Le libérateur 3      Louise Alarie

 
 

En voici un extrait:

Prologue


    Essoufflés, vidés et inconscients, les habitants de la planète Terre atteignirent l’an deux mille.

    Cette nouvelle ère, tant louangée par les prophètes de l’antiquité, s’était accrochée comme un boulet aux pieds des Terriens. Les prophètes avaient promis joie, bonheur, prospérité. Ils avaient promis la sagesse, l’harmonie dans une ère de douceur où coulerait le lait et le miel et pourtant sur cette pauvre planète, seules les drogues, la pollution et l’irresponsabilité y régnaient.

    Plus personne ne vivant sans « Aspirine ou Advil » qui était là abondante et présente pour aider à passer le temps de la grippe, déterminée et prévue par les vendeurs médicaux en mal d’argent. Plus personne ne s’opposait aux « spécialistes de la santé » qui s’insinuaient, par des publicités mensongères, dans les recoins du mental humain, obligeant l’homme à croire qu’il n’y pouvait rien : que la maladie devait exister et qu’il devait la subir. Ainsi convaincus, les gens se faisaient prescrire des drogues de plus en plus « merveilleuses » qui leur aidaient à traverser leur misérable petite incarnation.

    Ces « spécialistes de la santé » se firent aider par ceux du « mental humain » qui, eux, reçurent leurs consignes des chefs des grandes entreprises multinationales. « Tout ce beau monde », ainsi concerté se mit d’accord pour soumettre les religions, pour couper les budgets du développement artistique, pour éduquer la jeunesse afin qu’elle ne sache rien d’utile, bref, pour dominer et tout contrôler. Ces mesures causèrent à coup sûr des tensions épouvantables et les gens affolés tombèrent dans les pièges tendus.

    De leur côté, les multinationales s’organisèrent afin de rendre l’entreprise privée inopérante en stimulant les syndicats. Aveuglément, ils exigèrent des hausses de salaires et des conditions de travail tellement irréelles que les petits entrepreneurs durent se laisser acheter par les gros requins de la finance. Lorsque ces derniers eurent tout gobé et que le peuple se fut réfugié sous leurs ailerons protecteurs, il arriva ceci : ils décapitèrent tout simplement les syndicats car ils savaient bien que le commerce ne fonctionnait que sur l’offre et la demande et de plus, les salaires devaient être bas pour réaliser de grands profits.

    C’est ainsi qu’en l’an deux mille et quelques poussières, le remaniement des peuples civilisés de la Terre, commencé vers les années mille neuf cent soixante-dix se trouva en pleine expansion économique pour « tout ce beau monde ». Les nouveaux esclaves, privés de leur sens des responsabilités, se berçaient dans la dépravation et ne vivaient que pour les attraits de l’univers physique.

    On avait pris soin ni d’affamer ni de fouetter le peuple, les « spécialistes » étaient civilisés et connaissaient beaucoup de moyens pour asservir sans recourir aux tortures. En plus des efforts déployés pour rendre les gens inconscients, en plus de la pollution, de la nourriture abondante mais non nutritive, il y avait les médias qui servaient les buts du « pouvoir ». Le « pouvoir » apprenait aux gens leur sens du bien et du mal et leur dictait avec toutes les facilités, ce qu’ils devaient penser, faire et avoir. Les subliminaux n’étant ni connus des gens ni interdits par le « pouvoir », il en résulta une abondante récolte. En effet, il reçut en cette nouvelle ère les bénéfices de son travail amorcé depuis près d’un demi-siècle.

    Mais son jeu était dangereux puisqu’il avait oublié un petit détail. Il avait oublié que fondamentalement, l’homme cherche toujours la lumière à cause de la divinité de son essence. Et ce fut bien malheureux pour lui qu’il ait oublié ce détail.


    Les Thorncliff


    Une longue limousine beige et verte s’engagea dans une allée bordée d’arbres et de massifs de fleurs. Les jardiniers se retournèrent pour saluer respectueusement le jeune homme assis à l’intérieur. C’était le fils, Bob Thorncliff, qui revenait de l’université.

    Le chauffeur habile et attentif roulait doucement pour permettre à son jeune patron d’admirer la beauté due à l’immense richesse de la famille. Ces magnifiques jardins qui s’étendaient à perte de vue était l’oeuvre de Madame Jane Thorncliff, la mère de Bob. Elle dirigeait les jardiniers dans leur oeuvre, c’était la seule prérogative obtenue de son mari.

    Le chauffeur amorça le dernier virage avant d’immobiliser la voiture devant la pompeuse résidence du grand Rock Thorncliff. Attendant que son chauffeur lui ouvre la portière, Bob soupira devant la magnificence dépourvue d’esthétique de son père. Cette richesse étalée lui donnait une impression de vente aux enchères : le portail, haut et majestueux perdait de sa noblesse par l’ajout désordonné de vases, de statues, de colonnes brodées et de fioritures exagérées.

