La Fin des Livres
 

Une question d'actualité : Est-ce la fin des livres ? Des philosophes, artistes et intellectuels qui se content des peurs, ça vous le dit ?

Leurs prédictions pour l'avenir se sont-elles réalisées ? À vous d'en juger.

Chose certaine, ils n'avaient pas prévu la technologie des ordinateurs et d'internet.

Sommaire


Un de ces vendredis scientifiques

Un souper au Club

Prévisions d’un naturaliste végétarien

Que deviendront les arts ?

La destinée des livres

Les inconvénients de la lecture

Nos oreilles pour lire ?

Que deviendront les bibliothèques ?

Littérature et musique « at home »

Le journal quotidien

L’illustration ?

Conclusion

Des livres captivants

Mot de la fin




Note à propos de la couverture : L’illustration a été faite par l’auteur Albert Robida. Elle a été extraite d’un de ses livres Le vingtième siècle, publié en 1883.



Prologue



Cet ebook est extrait des Contes pour les Bibliophiles de Albert Robida et Octave Uzanne. Il a été publié en France en 1895.



Les voici, dans un self-portrait.



Ressemblant, n’est-ce pas ?

De Albert Robida, numérisé par Michael Ward, 2000









Un de ces vendredis scientifiques



Ce fut, il y a deux ans environ, à Londres, que cette question de la fin des Livres et de leur complète transformation fut agitée en un petit groupe de Bibliophiles et d’érudits, au cours d’une soirée mémorable dont le souvenir restera sûrement gravé dans la mémoire de chacun des assistants.


Nous nous étions rencontrés, ce soir-là, — qui se trouvait être un des vendredis scientifiques de la Royale Institution, — à la conférence de sir William Thompson, l’éminent physicien anglais, professeur à l’Université de Glascow, dont le nom est connu des deux mondes depuis la part qu’il prit à la pose du premier câble transatlantique.


Devant un auditoire brillant de savants et de gens du monde, sir William Thompson avait annoncé que mathématiquement, la fin du globe terrestre et de la race humaine devait se produire au juste, dans dix millions d’années.


Se basant sur les théories de Helmholtz que le soleil est une vaste sphère en train de se refroidir, c’est-à-dire de se contracter par l’effet de la gravité sur la masse à mesure que ce refroidissement se produit, sir William, après avoir estimé la chaleur solaire à celle qui serait nécessaire pour développer une force de 476,000 millions de chevaux-vapeur par mètre carré superficiel de sa photosphère, avait établi que le rayon de la photosphère se raccourcit d’un centième environ en 2,000 ans et que l’on pouvait fixer l’heure précise où la température deviendrait insuffisante pour entretenir la vie sur notre planète.


Le maître physicien nous avait non moins surpris en abordant la question de l’ancienneté de la terre, dont il développait la thèse ainsi qu’un problème de mécanique pure. Il ne lui attribuait point un passé supérieur à une vingtaine de millions d’années, en dépit des géologues et des naturalistes.


Et il montrait la vie venant à la terre dès la naissance du soleil, quelle qu’ait été l’origine de cet astre fécondant, soit par le résultat de l’éclatement d’un monde préexistant, soit par celui de la condensation de nébuleuses antérieurement diffuses.


Nous étions sortis de la Royale Institution très émus par les grands problèmes que le savant professeur de Glascow s’était efforcé de résoudre scientifiquement devant son auditoire.


L’esprit endolori, presque écrasé par l’énormité des chiffres avec lesquels sir William Thompson avait jonglé, nous revenions, silencieux, en un groupe de huit personnages différents, philologues, historiens, journalistes, statisticiens et simples curieux mondains, marchant deux par deux, le long d’Albemarle street et de Piccadilly.


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La Vie Électrique, Albert Robida, illustrateur, ingénieur, l'ancêtre fou, voyage de fiançailles, explosifs et asphyxiants, le grand médicament, guerre humanitaire, Paris et Bretagne

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