L’EFFET BOOMERANG
L’EFFET BOOMERANG
Trois meurtres commis en peu de temps. Y a-t-il un lien entre eux ?
Comment peut-on devenir victimes de telles atrocités ?
Le beau policier Kean et son équipe doivent résoudre ces trois meurtres.
Quelle piste sera la bonne ?
À vous de le découvrir dans ce pittoresque roman policier. Vous serez captivés, assurément !
OÙ EST MON SAC ?
René Dubois s’approche d’elle pour lui dire :
— Il est temps de partir maintenant, je te ramène à Montréal.
— D’accord, fait-elle, mais où est mon sac ?
— Tu n’en avais pas lorsque Pete t’a trouvée.
— Et celui de Noémie, où est-il ?
— Il n’y avait aucun sac près d’elle, Mia. Si je l’aurais vu, je te l’aurais donné.
La mère grimace en entendant l’horrible faute de son fils (aurais au lieu de avais), mais elle ne dit rien.
— Et mes chaussures, où sont-elles ?
— Elles n’étaient pas là non plus.
La mère de Pete va dans sa chambre et ramasse une paire de petites chaussures en coton pour les offrir à Mia.
— Merci, dit-elle en se chaussant.
René Dubois prend la fille avec lui tandis que Jimmy Simson retourne à sa voiture.
— Est-ce que vous me ramenez chez moi ?
— Bientôt, mais d’abord je veux qu’on t’examine pour mieux comprendre pourquoi tu ne te souviens de rien. C’est important, vois-tu ?
— Oui, je comprends. Mais je n’ai pas très envie d’aller à l’hôpital, j’aimerais mieux aller chez moi.
— Je comprends ton désir. Mais puisque ton amie est décédée, il est important de comprendre ce qui vous est arrivé à toutes les deux. Pour l’instant, nous ne comprenons pas.
Résignée, Mia se glisse dans le silence.
Le policier l’emmène à Notre-Dame et lui fait rencontrer un médecin sans attendre.
Dans une salle d’auscultation, le médecin lui demande de se dévêtir. Une gentille infirmière l’aide à passer une jaquette d’hôpital. Il lui fait des tests sanguins, l’ausculte et demande à ce qu’elle reçoive un examen vaginal puisque la jeune fille ne cesse de se frotter l’entrejambe.
Hébétée, Mia tente de refuser. Elle sait que sa vulve lui fait terriblement mal mais ignore pourquoi.
Entretemps, les parents de Mia sont convoqués. C’est Jimmy Simson, qui en a pris l’initiative. Les parents, qui habitent au Vieux-Port de la ville, ne tardent pas à se rendre à l’hôpital.
Comme ils savaient que Mia devait passer la nuit chez son amie, ils n’étaient pas du tout inquiets avant de recevoir l’appel du policier.
Une fois sur place, ils cherchent leur fille. Jimmy les attend dans le grand hall de l’hôpital. En s’avançant vers eux, il demande :
— Êtes-vous les parents de Mia ?
— Oui, c’est nous. Comment va-t-elle ?
— Elle ne va pas physiquement trop mal mais elle est terriblement affectée par la mort de son amie.
— Mon Dieu, quelle horreur ! C’est donc vrai, Noémie est morte ! Qu’est-ce qu’elles ont fait, Seigneur, pour qu’un si grand malheur leur arrive ?
— Pour l’instant, nous ne le savons pas. Mia a perdu la mémoire. Mais suivez-moi, son médecin désire vous voir.
En voyant les parents effrayés, le médecin les fait asseoir.
— Que se passe-t-il, docteur ? demande le mari.
— Votre fille a été droguée et violée par deux hommes.
— Quoi ? dit la mère en se relevant d’un coup.
— Asseyez-vous, je sais que c’est terrible pour elle et pour vous, mais elle a l’avantage d’être vivante.
La mère pleure tandis que son mari tente de la consoler en lui caressant l’épaule.
Le médecin prend son temps tout en les observant. La mère, une femme aux traits orientaux, belle à faire damner un saint, pleure abondamment tandis que le père, homme caucasien d’une trentaine d’années, grand, mince au visage sain et aux yeux d’un vert océan semble la douceur et la tendresse incarnées.
— Vous êtes médecin, n’est-ce-pas ?
— Oui, je me spécialise dans la plastie. Ma femme travaille avec moi et elle est très adroite et surtout très gentille. Notre petite Mia est notre seule enfant et nous l’adorons. Je suis complètement déboussolé de ce qui lui arrive. Le policier m’a dit qu’elle n’avait aucun rappel de ce qui s’est passé, pourquoi ?
— Nous attendons les résultats, mais je ne pense pas me tromper en disant qu’elle a reçu une bonne dose de Rohypnol.
— Le Rohypnol ? La drogue du viol ? s’indigne Bao, la mère.
— C’est pourquoi elle ne se souvient de rien. Cette drogue est abominable.
— Et Noémie ?
— Elle a subi la même chose que Mia mais en plus fort. Son cœur ne l’a pas supporté. De plus, on l’a frappée. C’est ce que le légiste vient de me dire. Mais encore là, nous devons attendre les résultats des tests pour plus d’assurance.
— Pouvons-nous voir notre fille ? demande le père.
— Oui, bien sûr, mais elle dort. Cette gamine est épuisée et désespérée d’avoir perdu sa meilleure amie. De plus, elle a subi un viol sans protection. La petite était vierge.
Tout cela est une mauvaise nouvelle autant pour vous que pour elle. Lorsqu’elle s’éveillera, soyez plus que gentils avec elle, elle en aura besoin. D’autant plus qu’elle devra confronter le fait d’avoir désobéi aux règles en compagnie de son amie.
— Ce ne sera pas facile pour les parents de Noémie. Ils aiment tendrement leur petite fille. Lorsque nous aurons vu et récupéré notre enfant, nous irons les voir. Ils auront besoin de notre soutien.
— Dès que votre fille se réveillera, vous pourrez l’emmener. J’ai déjà signé sa sortie. Je ferai un suivi avec elle par la suite pour voir s’il y a des conséquences au viol.
— Bien, merci docteur. Merci également pour votre gentillesse.
Une heure plus tard, la famille Justin entre dans leur magnifique condo. Mia, toujours épuisée demande à se coucher.
— Mais bien sûr, va dormir. Nous aurons tout le temps pour bavarder après.
— D’accord, maman.
Une fois assis dans leur immense salon avec vue sur le fleuve Saint-Laurent, un verre de vin frais posé sur la table, Richard, le père s’exprime :
— Tu as vu les vêtements qu’elle portait, Bao ?
...