LE CHAMANE SANGLANT

 

Sherbrooke, juin 2010.

Une auto dans la rivière, la propriétaire manque à l’appel. Tous les indices pointent vers Jack Laurin, surnommé Le Chamane. Accident ? Enlèvement ? Meurtre ?

Comment fera-t-il pour convaincre l’inspecteur Boileau et son équipe de son innocence sans dévoiler son secret ?

Si vous avez aimé Fausses Pistes, vous aimerez aussi celui-ci, assurément !

En parler à Boileau



L’inspecteur Boileau profitait de cette fin de journée pour classer ses papiers et réfléchir posément à certains détails des enquêtes qu’il pilotait. Il se disait qu’une heure ou deux de travail, après la fermeture des bureaux, lui éviterait peut-être de commencer sa journée du lendemain à la pointe du jour. Il eut du mal à cacher sa déception quand Steve vint frapper à sa porte.


— Je suis désolé de vous déranger, mais Julie et moi pensons qu’il y a urgence.


Steve résuma rapidement les faits.


— Il y a peut-être un cadavre dans cet appartement, ou pire, une personne blessée et incapable d’appeler des secours.


Boileau réagit promptement. Il nota l’adresse et décrocha le combiné de téléphone.


— Rends-toi sur place avec un policier municipal. Je m’occupe d’obtenir un mandat et d’envoyer un serrurier. Je vous rejoins dès que je peux.


Steve n’eut pas besoin d’attendre le serrurier. L’appartement en question était situé dans un immeuble affichant « chambres à louer », le concierge habitait au rez-de-chaussée. Il ne se fit pas prier pour ouvrir quand il vit l’uniforme du policier municipal.


Ils firent rapidement l’inspection du petit logis ne comprenant que deux pièces. Il n’y avait personne et tout semblait en ordre. Aucune trace de bagarre non plus. Ils refermaient la porte quand Boileau arriva avec le serrurier.


— Fausse alerte, déclara Steve. Je suis désolé de vous avoir dérangé pour rien.


— Ne t’en fais pas avec ça, répondit Boileau. Il valait mieux ne pas prendre de chance. De toute façon, votre histoire m’intrigue. Je n’aurais pas dormi sur mes deux oreilles si nous avions attendu. Avez-vous déplacé des objets ?


— Nous n’avons touché à rien, mais j’ai laissé une note sur la table demandant à la dame de nous contacter à son retour.


Le concierge ne les avait pas quittés d’une semelle, il était évident qu’il désirait des détails, cela lui ferait une bonne histoire à raconter aux autres locataires. Boileau décida de lui donner un peu de viande autour de l’os et d’en profiter pour l’interroger.


— Ne vous en faites pas, lui dit-il avec un sourire. Nous avons retrouvé sa voiture, probablement volée, et nous voulions le lui annoncer. Comme elle ne répondait pas au téléphone, nous avons craint pour elle et sommes accourus.


— Ah, je comprends, affirma le concierge. De toute façon, elle n’est pas souvent chez elle à cette heure.


— Est-ce que vous la connaissez bien ?


— Bof, je collecte le loyer une fois par mois, mais à part ça, je ne sais pas grand-chose d’elle. Elle est gentille, toujours souriante, mais pas jasante. Je suppose qu’elle travaille le soir parce que je l’ai vue passer quelques fois toute pomponnée. D’ailleurs, elle m’a dit qu’elle préfère venir me porter le chèque elle-même pour ne pas risquer d’être réveillée.


— Est-ce qu’elle vit seule ?


— Je crois que oui.


— Reçoit-elle des amis, des visiteurs ?


— Je n’en ai jamais vu, mais je ne vois pas tout ! Elle utilise l’accès arrière, celui qui donne sur le stationnement, et mon appartement est sur le devant. Un locataire peut très bien faire entrer un ami sans que je le sache. En plus, je ne perds pas mon temps à épier les locataires, monsieur, j’ai du travail à faire et je me couche tôt.


— Bien sûr, approuva Boileau devinant que le concierge se sentait accusé de commérage. Si vous la voyez passer, soyez gentil de lui demander de nous contacter.


L’inspecteur Boileau lui tendit sa carte professionnelle avec une certaine emphase dans le geste tout en le remerciant de sa collaboration.


Une fois rendu à l’extérieur, Steve questionna :


— Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?


— Pour l’instant, rien du tout. On n’ouvre pas un dossier d’enquête criminelle chaque fois que quelqu’un prend quelques jours de vacances sans en avertir ses voisins.


— Mais il y a l’auto retrouvée dans la rivière, ce n’est pas habituel.


Boileau le regarda avec un air sérieux.


— Dois-je te rappeler que notre section s’occupe des crimes contre la personne ? Cet évènement ne relève pas de notre service. Il s’est produit sur le territoire de la Sureté municipale et ils ont le dossier en main. À la rigueur, ils demanderont l’assistance de nos confrères de la division des crimes contre la propriété.


— Alors nous devons simplement fermer les yeux et nous mêler de nos affaires, répliqua Steve sur un ton scandalisé.


— Officiellement, oui. Nous nous contenterons de relayer les informations aux bonnes personnes, par la voie officielle.


Steve était manifestement déçu, mais les directives de son patron étaient claires.


— Par contre, continua l’inspecteur en souriant, tu possèdes le flair d’un chien de chasse et Julie une capacité d’observation hors du commun. Je suis porté à faire confiance à vos intuitions. Rien ne vous empêche de garder l’œil ouvert, et de me tenir au fait de vos trouvailles, sans négliger les dossiers en cours, évidemment.


— Évidemment, acquiesça Steve d’un air entendu.

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