Pas mariée à trente ans, pourquoi ?

Un meurtre crapuleux, pourquoi ?

Des demi-vérités qui pourraient changer une vie ?

Des choses semblables vous sont-elles arrivées à vous aussi ?

Découvrez toutes ces histoires dans ce très beau roman pittoresque, qui se passe en plein coeur de Montréal.

SOMMAIRE

Le café des amis

Face de serpent

Le drame

Qui était au service ?

Le souper avec Tony

Mahécor, le latté-lait-e-soya

Chez les Dior

Le baby-sitting

Annie, son amie

Andrée

Annie contre-attaque

La croisière à Aruba

Un nouveau départ

Los Angeles

On se marie

La colère des dieux

Le petit Pascal

La convalescence

Pascal sort de l'hôpital

Des nouvelles inattendues

Ce qui devait se passer arrive

La décision

Conclusion

MAHÉCOR, LE LATTÉ-LAIT-DE-SOYA

Cela faisait plus de six mois qu'elle voyait régulièrement Mahécor. Elle le trouvait beau, charmant et bien élevé.

Quand ils avaient le temps, ils échangeaient sur quelques sujets, mais cela était très rare car il arrivait toujours dans la période la plus achalandée.

Elle se souvenait qu'il aimait lire et qu'il voulait écrire. Il avait commencé une saga qui se passait du temps des colonies en Afrique.

Comme le livre intitulé Racine, lui avait-il dit.

Stéphanie avait été perplexe car mis à part les revues Marie-Claire, Elle ou Châtelaine auxquelles elle était abonnée, elle n'aimait pas lire.

Ayant arrêté l'école à seize ans, mais décrochée de ses cours bien avant, elle n'avait jamais eu le goût pour la lecture ni pour les études. Grâce à Annie, elle vivait dans un bel appartement à moindre frais et elle pouvait l'accompagner dans des soirées ou des spectacles qui auraient été hors de sa portée sinon.

Elle eut un pincement au cœur et si tout cela venait à changer ? Son monde en serait bouleversé.

La première neige venait de tomber recouvrant Montréal d'une fine épaisseur blanchâtre. Les enfants étaient excités. Tout comme Stéphanie qui adorait l'hiver car elle pouvait alors s'adonner au seul sport qu'elle acceptait de pratiquer : le ski de fond, soit sur le Mont-Royal soit dans les parcs Angrignon ou Maisonneuve.

Elle avait revu Mahécor deux fois sans avoir pu lui parler. Aujourd'hui, France l'avait appelé car un employé était malade et elle était rentrée au café pour la dépanner.

Les flocons tombaient dehors, mais il faisait quelques degrés au-dessus de zéro et un vent nul, un bon temps pour le ski de fond. D’ailleurs, elle avait mis ses skis dans son auto, pour y aller après son service.

Il n'y avait que très peu de clients, et perdu dans ses pensées, elle n'entendit pas l'homme qui lui passait sa commande. Elle leva les yeux et lui sourit en le reconnaissant. Mahécor Dior se tenait devant elle.

– Un latté-lait-de-soya, s'il te plaît Stéphanie. Je vais le prendre ici pour une fois.

Il portait son uniforme de la Société des Transports de Montréal.

– Tu travailles aujourd'hui ?

– Oui, il y a une vague de grippe et par le fait même, un manque de chauffeur. Ils ont demandé des volontaires. Ma mère peut garder les petits la fin de semaine, donc je peux travailler. Mais là je viens de finir ma route.

Mahécor regarda autour de lui, puis lui demanda :

– As-tu le temps de t'asseoir ?

– Bien sûr. C'est calme. Prends un des fauteuils, je t'amène ta commande.

Stéphanie lui indiqua les gros fauteuils en cuir brun à côté de la fausse cheminée. De là, elle aura une vue parfaite sur la porte d'entrée.

Dès qu'elle s'assoit, Mahécor un peu gêné lui avoua :

– Je t'ai vu à l'enterrement et je voulais te remercier d'être venue.

...