    En posant le pied par terre, Bob secoua la tête comme pour chasser une mauvaise image et sourit à Clark, son chauffeur préféré. Ce dernier lui glissa quelques mots puis, fit signe au serviteur, droit comme une épinette, de venir prendre les bagages de Monsieur. Clark, plein d’admiration pour ce jeune homme de vingt ans, dit au serviteur qui approchait :

– Monsieur Bob est demeuré le même. L’université et son savoir n’ont pas réussi à détruire ce charmant garçon. Je suis bien heureux qu’il revienne à la maison, sa présence m’a manqué !

– Pour sûr, Clark, il est bien gentil, Monsieur Bob ! ajouta le serviteur en retirant les malles.


*******

    À l’intérieur, dans le hall de marbre rose, Roch Thorncliff accueillit son fils plutôt sèchement.

– Ah, te voilà enfin ! lui lança-t-il d’un ton impatient. Tu sais que je n’aime pas que l’on me fasse attendre !

– Oui, père, je sais, répliqua Bob.

    Les yeux gris acier du sexagénaire ne s’illuminèrent même pas à la vue de son fils qu’il attendait depuis le matin. Cet homme vigoureux et puissant se figeait dans une attitude glaciale et ne l’adoucissait en aucune circonstance. Voilà bien des années, il avait posé un masque d’autorité rigide sur ses traits et s’en était si totalement imprégné que, même très heureux de revoir son fils unique, rien de sa véritable émotion ne transparut.

    Depuis longtemps, Bob avait percé le masque de son père et savait parfaitement que ce terrible bonhomme serait prêt à lui donner la planète s’il le jugeait nécessaire. Il se contenta de sourire et le suivit dans son bureau. Roch Thorncliff lui versa à boire. En levant son verre il lui dit :

– Je lève mon verre au plus brillant universitaire de toute l’Amérique !

– Merci, père, répondit Bob, mais ne me fais pas tant d’éloges, tu sais bien que pour moi rien n’est difficile !

– Oui, je sais. Tu as reçu ma vive intelligence en héritage et je me flatte d’avoir un fils comme toi. Tu es maintenant en mesure de succéder au grand Roch Thorncliff.

    Sans se soucier de l’expression amusée de Bob, il enchaîna :

– Ce n’est pas une mince tâche qui t’attend. Être l’un des hommes les plus riches et le plus puissant de ce monde n’est pas facile. Il te faudra être à la hauteur sans relâche et savoir survivre à toutes les traitrises. Maintenant que tu es revenu, je vais te glisser peu à peu les rennes de mon incontestable pouvoir parce que tu en es digne !

    Voyant son fils marcher vers la fenêtre obscurcie par les tentures trop lourdes, le vieil Aigle contempla sa réussite. Le costume, le port de sa tête, le mouvement de son corps, tout en Bob le rendait fier. Physiquement, il lui ressemblait : le même front haut, la même mâchoire carrée, seules la couleur de ses yeux bleus et la droiture de son nez différaient. Mais surtout, ce que le père percevait et qui le rendait si heureux c’était l’espace que son fils semblait occuper. Bob lui donnait toujours l’impression d’occuper à lui seul toute la pièce et sans vraiment comprendre le phénomène il en était toujours fasciné.

    Bob regarda dehors un court moment puis se retourna vers son père. Il y avait trop de meubles, trop de lampes, trop de pièces de collections dans ce bureau. Roch Thorncliff s’imposait à travers de multiples symboles tandis que Bob le faisait par sa seule personnalité. Après un léger retard, Bob répondit :

– Je te remercie de ta confiance et je sais que j’en suis digne, mais tu ne pourras compter sur mon assistance que dans un an. Ma formation n’est pas terminée et je dois me rendre en Angleterre pour étudier davantage.

– Ah, j’ignorais ce fait. Que te reste-t-il donc de si important à étudier ?

– Il existe, en Angleterre, une école hautement spécialisée dans l’étude du comportement humain et j’estime essentiel de comprendre et de connaître à fond cette science afin de mieux agir sur mon futur travail. Tu n’as pas oublié que les domaines de la communication et de la santé m’intéressent plus particulièrement ?

– Non, je ne l’ai pas oublié.

– Très bien, alors tu comprends pourquoi je dois y aller ?

    Pendant un moment, le père considéra l’annonce faite et répondit presque avec douceur :

– Je me vois dans l’obligation de te faire confiance puisque tu ne m’as jamais trahi. J’attendrai bien une autre année. Va, tu as ma bénédiction ! Maintenant monte voir ta mère et tâche de la secouer un peu !

