celui qui se tenait tant bien que mal en équilibre sur l’étroit marchepied en criant : « Un sou, s’il vous plaît. Juste un sou, s’il vous plaît. » quand je sentis la pitié m’envahir ainsi que la tristesse. Moi, qui ne manquais de rien, j’aurais donné n’importe quoi en cet instant pour pouvoir faire quelque chose pour aider les pauvres, mais le regard absent de ma mère et le rythme soutenu maintenu par le cocher sous ses ordres me confirmèrent qu’il en serait autrement. En poursuivant la route qui m’amenait à l’école, je me suis alors promis que j’allais y voir un jour.


   Puis nous sommes enfin arrivés.


   À ma grande surprise, l’école était située sur le bord du quai. J’allais donc pouvoir observer mes merveilleux bateaux et tous ces hommes au teint bruni par le sel et le soleil qui vaquaient à leur travail sur le pont ou ces autres, aux épaules chargées de barils et de sacs, marchant à la file indienne en aller-retour sur les passerelles de bois, minces et étroites, qui s’arquaient en tanguant comme la vague sous leurs pieds. Ébloui par cette vue, j’en avais oublié tout le reste quand nous sommes entrés dans l’école. C’était un bâtiment de deux étages qui abritait déjà une vingtaine de garçons. C’était une institution reconnue et prisée par la haute société. J’allais y côtoyer de jeunes bourgeois ; des enfants de riches, comme moi.


   Le professeur, un homme mince, élégant et dans la quarantaine, portait un habit sombre et de petites lunettes rondes qui lui donnaient un air menaçant. J’eus peur en le voyant. Je le sentis très autoritaire et j’en eus d’ailleurs bientôt la certitude lorsque d’une voix dure, presque glaciale, il me désigna ma place. 


   À mon grand bonheur toutefois, mon pupitre était adjacent à la fenêtre qui donnait sur la vie du port, où je me perdis instantanément en rêverie. J’en soupirais d’aise quand le professeur me rappela à l’ordre. À l’écoute des règlements, qui étaient une longue série d’interdictions et de restrictions, je n’étais pas certain de pouvoir me conformer. Mais la vie fait pourtant bien les choses. Malgré que j’aie pu penser que je venais d’aboutir en enfer, il n’en reste pas moins que la discipline et les exigences rigoureuses imposées par mon école m’auront ensuite servi, tout au long de ma vie.


...




Les titres en anglais sont « The LAST good PIRATE of Newfoundland » et « Adventure into a past life ».


Marcel travaille aussi à un prochain livre qu’on attend avec impatience.





  Conclusion


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Lucie Brodeur

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