La capitaine

 

Un comte plutôt mystérieux s’attache à une famille en Nouvelle-Écosse.


Les intentions de chacun sont bien différentes.


Vous découvrirez aussi d’où proviennent les « requins de l’Atlantique » et ce qui les pousse à combattre les navires Anglais.


Vous aimerez ces personnages et cette histoire captivante !

Sommaire



PROLOGUE

La fuite

PREMIÈRE PARTIE : DANS LA NOUVELLE ÉCOSSE

La catastrophe

Le ressuscité

Le comte Arthur Lancelot

Au cottage de Bellevue

Les deux rendez-vous

Le duel

DEUXIÈME PARTIE : LES REQUINS DE L'ATLANTIQUE

Madame Harriet Stevenson

L’enlèvement

Les requins de l’Atlantique

À bord du Requin

Requins contre Anglais

TROISIÈME PARTIE : ANTICOSTI

L’île d’Anticosti

La baie au Renard

Bertrand Du Sault

Madame Stevenson et le comte Arthur Lancelot

QUATRIÈME PARTIE : LANCELOT ET GRANDFROY

Le secrétaire particulier

Monsieur Du Sault

Les fiancés

Conclusion



Le comte Arthur Lancelot



Emmeline poussa un petit cri d'effroi et devint rouge comme un coquelicot.


— Oh ! vous nous avez fait peur. C’est mal à vous de surprendre ainsi vos amis, dit-elle en tendant la main au comte Arthur Lancelot, qui paraissait sur le seuil du kiosque.


Il était de stature moyenne, mais il avait la taille d'une élégance féminine, qui se dessinait avec grâce sous son gilet de piqué blanc à boutons d'or ciselés.


Ses cheveux noirs, soyeux, bouclés, frisaient naturellement autour de son col. Quoiqu’il portât 25 à 27 ans, son visage était complètement imberbe. La couleur brune de son teint ne nuisait pas à l'expression un peu sévère de sa physionomie. Correctes et onduleuses, les lignes de cette physionomie devenaient dures et tourmentées lorsqu'une passion l'agitait.


Alors ses grands yeux fauves s'animaient d'un insoutenable éclat. Il avait les mains fines, nerveuses, délicates, hâlées comme ses joues. Mais, un hasard découvrait-il son poignet, on était surpris de la blancheur lactée de sa peau, que nuançait un réseau d'azur.


Il était vêtu d'un paletot de soie grise et d'un pantalon en étoffe semblable. Une cravate bleue, négligemment nouée, flottait sur sa poitrine.


À la main droite il tenait un jonc, dans la gauche un chapeau de paille à larges ailes.


En entrant, il jeta son chapeau et sa canne sur la banquette.


— Suis-je donc indiscret ?  dit-il, en déposant un baiser respectueux sur la main de mademoiselle du Sault.


— Mais vous savez bien que telle n'est pas notre pensée ! répondit-elle.


— Et comment va ce cher convalescent ?  demanda le comte en prenant la main de Bertrand et la serrant avec quelque émotion.


— Oh ! bien ! bien ! dit-il. Nous parlions de vous, mon cher ami.


— Vous parliez de moi ?


Ces mots furent prononcés avec un léger tremblement dans la voix.


— Oui, monsieur, repartit vivement Emmeline. Nous disions que vous étiez un méchant…


— Moi ! un méchant ! fit Arthur en souriant.


— Oui, un grand méchant, riposta la jeune fille. Asseyez-vous entre nous deux… là… comme cela… Et je vais vous gronder. Oh ! mais vous gronder…


— Vous êtes vraiment trop bonne, mademoiselle ! dit distraitement Lancelot, dont toute l'attention semblait concentrée sur Bertrand.


Emmeline ne put retenir un geste d'humeur, qui échappa à ses deux compagnons.


— Ma soeur a raison, dit le fils de M. du Sault. Vous ne vous donnez pas assez à vos amis.


— Mes affaires ! balbutia-t-il.


— Oh ! vos affaires ! s'écria Emmeline. C'est le mot, l'excuse par excellence des hommes, les affaires ! Quand ils l'ont prononcé, ils s'imaginent avoir tout dit, et que nous sommes dupes…


— Mais, mademoiselle…


— Il n'y a pas de mais qui tienne. Vous méritez une verte semonce et vous l'aurez. Quoi ! Vous partez pour cinq ou six jours, nous dites-vous, et vous en restez quinze absent ! C'est une déloyauté…


— Un crime de lèse-galanterie, n'est-ce pas, Emmeline ? ajouta Bertrand en souriant.


— Oui, un crime de lèse-galanterie. L’expression est juste, je la maintiens, dit la jeune fille.


Le comte saisit la main de mademoiselle du Sault et la baisa.


— Je m'incline devant la rigueur de votre arrêt, dit-il.


Ce baiser n'était que pure forme de courtoisie. Emmeline crut que la tendresse l'avait inspiré. Elle reprit de sa bonne humeur.


— On aime tant à s'illusionner, quand l'on aime !


Pour votre punition, dit-elle gaiement, je vous enjoins, chevalier perfide et félon, de me demander pardon à genoux.


Le comte se prêta de bonne grâce à ce caprice de la jeune fille, mais ses yeux ne quittaient guère Bertrand.


— Allons, dit celui-ci, moi j'intercède en votre faveur. Relevez-vous, mon cher ami, et laissez-moi vous témoigner ma reconnaissance pour…


Emmeline lança un regard suppliant à son frère.


— J'ai pourtant… commença Lancelot en se rasseyant.


La jeune fille l'interrompit brusquement.


— Rien ! rien ! Je ne veux rien entendre avant que vous ne nous ayez dit d'où vous venez.


Arthur essaya de répondre par un sourire.


— Oh ! s'écria-t-elle, je ne me paierai pas de cette monnaie-là. Il faut vous confesser, et ce que femme veut…


— Notre ami ne le veut pas, acheva Bertrand en riant aux éclats.


— C'est ce que nous verrons, dit Emmeline, menaçant Lancelot du bout de son doigt.


— Eh bien, mademoiselle, je vais vous satisfaire, répondit Arthur.


— Je suis tout oreilles, monsieur.


— Et moi je donne ma langue aux chiens, fit Bertrand d'un air malicieux.


— J'arrive du cap Breton.


— C'est tout ?  dit Emmeline, rien moins que satisfaite.


— Tout, mademoiselle.


— Bravo ! clama Bertrand en frappant dans ses mains.


Il y eut un moment de silence.


— Je parie que ma soeur n'est pas contente, reprit le jeune du Sault.


— Contente, ma foi, non ! riposta-t-elle.


— Que vous disais-je, mon cher ami, la curiosité des dames ressemble au tonneau des Danaïdes…


— Joli compliment, murmura Emmeline.


— Si Mademoiselle désire savoir ce que je suis allé faire au cap Breton ?  insinua poliment le comte.


— Oh ! pas du tout ! pas du tout, monsieur ! répondit-elle en rougissant.


— Elle en brûle d'envie, intervint Bertrand.


— Taquin, va ! fit sa soeur.


— Je suis, dit Arthur, allé au cap Breton pour régler des comptes avec un capitaine de navire au long-cours, et je repartirai…


— Vous repartirez ! répétèrent les enfants de M. du Sault d'une voix émue.


— Oui, mes amis, demain.


...

Sur Amazon

déportation des Acadiens, bataille des pirates contre les Anglais, obéissance à bord des navires, gouvernement Anglais, enlèvement sur l’île d’Anticosti, ressuscité après l’enterrement, pirates dans les mers, piraterie

Sur Amazon