L’OPÉRATION
Tôt le lundi matin, Caroline assise près du lit de son fiancé, tâchait de le réconforter. Il avait tellement peur qu’il en tremblait. Yasmina, voyant l’état dans lequel se trouvait son patient, lui injecta un calmant pour qu’il puisse se détendre.
— Ne vous en faites pas, tous les deux. Le docteur est très confiant. Les examens qu’il vous a faits sont concluants. Il n’y a aucun danger. C’est l’homme le plus habile que je connaisse. C’est un grand chirurgien, croyez-moi. J’ai vu se produire des miracles, grâce à lui. Des gens condamnés au fauteuil roulant à vie ont été sauvés par ce grand magicien et s’en tirent fort bien aujourd’hui. Croyez-moi, je sais de quoi je parle.
— Merci Yasmina, lui dit Gabrielle, nous avons bien besoin d’être rassurés.
— Voici la civière, il est l’heure. Je vais l’amener moi-même en salle d’opération. De plus, c’est moi qui vais assister le docteur et je viendrai vous tenir au courant.
— Merci Yasmina, vous êtes très gentille.
Pendant que Jimmy se faisait opérer, Gabrielle ne cessait de s’en faire concernant Jimmy.
Se pourrait-il qu’il ait vu quelqu’un en faisant sa promenade ? Ce que je peux être inquiète, Seigneur ! Il est allé se promener pendant quelques heures sur cette même rue. Je suis en train de devenir folle.
Encore là, c’est une autre affaire. Je ne peux pas toujours le protéger, j’ai ma vie à vivre moi aussi. Ah, Jimmy, dis-moi pourquoi tu as changé d’attitude ? Il avait si peur de me perdre et moi qui l’ai poussé à se décider, je suis aussi coupable dans un sens. Je n’oublierai jamais la tête qu’il faisait ce samedi soir. Il semblait vidé.
Incapable de demeurer assise, elle se leva pour se rendre dehors, question de s’éclaircir les idées.
Ce n’est que deux heures plus tard que Yasmina vint voir Gabrielle. En l’apercevant, elle se leva d’un coup.
— Alors ? demanda-t-elle.
— Ce n’est pas tout à fait terminé mais cela s’annonce bien. Le docteur a trouvé ce qui coinçait. Maintenant qu’il est au courant, il est en train de régler le problème. Il n’en a plus pour longtemps. Je voulais vous rassurer.
— Oh, merci, Yasmina ! Vous me faites terriblement plaisir.
— Je sais que vous êtes inquiète de lui apprendre la mort de sa mère mais je vous en prie, ne le faites pas tout de suite. Il aura vraiment besoin de repos. L’opération est pénible pour lui et mettra un certain temps à s’en remettre. Ne soyez pas inquiète, nous avons dû lui raser la tête, mais ça repoussera.
— J’ai compris, je ne lui dirai rien, soyez sans crainte.
— Tout ce que vous avez à faire c’est de rentrer chez vous et de vous reposer. Il ne sera pas en mesure de sentir votre présence avant demain après-midi.
S’il se réveillait plus tôt, je vous préviendrai.
— D’accord, je retourne chez moi. Je suis fatiguée, vous avez raison je vais aller dormir.
LE LENDEMAIN
Au début de l’après-midi du lendemain, Kean décida de téléphoner à Gabrielle de lui-même. Il n’arrivait pas à se départir d’un sentiment désagréable concernant le meurtre de Caroline.
Elle répondit aussitôt.
— Bonjour, mademoiselle Guy, c’est le lieutenant-détective, Kean Butler.
En entendant ce nom, un frisson la parcourut et une montée d’adrénaline la secoua.
...