La cour du grand-duc

 

Le grand-duc, à la veille d’être ruiné, engage les comédiens qu’il aurait voulu faire jouer dans son théâtre.


Tout cela pour amadouer le prince et surtout sa soeur, sur laquelle il a des vues.


Réussira-t-il ?


À vous de voir… Vous en serez captivés !

Sommaire



Introduction

Seront-ils engagés ?

Balthazard au palais du grand-duc

Excursion aux eaux de Bade

La petite troupe est complète

Arrêt à Strasbourg, puis à Krusthal

Balthazard fait son entrée dans Carlstadt

Pas de théâtre

Le grand-duc a des ennemis

Son Altesse plus soucieuse que la veille

Il se laisse persuader

Les  seigneurs de sa nouvelle cour

Un vrai baron pour se pratiquer

Le secret dévoilé

Arrangez tout cela

Lequel des deux prétendants, Délia choisira-t-elle ?

Que faire avec le prince ?

Conclusion



Introduction



La fin de l'année dramatique avait ramené à Paris les troupes licenciées des théâtres de province. Tout un peuple, toute une bohème d'acteurs cosmopolites, s'étaient repliés vers le centre commun, dans ce vaste bazar parisien où les directeurs des départements viennent se pourvoir chaque année et organiser l'assortiment de comédiens qu'ils offrent à leur public.


Quand le temps est mauvais, le marché se tient dans un obscur café du quartier Saint-Honoré. Quand il fait beau, les acheteurs et la marchandise se rencontrent sous les tilleuls du Palais-Royal.


Ce chapitre de la traite des blancs fournit de singuliers détails, de piquants épisodes, qui pourraient nous entraîner bien loin hors de notre sujet, si nous nous amusions à peindre ces curieuses figures comiques, tragiques, lyriques, hommes et femmes, jeunes et vieux, cherchant fortune, dissimulant leur misère, et se drapant à l'espagnole dans la plus ample de toutes les vanités.


Écoutez-les parler de leurs succès récents. Que de bravos ! Quel enthousiasme ! Ils ont plus de laurier que de chapeau. Le midi les pleure. S’ils vont à l'ouest, le nord ne se consolera pas.


Du reste, peu leur importe. Pourvu que l'engagement leur donne de quoi vivre, ces artistes nomades changent de garnison avec une insouciance toute militaire...


C'était donc par une belle journée d’avril. Le soleil brillait, et parmi les promeneurs qui affluaient dans le jardin du Palais-Royal, on remarquait plusieurs groupes de comédiens. Il était facile de les reconnaître à leur physionomie, à leur costume, et à un je ne sais quoi de dramatique qui se révélait dans toute leur personne.



Seront-ils engagés ?



La saison était déjà fort avancée. Toutes les troupes étaient formées, et ceux qui restaient, n'avaient plus qu'une bien faible chance d’engagement. Leur anxiété se lisait sur leur visage.


Un homme d'une cinquantaine d'années passa devant ces groupes, et les comédiens le saluèrent profondément, avec respect, avec espoir. Il jeta sur eux un regard rapide, puis ses yeux se reportèrent avec une feinte application sur le journal qu'il tenait à la main.


Quand il fut loin, les artistes qui avaient pris de belles attitudes pour captiver son attention, voyant que leurs peines étaient perdues, laissèrent éclater leur mauvaise humeur :


— Balthazard est bien fier, dit l'un d’eux. Il ne daigne plus nous adresser un mot en passant.


— Peut-être n'a-t-il besoin de personne, reprit un autre. Je crois qu'il n'a pas de théâtre cette année.


— Ce serait étonnant. Car il passe pour un directeur habile.


— S'abstenir est quelquefois une preuve d'habileté, quand les conditions ne sont pas avantageuses. Aujourd'hui la province devient si difficile ! Les départements lésinent d'une façon si choquante sur le chapitre des subventions ! Ah ! mes pauvres amis, l'art est bien bas !


Pendant que les comédiens mécontents continuaient cette conversation, Balthazard abordait avec empressement un jeune homme qui venait d'entrer dans le jardin par le passage du perron. Ils allèrent s'asseoir ensemble à une des tables que le café de Foy place sous les arbres aussitôt que les premières feuilles le permettent.

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