Fausses pistes

 

Comment vous y prendriez-vous si vous aviez à résoudre une enquête à propos d'une attaque d'un couple de septuagénaires ?


Suivez l'inspecteur Boileau et son équipe. Voyez comment ils s'en sortent avec si peu d'indices !

Sommaire



1. Un grand cri

2. Indices

3. Briefing

4. Début de piste

5. Fast Food

6. Des broutilles ?

7. Rien ne colle !

8. Mieux que rien

9. Un cas complexe

10. Le pusher

11. La barbe

12. Les funérailles

13. Les symboles

14. Infiltration

15. Rancunes

16. Dans le pétrin

17. Enfin des progrès

18. Un coup d'épée dans l'eau

19. Révision de dossier

20. Miramichi

21.Un accent de Sherbrooke

22. Super caméra

23. Panique et adrénaline

24. Épilogue

Du même auteur

Mot de la fin


1. Un grand cri



Granby, Québec. Septembre 2012


Bernard n’avait pas allumé le plafonnier, il ne voulait pas être vu. Il se tenait, en robe de chambre, devant la grande fenêtre de son salon. Il surveillait la venue de la jeune dame qui lui livrait son journal tous les matins. Il la trouvait jolie.


À soixante-seize ans, il ne se faisait plus d’illusions sur ses charmes et sur sa capacité à draguer les jeunes femmes, mais il ne se privait pas d’observer la beauté quand l’occasion se présentait.


De plus, celle-ci avait des airs de sa Claudette, au même âge. Cette façon de sautiller en courant l’avait séduit plus de cinquante ans auparavant.


Maintenant, Claudette ne sautillait plus. À soixante-quatorze ans, elle avait du mal à marcher. Pour le moment, elle dormait, ou faisait semblant, jusqu’à ce que l’odeur du café lui ouvre l’appétit.


Leur routine matinale n’avait pas changé depuis les dix dernières années. Bernard se levait le premier vers 5 h 30. Dès que le journal était entre ses mains, il préparait le café tout en lisant les grands titres.


Son épouse venait le rejoindre quelques minutes plus tard. Elle savait, depuis leur mariage, que son homme préférait être seul le matin. Il pouvait échapper lentement à l’engourdissement du sommeil dans le silence et, sauf en été, dans l’obscurité.


En ce matin de septembre, le soleil se lèverait seulement vers 7 h 30 et le ciel maussade promettait de retarder l’aube d’une bonne heure.


J’espère qu’il ne pleuvra pas cet après-midi, nous devons aller acheter le cadeau d’anniversaire de Félix.


Bernard récapitulait mentalement le programme de leur journée quand la petite voiture rouge s’arrêta devant la maison. Bernard recula d’un pas. Il ne voulait pas risquer de l’effrayer ni de passer pour un vieux satyre.


La silhouette gracieuse de la jeune femme bondit littéralement et vint déposer le journal roulé dans la boite prévue à cet effet. Elle retourna à la voiture aussi prestement, démarra et disparut. Toute l’opération n’avait pas duré quinze secondes.


Que de vigilance pour quelques instants de plaisir visuel ! se dit-il en allumant le plafonnier.


Il ouvrit la porte latérale, sentit l’air froid couler sur ses chevilles, attrapa le rouleau de papier, rentra et commença à déplier le journal en se dirigeant vers la cafetière.


Il entendit soudainement le bruit d’une porte qui s’ouvre, justement celle qu’il venait de refermer. Il se retourna, une ombre se jeta sur lui...


***


Quelques minutes plus tôt, Alex marchait rapidement. Il avait faim, il avait froid et était en colère.


C’te criss de cochon là mériterait une bonne volée ! Il aurait pu me faire confiance encore une fois. J’ai toujours fini par payer ma coke. J’suis un gars fiable, tabarnak !


Son « pusher » habituel avait refusé de lui faire crédit et de lui avancer les quelques grammes de cocaïne lui étant nécessaires. Sans argent, dans une ville étrangère, il ne voyait pas comment il pourrait combler son besoin pressant. Son angoisse augmentait à chaque pas. Il avait du mal à réfléchir, à activer ses neurones.


