Sommaire

Introduction

Comment trouver la maison ?

Lionel arrive chez sa tante

L’apparition d’une jeune fille

Rencontre de Job et Ralph

Le capitaine Pierre Polwarth

Un siècle avant

Son fils Lionel

L’orage éclata

Un plan habilement conçu ?

Une visite inattendue

Suivez-moi et gardez le silence !

Ce n’est que la nourriture qui compte ?

Mettre tout le régiment en bataille

Ralph, cet ami mystérieux

Une rencontre avec Job et son ami

Prévenir qu’il s’absente

Empêcher les habitants d’allumer le phare

Avancez, fantassins !

L’ordre fatal

En sortant de Lexington

La détonation des armes à feu

Chargez-les à la baïonnette !

Le retour vers Boston

Au logis

Lionel se rend au lieu convenu

Quels sont ces secrets ?

La suite du combat de Lexington

Les forces américaines s’organisent

Vous l’avez chassé ?

Sur la colline

Des songes bizarres

Prise de possession durant la nuit

Des compatriotes à leur rescousse

Seront-ils vaincus ?

Le major ne peut se rétablir

Retour à la vie

Une visite attendue

Son ami lui fait un compte-rendu

Leurs premières sorties en ville

Les rencontres de ce dimanche

Une demande bien précise

L’organisation

Chez le docteur Liturgie

Se rendre à l’église pour la préparer

La cérémonie secrète

Bouleversés par l’apparition fantomatique

Madame Lechmere

Quelle soirée !

Le capitaine doit se charger des obsèques

Que faire à Job ?

Des intentions sinistres

Il n’a rien mangé !

Cécile s’adresse au général en chef Howe

Elle se lance à la recherche de son mari

Se rendre à Roxbury

Lincoln retrouvé !

Quelle est l’histoire des malheurs de ma famille ?

Des vérités à couper le souffle

Conclusion

Une rencontre avec Job et son ami

En traversant le pont jeté sur le bassin, il fut tiré de ses rêveries par le bruit d’une conversation tenue à voix basse, et qui n’était pas destinée aux oreilles des passants.

Comme les moindres incidents avaient leur importance dans la situation, Lionel s'arrêta pour examiner les deux hommes qui échangeaient près de là de mystérieuses communications. Au bout d’un instant, ils se séparèrent. L’un disparut sous les arceaux de la place du marché. L’autre s'avança tout droit vers le pont où Lionel était aux aguets.

— Quoi ? s'écria le major, est-ce vous que je vois, Job, tenant des conciliabules, et conspirant sur la place publique ? Vos secrets exigent-ils les ombres de la nuit ?

— Job demeure ici, dans le vieux magasin. Abigaïl a de la place pour lui à présent que le roi s'oppose à ce qu'on introduise des marchandises dans le port.

— Mais où allez-vous ? Prenez-vous le chemin de votre lit ? Venez-vous faire une promenade en mer ?

— Abigaïl a besoin de manger, dit Job en sautant du pont dans un batelet qui était attaché à l'une des piles. Maintenant que le roi a fermé le port, le poisson remonte pendant la nuit, en dépit des actes du parlement.

— Pauvre enfant, retournez chez vous. Voici de l'argent pour acheter des vivres à votre mère. Eu rôdant ainsi la nuit dans la rade, vous attraperez une balle de quelque sentinelle.

— Job voit les vaisseaux avant d'en être vu, et si on le tuait, sa mort serait vengée.

À ces mots, l'idiot poussa son canot vers l'entrée du bassin avec une adresse qui annonçait une certaine expérience. Lionel se remit en marche, et en arrivant au bout de la place, il se trouva face à face avec l’interlocuteur de Job.

L'inconnu et le major se rapprochèrent l'un de l'autre par un mouvement de curiosité mutuelle.

— Nous nous revoyons encore, major Lincoln, dit l’étranger qu'il avait déjà vu au meeting, nous sommes destinés à nous rencontrer dans des lieux secrets.

— C'est Job Pray qui semble y présider, répondit l’officier. Vous venez de le quitter à l'instant.

— Monsieur, dit gravement l'étranger, nous ne sommes pas dans un pays et arrivés à une époque où un honnête homme n'ose pas avouer qu'il parle à qui bon lui semble.

— Certes, monsieur, il ne m'appartient pas de me mêler de vos entretiens. Mais vous m'avez dit que vous aviez connu mon père, et pourtant vous êtes un étranger pour moi.

— Je le serai encore quelque temps, quoique le jour approche où tous les hommes devront se montrer. En attendant, adieu, major Lincoln.

Le mystérieux personnage s'éloigna à grands pas comme un homme qui était pressé. Lionel remonta dans la haute ville afin d'aller annoncer à madame Lechmere qu'il se joignait comme volontaire à l'expédition. Il lui sembla que la nouvelle du mouvement des troupes s'était déjà répandue.

Des groupes de citoyens en conféraient au coin des rues. L'un d'eux annonça que le col qui unissait Boston au continent était barré par un cordon de sentinelles, et que les chaloupes des vaisseaux de guerre entouraient la presqu'île, de manière à intercepter toute communication avec le pays.

Toutefois, le seul indice d'une opération militaire était un vague murmure qui se mêlait au bruit confus d'une soirée de printemps.