    Puis reprenant son ton de commandant aigri, il ajouta :

– Laisse-moi à présent, j’ai à faire.

    Alors que Bob sortait, Roch Thorncliff leva la tête en sa direction, et bien à l’abri de tous les regards, il sourit à son fils bien-aimé.


*******

    Bob grimpa l’escalier en tirant sur la rampe de métal qui, vue d’en bas, représentait la scène d’une bataille sanglante du dix-huitième siècle. L’oeuvre y était magistrale, mais Monsieur Thorncliff eut le mauvais goût de faire poser des pierres brillantes dans les yeux des personnages et avait fini d’en détruire l’esthétique en la faisant peindre de couleurs criardes. Personne ne traversait le hall sans être « soufflé » par cette tapageuse fresque et cela plaisait à Monsieur Thorncliff.

    Donc, Bob grimpa les longs escaliers et se dirigea vers les appartements de sa mère. La trouvant au lit sans force et sans teint, il lui sourit et la taquina :

– Que fais-tu couchée en ce beau jour de juin ?

– Bob, mon petit Bobby, tu es enfin de retour ! Viens m’embrasser, je suis si heureuse de te savoir revenu. Ta seule présence me rend des forces. Je m’ennuie tellement dans cette luxueuse demeure que, malgré le nom de ma maladie, je crois fermement que mon mal vient de ce problème.

– Tu as sûrement raison, c’est pourquoi je décide de t’amener en Angleterre avec moi. Tu trouveras un nouveau sens à ta vie là-bas.

– Tu n’y penses pas, Bobby ! D’abord je suis sous les soins du Dr Shruler et ensuite ton père refusera que je quitte le Domaine Thorncliff. Ah, ça non, jamais il n’acceptera, ajouta-t-elle pour ne pas se laisser aller à cette idée.

    Bob s’assit sur le lit satiné et prit la belle tête de sa mère entre ses mains.

– Maman, aimerais-tu venir avec moi ?

    Ses yeux de velours brun s’embuèrent. Elle luttait. Avec douceur, Bob secoua un peu son attention. Elle se défit de cette douce étreinte et ses boucles brunes glissèrent entre les doigts du jeune homme. Sans quitter le couvre-lit du regard, elle lui dit en soupirant :

– Bien sûr que j’aimerais aller avec toi, mais ton père refusera, tu le sais bien !

– C’est tout ce qui m’importait de savoir. Toi et moi partirons pour l’Angleterre dans quelques jours. J’ai un magnifique ranch là-bas et de superbes chevaux pour te ravir !

    La pâle et jolie Jane sourit à ce grand garçon qu’elle adorait.

– Maman, reprit-il, je t’ai parlé du travail extraordinaire que mes amis accomplissaient en Angleterre...

– Je sais, Bobby, je sais bien mais ce n’est pas pour moi. Si j’étais une femme libre j’y serais allée depuis longtemps. J’ai lu les écrits que John m’a procurés et j’ai trouvé cela très bien, mais même si je suis fabuleusement riche, je n’ai droit à aucune liberté sauf celle que ton père veut bien m’accorder.

    Une femme de chambre qui entrait, interrompit le dialogue. Bob se leva pour la saluer. Elle rougit de cette politesse, salua le fils Thorncliff et dit à sa patronne :

– J’ai apporté vos médicaments, Madame, dès que vous les aurez pris, je vous aiderai à votre toilette. Vous avez rendez-vous cet après-midi pour l’inauguration de l’hôpital de votre mari.

– Seigneur ! se plaignit Jane, ça ne finira donc pas ? Je n’aurai jamais la force de supporter encore une autre éprouvante rencontre !

– Ne vous tracassez pas, Madame, votre médicament fera des miracles !

    La mère et le fils échangèrent un regard et ce dernier la quitta. Il monta chez son cousin qui logeait dans l’aile sud de la vaste demeure.

    En le voyant entrer il se précipita vers lui et le serra à l’étouffer.

– Bob ! Quel plaisir ! Entre mon vieux, il y a si longtemps que nous nous sommes vus ! Tu es magnifique !

– John, tu es la personne qui m’a le plus manqué !

    Les appartements de John étaient vivants, bâtis à son image. Des plantes à la peau lustrée envahissaient la place à la recherche de la lumière. Deux magnifiques chats, l’un blanc et l’autre noir dormaient dans les pattes l’un de l’autre. Un aquarium de quatre mètres laissait voir les espèces de poissons les plus colorés et les plus bizarres.

    Bob aimait venir chez son cousin, sa volubilité et son sens de l’humour ne se tarissaient jamais.

