Tu m’appartiens  Série Enquête no 7
 

Le 7e de la Série Enquête.


Une musicienne est sauvagement assassinée avec son enfant dans les bras. Qui a pu commettre un tel acte ?


Auriez-vous eu autant de difficultés que Kean et Max, détectives de Montréal, pour trouver les indices ?


Comment cela se fait-il que cela puisse prendre autant de temps à résoudre cet énigme ?


Suivez comme eux les maigres ficelles qu’ils ont pu avoir au fil de cette enquête.


Vous serez captivés !

Sommaire


Kean, l’esseulé

Le meurtre

Les experts

L’enquête

Une toute petite preuve

La tempête

La blessée

Les Rioux sous le choc

Maude

Stéphane Biron, agent

Maude charme Paul Martin

La voiture de Xavier retrouvée

Le témoignage du voisin

Xavier Rioux, introuvable

L’enquête continue

La vie de Marina

Hortense

Régler ses comptes

Hortense et Marina

Joshua

Marina se révolte

Hortense se venge

Marina se défend

Kean poursuit l’enquête

L’artiste Christine Biron

Un cadeau pour Carine

Le beau Joshua

À la recherche d’Hortense

Joshua se rend chez les Rioux

Maude change son point de vue

Elle se fait la malle

Kean accusé

Xavier refait surface

Une chouette soirée, en passant

Rencontre avec Xavier

La lumière au bout du tunnel

La main heureuse

Maude, Hortense ou Sylvie

Les aveux


Régler ses comptes



Vers l’âge de sept ans, un matin alors qu’elle finissait de préparer le petit déjeuner pour elle et son père, elle prit un siège en face de lui et le regarda manger sans bouger d’un cil.


Voyant qu’il avait presque terminé son repas, Hortense se pencha et retira sa poupée de son sac dont la moitié du visage se trouvait enfoncée. Elle assit sa poupée sur la table en la tenant bien droite en face de lui.


Étonné de voir cette horreur et la reconnaissant du coup, il ouvrit de grands yeux.


— Qu’est-ce que cela signifie, Hortense ? Comment as-tu retrouvé cette horrible chose ?


— C’est ma poupée que ma maman m’a donnée. C’est ma seule amie. Il n’y a qu’elle que j’aime. Toi, je te déteste !


Elle lui lança un regard torve et lui sourit méchamment.


— Tu vas payer pour le mal que tu lui as fait. Je t’ai vu tuer maman.


Effrayé, sentant que quelque chose de grave se préparait, il se leva, chancela, s’empoigna la poitrine, chercha à se rattraper, hurla puis tomba en renversant la chaise.


Hortense fourra sa poupée dans son sac à dos et sortit prendre l’autobus scolaire.


Une fois installée dans sa classe, elle sentit tout à la fois l’oppression et la colère s’enfuir de son corps. Cet horrible malaise qui l’habitait depuis sa tendre enfance s’effaça, s’évapora en se frayant un chemin à travers les pores de sa peau pour s’enfuir loin d’elle.


Elle se mit à rire doucement puis ce rire se transforma en un rire hystérique au point que son professeur lui demanda de sortir de la classe.


L’accompagnant à l’extérieur, elle lui demanda ce qui se passait. L’enfant lui affirma qu’elle ne le savait pas elle-même mais que c’était passé maintenant.


— Je me sens mieux, Madame.


Elle regarda la petite fille avec bonté, craignant que cette enfant ne vive pas une vie heureuse.


— Tu es sûre que ça va ? S’il y a n’importe quoi qui ne va pas, tu peux me le dire et avoir confiance en moi. Je suis là pour toi, Hortense.


Hortense eut envie de se précipiter dans ses bras, il y avait si longtemps que sa mère n’était plus là pour la rassurer et la prendre contre elle. Elle réprima ses larmes qui montaient, sourit en disant :


— Non, Madame,  ça va maintenant.


— C’est bon, entre, lui dit-elle, à demi rassurée.


***


Au milieu de l’après-midi, le facteur, en venant porter du courrier, vit le dentiste couché par terre près de la porte d’entrée.


Hortense s’était bien gardée de fermer la double porte, elle ne voulait pas revenir en fin d’après-midi et trouver son père mort.


Le facteur s’approcha pour constater que l’homme était froid et gardait les yeux ouverts sans ciller. Il appela immédiatement le 911 pour déclarer ce qu’il venait de constater.


La police et l’ambulance arrivèrent à peine quelque dix minutes plus tard.


On constata sa mort sur place.


On prévint sa tante Marie pour qu’elle puisse aller chercher sa nièce à l’école. En la voyant, elle eut un saut de joie et accourut vers elle.


— Tante Marie ! Tu es là ? Je suis si contente de te voir !


— Viens, ma chérie, allons chez moi. J’ai une mauvaise nouvelle à t’apprendre.


— Ah, oui ! Qu’est-ce que c’est ?


— C’est ton papa, il a eu un accident…


— Est-ce qu’il est mort ? demanda-t-elle pleine d’espoir.


Un peu surprise de la question si franchement posée, elle regarda sa nièce bien en face avant de lui répondre :


— Oui, il est mort.


Hortense tourna son visage vers la fenêtre afin que sa tante ne voie pas son soulagement. Elle ne posa aucune autre question que :


— Est-ce que j’irai habiter avec toi, tante Marie ?


Surprise d’une telle réaction, Marie comprit que la mort de son père ne l’affectait nullement. Elle lui dit simplement :


— Tu ne l’aimais pas, hein ?


— Non, tante Marie, il a tué maman, je l’ai vu.


Elle regarda sa nièce, si calme et si détendue et comprit que cette petite avait réglé ses problèmes. Elle ne chercha jamais à lui demander ce qui s’était passé ce matin fatidique. Elle avait compris.


Après l’autopsie, le légiste en conclut que cet homme s’était donné la mort en avalant de la mort-aux-rats après le départ de sa fille pour l’école. Jamais il ne vint à l’idée autant du légiste que des policiers qu’une enfant de sept ans aurait pu faire une chose aussi abominable.


Un jour, Hortense vint voir sa tante et lui raconta tout ce que son père lui avait fait subir depuis la mort de sa mère.


Affolée, sa tante l’amena chez un médecin qui, après l’avoir examinée, la fit entrer à l’hôpital pour y subir des tests. La conclusion, plutôt dramatique, fût que l’enfant avait été déchirée et que son système reproducteur ne lui permettrait jamais d’avoir d’enfants.


La tante Marie pleura abondamment et s’en voulut de ne pas avoir réussi à la sortir de là.


Hortense vécut chez sa tante jusqu’à l’âge de dix ans. Après un gros rhume qui dégénéra en bronchite, elle entra à l’hôpital pour se faire soigner mais, la pauvre, n’en ressortit jamais.


***


Encore une fois sans soutien, la Direction de la protection de la jeunesse confia Hortense à un couple qui habitait très loin de chez sa tante. Désireux de garder une petite fille, ils acceptèrent de la prendre chez eux et la traitèrent bien. En apercevant le piano dans le salon, elle voulut en jouer. Devant son intérêt grandissant pour cet instrument, ils lui firent prendre des cours.


Devant un piano, Hortense comprit qu’elle avait du talent et que quelque chose d’heureux venait d’entrer en elle. Elle travailla si fort pendant trois années que ces gens décidèrent de l’envoyer dans une école de renom. C’est ainsi qu’elle se retrouva à l’école Vincent-d’Indy à Montréal.


Hortense avait hérité de son père et de sa tante Marie. Sa famille d’accueil administrait son argent correctement et put ainsi payer les cours de leur petite protégée sans difficulté.

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