Ils sont trois Louise Alarie
Ils sont trois Louise Alarie
Qu’y a-t-il dans cette caverne ? Pourquoi les gens du village l’appelle-t-elle la caverne du diable ?
Où peut mener l’aventure de trois jeunes curieux ?
Très loin ! Vous pourrez le constater par vous-mêmes dans ce captivant roman.
DES RECHERCHES
Josh, petit gars de la ville, s’y connaît parfaitement en électronique. Son père lui ayant beaucoup appris, il trouve très vite les informations concernant les mines.
– J’ai tout fouillé, il n’y a jamais eu de mine dans ces rochers même dans les temps passés. Donc, pas de trésor en or !
– D’où peut provenir cette grille ?
– Jadis du temps des châteaux, les monarques (rois) faisaient creuser des tunnels afin de s’échapper s’il y avait la guerre.
– Je ne crois pas qu’il y ait eu un château sur cette île, autrefois il n’y avait que les indiens dans ce pays, explique Terry, sûr de lui. Je suggère quand même d’aller à la bibliothèque ou à l’Hôtel de Ville pour voir à qui appartenait l’île autrefois. La grille a été installée par quelqu’un, elle n’est pas tombée du ciel.
– J’ai parlé à Alexis et il est certain qu’une voix lui a dit de partir, il en est convaincu.
– Éva, il a eu très peur…
– Tout comme nous, d’ailleurs et nous n’avons rien entendu.
– Allons, Éva, c’est un bébé avec beaucoup d’imagination.
– Peut-être que oui, peut-être que non. Il ne cherchait pas à se rendre intéressant lorsqu’il m’a dit cela.
– Ouais, ben nous, nous n’avons rien entendu et nous retournerons tenter d’ouvrir cette grille. Si quelqu’un a déjà habité cette grotte, il y a certainement un mécanisme caché pour l’ouvrir. Nous avons eu peur et nous avons détalé comme des lapins sans prendre le temps de regarder. Après nos recherches, nous y retournerons et nous trouverons le moyen d’ouvrir cette grille de fer.
Tant à la bibliothèque qu’à l’Hôtel de Ville, les recherches ne donnèrent pas grand-chose. Ce petit bout d’île ne semblait intéresser personne.
La randonnée à bicyclette donne chaud à nos trois amis. Terry s’est arrangé pour tenir son guidon d’une seule main. Il a dû en faire la démonstration à ses parents avant d’avoir la permission de partir pour le village voisin.
C’est en s’achetant une glace que Terry voit un très vieil homme. C’est l’ancêtre du village. Tout le monde le connaît sous le nom de Monsieur Guibou. Il est si vieux qu’il a oublié son vrai nom et se contente de celui-ci.
Terry l’accoste :
– Monsieur Guibou, bonjour, je suis Terry Granger.
– Oui, Terry, c’est toi qui a grimpé à l’arbre dernièrement.
– Oui, c’est moi, en effet. Monsieur Guibou, j’aimerais savoir si vous connaissez l’histoire des rochers sur l’île en face de chez nous ?
– Les grottes sont maudites, petit, n’y va pas.
– Pourquoi ?
– Ceux qui vont dans ces grottes ne reviennent jamais.
– Pourquoi ?
– Les grottes sont hantées. Du temps de ma jeunesse, deux hommes sont allés et ne sont jamais revenus. Ce sont les grottes du Diable. Plus personne ne va sur l’île depuis ce temps.
– Pourquoi dites-vous les grottes, il n’y en a qu’une, le reste ce ne sont que des rochers.
– Je ne sais pas, on disait qu’il y avait des tunnels partout qui plongeaient dans les profondeurs de la terre et que des êtres malfaisants gardaient les lieux.
– Qui seraient ces êtres malfaisants, tout de même pas des fantômes, Monsieur Guibou !
– Je ne sais pas, il y a une légende qui dit que le diable s’est installé là-bas. C’est tout ce que je sais.
– Merci, Monsieur Guibou, désirez-vous une glace ?
– Ouais, si tu m’en paies une, je la prendrai au chocolat.
– Josh paie pour la glace au chocolat et s’éloigne avec ses deux amis.
– Si nous allions voir la police concernant la disparition des hommes, peut-être aurions-nous une meilleure information ? suggère Éva.
– Bonne idée, allons-y !
Le poste de police est adjacent à celui des pompiers qui se trouve sur la rue Principale. C’est une imposante construction des années cinquante. Toute en brique rouge, elle possède deux grandes colonnes sur un balcon très évasé. Trois marches permettent d’accéder à l’intérieur, Deux grandes portes de verre laissent voir l’entrée où se trouve un grand comptoir de bois massif. Les trois jeunes entrent un peu craintivement.
Une femme, officier, les accueille :
– Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ?
– Nous voulons des renseignements concernant la disparition de deux hommes il y a de cela très longtemps, explique Terry.
Au même moment le chef de police passe près d’eux, il entend la demande de Terry et dit :
– De quoi voulez-vous parler, les gamins ?
