Ma cousine Pot-Au-Feu
Auriez-vous aimé vivre dans un château ? Quel genre de vie pensez-vous y trouver ? Est-ce vraiment ce qu'on peut appeler une vie de château ?
Découvrez la vie sévère à l'intérieur de celui-ci, mais aussi la vie aristocratique à Paris qui vous amènent adroitement à une autre époque.
Sommaire
Prologue
Les habitants du château de Vaudelnay
Les habitudes au château
Oncle Jean a un secret
Toute une surprise !
À quoi s’attendre ?
Mon jardin et mon ouvrier docile
Rosie et ma première communion
Gaston au collège
Une visite à son vieil oncle
L’histoire de l’oncle Jean
Les vacances au château
La visite au Louvre
Madame la-confiture-de-roses
Ce qu’une lettre peut faire
Gasty revient à Paris
Partir pour Vaudelnay ?
Une révélation ?
Gaston dévoile ses sentiments
Conclusion
Des livres captivants
Mot de la fin
Prologue
M. Léon de Tinseau est né en 1844 et est mort à Paris en 1921. Il a écrit plusieurs oeuvres dont celle-ci : Ma Cousine Pot-Au-Feu.
Ses autres titres sont : Faut-il aimer ? Le clef de la vie, Au coin d’une dot, Bouche close, Le Chemin de Damas, Dernière campagne, La deuxième page, Le duc Rollon, En Norwège, Les deux consciences, Du mouron pour les petits oiseaux, Dette oubliée, La Chesnardière, Montescourt.
Il a aussi collaboré aux nombreuses revues littéraires de l’époque.
Suivez l’histoire de Gaston et de sa famille, ses années au Collège et ses vacances au château. Une bien belle histoire...
Les habitants du château de Vaudelnay
Mes parents m'ont mis tard au collège de Poitiers, tenu par les jésuites. Vous avez bien entendu : par les jésuites, ce qui n'empêche point qu'à la seule pensée de me voir faire ma première communion ailleurs qu'« à la maison », ma mère avait jeté les hauts cris.
Je me hâte de dire qu'elle ne les jeta pas longtemps et que la question fut bientôt tranchée selon ses préférences. Mon père aimait beaucoup la meilleure et la plus sainte des femmes : la sienne, et je crois qu'il aimait presque autant sa tranquillité. Pour fuir une discussion, il aurait fait la traversée d'Amérique, bien qu'il n'eût jamais mis le pied, il le confessait lui-même, sur un appareil flottant autre que la nacelle où son garde et lui s'embarquaient l'hiver, afin de chasser les canards.
Il s'était marié quelques années après la trentaine, car on ne faisait rien de bonne heure chez nous, du moins en ce temps-là. Ce mariage, fort heureux, fut assurément le seul acte saillant de sa vie, depuis le jour où il faillit porter la cuirasse ainsi que le faisaient, à dater de saint Louis, tous les Vaudelnay du monde, quand ils n'étaient pas dans les ordres.
Mais la révolution de 1830 avait mis fin à cette vieille habitude, et mes arrière-parents, ainsi que leur fils lui-même, auraient considéré que l'honneur du nom était compromis si l'un des nôtres avait passé, fût-ce un quart d'heure, au service de Louis-Philippe.
Je suppose que mon père aura connu quelques heures pénibles en se retrouvant au château de Vaudelnay, triste comme une prison et sévère comme un cloître, après les deux années moins sévères et moins tristes, vraisemblablement, qu'il venait de passer à l'école des Pages. Quoi qu'il en soit, il dut prendre son parti en philosophe, c'est-à-dire en homme résigné, car à l'époque de nos premières relations suivies, j'entends vers la cinquième ou la sixième année de mon âge, cette résignation ne laissait plus rien à désirer.
À cette époque, nous étions huit personnes à Vaudelnay, je veux dire huit maîtres pour employer l'expression consacrée, bien que ce titre n'appartînt en réalité qu'à un seul des habitants du château, mon grand-père, alors déjà extrêmement vieux, mais d'une verdeur étonnante.
Autour de lui un frère plus jeune, deux soeurs plus âgées, tous trois confirmés dans le célibat, et ma grand'mère que nous respections tous comme un être surnaturel parce qu'elle avait été, enfant, dans les prisons de la Terreur, composaient une sorte de conseil des Anciens, honoré de certaines prérogatives. Je désignais cette portion plus que mûre de ma famille sous le nom d'ancêtres, dans les conversations fréquentes que je tenais avec moi-même, à défaut d'interlocuteur plus intéressant.
Les trois autres habitants du château, c'est-à-dire mes parents et moi, formaient une caste inférieure, exclue de toute part au gouvernement, voire même à l'examen des affaires. Mais, comme dans tout état monarchique bien constitué, chacun des citoyens de Vaudelnay, obéissant et subordonné par rapport au degré supérieur de la hiérarchie, devenait, relativement à l'échelon placé au-dessous, un représentant respectueusement écouté de l'autorité primordiale et souveraine.
Cette discipline, harmonieuse à force d'être parfaite, qui excite encore mon admiration et mes regrets, quand j'y pense aujourd'hui, se manifestait jusque dans la classe nombreuse des domestiques, dont quelques-uns, accablés par la vieillesse, devaient causer plus d'embarras qu'ils ne rendaient de services.
Mais il était de règle à Vaudelnay qu'un serviteur ne sortait de la maison que cloué dans son cercueil ou congédié pour faute grave, deux phénomènes d'une égale rareté, grâce au bon air, au bon régime et à l'atmosphère de subordination invétérée que l'on trouvait au château et dans les dépendances.
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