Série Traverse MUTANTS
La traverse des siècles par trois histoires complètement différentes, de par le lieu et les situations.
Quel rôle auriez-vous pu jouer dans cette histoire sans précédent ? À cette époque éloignée des Mutants ?
Voici la première de ces histoires captivantes !
On expérimente
– Avez-vous trouvé des choses intéressantes sur les jumeaux ? demanda Romador à Karson, son assistant.
– Oui, ils ont des réactions identiques, en tout. Les tests sont maintenant achevés : ils réagissent à la douleur, au plaisir, au chaud, au froid, à la colère à la même intensité et au même moment. C’est à croire qu’ils sont habités par la même entité.
– Que voulez-vous dire ?
– Qu’il semble qu’une seule entité régisse ces deux corps.
– C’est impossible, voyons ! Cela ne s’est jamais produit nulle part. Ils n’ont pas nécessairement toujours cheminé ensemble, ils doivent bien avoir leurs propres enregistrements ? Les avez-vous isolés ?
– Oui, on l’a fait, mais cela n’a rien changé. Ce que l’un ressent, l’autre le ressent, ce que l’un voit, l’autre le voit également. La seule expérience que nous n’ayons pas faite est d’en tuer un.
– Nous ne les tuerons pas, je vais les garder pour une expérience un peu plus intéressante. Où en sommes-nous dans la fabrication des tissus organiques ?
– Les résultats sont piètres, ils ne survivent pas. Ils sont vigoureux au début et se multiplient rapidement, mais quelques jours plus tard, ils sont atteints d’une sorte d’ennui et ils commencent à s’étioler et à se rabougrir.
– Pourquoi dites-vous « ennui » ?
– Cet état, ce sont les autres chercheurs qui l’ont baptisé ainsi.
– « Ennui », dites-vous, c’est très intéressant. Qu’est-ce qui, selon vous, leur manquerait ?
– Je n’en sais rien, le terme « ennui » n’est pas vraiment sérieux, je crois.
– Très bien, dit Romador, on va faire un essai. Avez-vous un cadavre frais sous la main ?
– Non, il n’en reste plus un seul.
– De combien de prisonniers disposons-nous ?
– Élix, Messana et les jumeaux.
– C’est tout ? s’étonna Romador.
– Oui, professeur, c’est tout.
– J’aimerais que l’on ait toujours une demi-douzaine de prisonniers à notre disposition et quelques cadavres frais. Je fais des recherches suffisamment importantes pour l’humanité que j’entends toujours avoir le matériel nécessaire à mon besoin. Avez-vous compris, Karson ?
– Oui, professeur !
– Alors trouvez-moi un cadavre pour demain. Je veux que son squelette soit intact et complètement nettoyé.
– Faites-vous un choix entre Messana et Élix ?
– Prenez Élix et ne laissez pas fuir son entité. Faites le procédé habituel. Si ce que je pense fonctionne, il se pourrait que nous ayons une agréable surprise. J’assisterai personnellement à la séance de demain.
*******
Les androïdes se présentèrent pour inviter Élix à les suivre. En entrant, une longue table occupait le centre d’une salle de laboratoire où plusieurs appareils étaient disposés.
– Nous vous demandons de bien vouloir vous étendre sur cette table, Monsieur, dit l’androïde poliment.
– Je ne m’étendrai jamais là de mon propre gré, croyez-moi, répliqua Élix prêt à se défendre.
– Nous avons reçu l’ordre de ne pas vous faire de mal, nous ferons un test sur les émotions douces, rien de plus. Vous êtes trop précieux pour que nous vous fassions du tort, croyez-le !
Élix regardait l’androïde, ne sachant s’il lui mentait ou non.
– Allons, venez, ne craignez rien !
L’androïde fit de la lumière et mit le contact sur l’appareil qui faisait face à Élix. Un son très harmonieux se fit entendre. Élix écouta et se rapprocha de la source.
– C’est très joli ce son, comment est-il produit ?
– Vous l’entendrez beaucoup mieux dans ce casque, d’où vous êtes, c’est à peine perceptible.
Élix monta sur la table en manifestant le plus grand intérêt.
– C’est très bien, dit l’androïde doucement. Nous allons placer ces oreillettes sur votre tête et ainsi vous entendrez mieux. Allongez-vous confortablement et détendez-vous. Vous voyez, vous n’êtes pas attaché, vous demeurez donc libre de descendre.
La méfiance d’Élix s’amenuisait. Il s’allongea confortablement et se sentit bien. Il écouta ces sons avec ravissement, toujours en souriant, l’androïde mit en marche un tableau de couleurs qui pivotait sur lui-même. Le mouvement et l’agencement des couleurs faisaient en sorte qu’en pivotant, les couleurs semblaient sortir de leur toile. Élix ouvrit grand les yeux devant cette merveille.
L’androïde déplaça un appareil situé au-dessus du corps étendu. Immédiatement, il sentit une douce chaleur au niveau de ses sept centres énergétiques. L’androïde ne parlait plus, il savait que l’homme ne pouvait plus bouger maintenant.
Son travail terminé, il sortit et Karson, Romador et un autre savant du nom de Vanreck pénétrèrent dans la salle. Chacun gagna son poste, prêt à entreprendre l’opération.
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