– Nous voulons parler des deux hommes qui ont disparu autrefois sur l’île des rochers, explique Éva.
Un peu étonné de cette demande le gros Chef demande :
– Que voulez-vous savoir à ce sujet et pourquoi cela vous intéresse-t-il ?
– Laissez-nous vous expliquer, commence Terry.
– Venez dans mon bureau, nous serons plus tranquilles.
– Donc, vous vous intéressez à ces disparitions ?
– Oui, Chef, nous habitons, ma sœur et moi en face de l’île et …
– C’est toi qui a grimpé dans l’arbre il y a quelques semaines, je crois ?
– Oui, c’est moi, Chef, dit Terry, un peu fâché de s’être fait interrompre. Je disais que nous habitons en face des rochers et nous aimerions en savoir plus sur ce qui s’est passé autrefois.
– Bon, c’est mon grand-père qui s’est occupé de cela, en 1935. Deux hommes, semble-t-il se sont rendus dans les grottes et n’en sont jamais revenus. Ils ont cherché partout, mais aucun corps n’a été retrouvé. C’est comme s’ils s’étaient envolés. La petite forêt a été piochée jusque dans ses moindres replis, les chiens sont venus et se sont arrêtés dans une des grottes. Ce n’était que du roc donc, impossible de creuser ou de cacher des corps. Nous ne les avons jamais retrouvés. Mais pourquoi est-ce que cela vous intéresse ?
– Parce que nous sommes allés jouer dans les rochers et rien de particulier ne s’est passé.
– Les gens d’ici prétendent que les grottes sont hantées et habitées par le diable. Plus personne n’y va. Nous ne savons pas ce qui s’est passé là-bas, mais moi, si j’étais à votre place, je m’abstiendrais d’aller jouer là.
– Qui dit que ces deux hommes se sont rendus là-bas ? demande Josh.
– Oh, ils y sont allés, ça c’est sûr. Nous avons retrouvé leur sac près de l’entrée d’une des grottes. À l’intérieur une lourde grille de fer fermait les lieux. Des hommes ont tenté de l’ouvrir mais elle demeurait infranchissable. Ils ont trouvé une autre entrée et ont tout fouillé. Les hommes ont dit que les lieux étaient damnés, ils sentaient une présence maléfique et sont tous revenus très perturbés, ça, c’est mon grand-père qui me l’a dit. Puis, il y a eu le vieux Georges, maintenant décédé mais qui était jeune à l’époque, qui a affirmé avoir vu un diablotin tout rouge d’environ trente centimètres de hauteur lui dire de foutre le camp. Les gens croient que les lieux sont hantés ou que le diable a élu domicile dans ces grottes. J’espère que vous ne voulez pas vous y aventurer, je ne crois pas personnellement au diable mais il existe quelque chose de malsain dans ces grottes.
– Cette grille dont vous parlez, à quoi ressemble-t-elle ? demande Josh.
– C’est une grille tout en fer, forgée de drôles de signes. Il semble qu’il était impossible de l’ouvrir. Les hommes ont essayé de toutes les manières ; en voulant la scier et en la brûlant au chalumeau, elle ne s’est pas déformée et n’a pas bougé.
Ai-je répondu à toutes vos questions maintenant ? demande le policier en regardant sa montre. J’ai du travail, je vous préviens, ne vous avisez pas d’aller dans ces grottes, j’ignore ce qui s’y passe mais il y a quelque chose de malsain là-bas.
– Une dernière question, Chef, ensuite on s’en va.
– Quelle est-elle, Josh ?
– Ces deux hommes, qui étaient-ils ?
– C’était deux voyageurs, ils n’habitaient pas le village. Deux gars plutôt étranges. Ils se sont arrêtés à l’auberge, y sont restés un mois et ont raconté aux gens d’ici qu’ils se rendaient aux grottes. Puis il n’en sont jamais revenus. Plus tard, nous avons reçu de Montréal une demande de renseignement concernant ces deux gars qui n’avaient jamais reparu chez eux. Leurs proches étaient très inquiets et ont même participé aux recherches. C’est tout ce que je sais.
– Merci beaucoup, Chef, nous ferons une composition là-dessus lorsque nous retournerons à l’école.
– Au plaisir, les gamins ! N’allez pas là-bas, suivez mon conseil.
– Au revoir.
– Wow ! C’est une histoire bien étrange que celle-là !
– Écoute, Josh, je ne crois pas au diable, donc il n’y a pas de diable là-bas, ce qui m’intrigue le plus, c’est cette grille qui ne se déforme même pas au chalumeau. Elle n’est certainement pas en fer sinon, le chalumeau l’aurait tordue ou la scie à métal l’aurait coupée. Je suis sûr qu’ils n’ont même pas pensé à faire analyser le métal.
– C’était en 1935, ils ne pensaient pas à ces choses-là à cette époque, réplique Éva.
– Je sais ce que nous allons faire, nous gratterons un peu cette grille et la ferons analyser dans les laboratoires de papa.
Contents de leur décision, les trois gamins reprennent leurs bicyclettes et reviennent à la maison.
En voici un extrait :
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