J’vais quand même pas essayer de dévaliser un dépanneur, comme ce crétin de Frank. De toute façon, ils sont encore fermés à cette heure et les 24/71 sont trop bien protégés.


Frank, qu’il connaissait peu, venait de se faire arrêter par la police. La caméra de surveillance du commerce qu’il avait cambriolé l’avait trahi.


Dans le milieu qu’il fréquentait, les nouvelles se répandaient comme une tache d’huile. En ce moment, il devait faire les cent pas dans sa cellule, affrontant seul son manque de drogue. Cette pensée le fit frissonner davantage et augmenta d’un cran son malaise.


Je dois trouver une solution TOUT DE SUITE !


La petite voiture rouge passa près de lui, autrement la rue était déserte. Il vit bien que la conductrice quittait le véhicule sans arrêter le moteur.


Il se demanda s’il avait le temps de la voler. Mais déjà, la jeune dame revenait et démarrait. Il se dit qu’il aurait pu l’accoster et lui soutirer quelques dollars. Il n’avait pas réagi assez vite et avait laissé une occasion s’échapper.


Il vit un vieux monsieur en robe de chambre ouvrir la porte latérale du bungalow, saisir le journal et rentrer. Cette fois-ci, il ne prit pas le temps de réfléchir, il fonça…


***


C’est la douleur qui força Bernard à reprendre connaissance. Il avait mal partout. Claudette était étendue par terre, de dos, contre lui. Il tenta de la retourner et réalisa qu’il avait les poignets entravés. Il vit du sang, il sentit que son corps était froid en la touchant.


Un objet dur blessait sa cuisse. Il se souvint qu’il avait son iPhone dans la poche de sa robe de chambre. Il réussit à le prendre en se tortillant.


Il composa le 911. La répartitrice lui demanda la raison de son appel. Bernard ouvrit la bouche, mais aucun mot ne venait. Il poussa un grand cri de désespoir, un son strident à peine humain, et s’évanouit.


2. Indices



L’inspecteur Louis Boileau, responsable de la section des crimes contre la personne du district de l’Estrie, arriva sur la scène peu de temps après le policier-enquêteur Steve Sauvé.


Ce dernier était déjà sur l’autoroute 10 quand il avait été prévenu. Gyrophares et sirène en action, il ne lui avait fallu que dix minutes pour atteindre le petit bungalow et prêter mainforte aux policiers municipaux ayant répondu à l’appel d’urgence.


Le périmètre de sécurité était déjà délimité, ne laissant qu’un passage pour les ambulanciers. D’ailleurs, Sauvé était arrivé sur les lieux au moment où ces derniers embarquaient le vieillard. Il en informa son supérieur.


— Ils l’ont emmené à l’urgence de l’hôpital de Granby, précisa Sauvé. Il était inconscient et selon l’ambulancier, en très mauvais état. Ils enverront une équipe pour récupérer le corps de la femme dès que nous aurons terminé nos investigations de la scène de crime.


— Donc, il y avait un homme et une femme, précisa Boileau. Personne d’autre ?


— Personne d’autre.


— Êtes-vous entré dans la maison ?


— Pas encore, je vous attendais.


— Très bien. Cependant, nous allons attendre l’équipe de Julie. Entretemps, menez-moi au policier qui est arrivé le premier sur les lieux.


Julie Fontaine, une jeune femme au début de la trentaine, était responsable du service informatique, des recherches dans les bases de données et des investigations de scènes de crime.


Étant la seule civile au quartier général de la Sureté du Québec à Sherbrooke, elle tenait à marquer cette différence en s’habillant de façon excentrique, ce qui lui attirait régulièrement les taquineries de ses confrères de travail. Mais Julie n’avait pas le sourire facile et ne manquait pas de rétorquer avec des commentaires caustiques. Malgré tout, elle avait la réputation d’être très méticuleuse et terriblement efficace.


...

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