    John occupait le poste de second secrétaire de Roch Thorncliff. Qualifié et habile, rien ne lui échappait. Il paraissait se nourrir de la perte d’énergie des autres : son habilité à ne jamais être malade ou fatigué lui avait fait acquérir, à trente ans, ce poste très envié.

    Physiquement, ce n’était pas un bel homme, ses cheveux raides et noirs corbeau encadraient un visage long au dessin trop étroit. Ses dents, bien alignées et très blanches étaient proéminentes. Comme tous les Thorncliff, il était grand et mince. Ses parents moururent dans un accident alors qu’il était bébé. Son oncle le prit sous tutelle et le plaça dès l’âge de six ans dans un collège d’Angleterre. Il avait du mal à supporter le caractère enjoué de cet enfant.

    Roch Thorncliff dut se rendre à l’évidence que John était doué, il en fit donc son second secrétaire. Ainsi, il s’évitait un contact permanent avec ses rires et son enthousiasme débordant. Visiblement, le grand patron n’aimait pas John, mais c’était un Thorncliff de race pure et il ne l’avait jamais trahi. De son côté, John connaissait les sentiments de son oncle à son égard et évitait les rencontres personnelles. C’est pourquoi il avait choisi de vivre dans l’aile sud de la résidence, se payant ainsi une paix durable.

    John fit asseoir son cousin et le rejoignit après avoir préparé du thé chaud. Il lui dit tout heureux :

– Je suis vraiment content que tu sois de retour. Nous pourrons travailler de concert et établir les bases plus solidement.

– Je crains de te décevoir un peu, John, je repars en Angleterre pour compléter mes étapes.

    Sans sourciller de désappointement John lui sourit.

– Tu salueras bien Mérick et Urul pour moi. Il y a un sacré bout de temps que je ne les vus ! Crois-tu avoir le temps de tout terminer dans l’année ?

– Oui, j’en suis sûr. Je dois profiter de cette chance, après il ne me sera plus possible de m’absenter aussi longtemps. J’ai décidé d’emmener maman, elle est dans un état mental misérable. Elle a cessé de lutter et son moral est au plus bas. Je ne comprends pas ce qui lui arrive.

– Tu comprendras très vite lorsque tu sauras qui la soigne !

– Ah oui ? Dis-moi qui ?

– C’est le Dr Shruler, la dernière trouvaille de ton père !

– Shruler... Attends... J’ai étudié quelque chose sur le comportement des masses, serait-ce le même ?

– Oui, précisément. Ton père l’a fait venir pour diriger les recherches à son nouvel hôpital. Il le considère comme un génie.

– Ses écrits sont ceux d’un dément, comment se fait-il que père ne s’en soit pas aperçu ?

– Ton père désire augmenter l’efficacité des travailleurs de ses usines et ce docteur-là lui a promis des merveilles, c’est tout ce qui lui importe. C’est pourquoi il a tant investi pour son hôpital. Cette bâtisse cache des laboratoires de recherche très importants qui seront financés en partie par les richissimes personnages malades.

Mais parlons plutôt de tante Jane. Je vais la voir régulièrement pour l’aider un peu, mais son milieu est si restimulant qu’elle échoue de plus en plus. C’est difficile d’aider une victime alors qu’elle cherche à motiver tous ses échecs.

– Quelle tâche ! s’exclama Bob en fixant le vide, parfois je me demande si nous réussirons ?

– Bien sûr que nous réussirons ! répondit John en riant. Cette monstrueuse machine ne tient que sur le mensonge. Une fois la tête désorganisée, le corps se remettra à fonctionner normalement. Et puis, nous ne sommes pas seuls, nos amis sont là !

– Tu as raison, les vrais ennemis sont peu nombreux, les autres ne sont que des dupes ! J’ai quelquefois tendance à l’oublier.

– Dis-moi, cousin, ton père ne t’a pas posé de questions sur tes prochaines études ?

– Non, il ne m’en posera pas non plus. Il croit que je me rends en Angleterre pour suivre des cours spéciaux sur le contrôle des individus. Puisque ces cours sont ultra-secrets, il ne tiendra pas à en parler ouvertement. Je pense aussi qu’il se sent mal à l’aise dans ce domaine et préfère ne pas regarder la vérité en face.

– Ce n’est pas un bon point pour son contrôle absolu. J’espère que Shruler n’en sera pas informé trop rapidement !

– Je dois te quitter maintenant, je déjeune en compagnie de mon père. J’irai à cette inauguration et je tâcherai de rencontrer « Croque-mitaine », ainsi je serai mieux renseigné sur son compte. Je reviendrai ce soir si tu es disponible.

– Je m’arrangerai pour l’être, à plus tard Bob !

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