SOS Catou
 

Seriez-vous du genre à jeter une bouteille à la mer ?

Qui est donc cette Catou ? Est-elle en danger ?

Qu'est-ce que le nouveau patron de Michel mijote contre lui ?

Comment auriez-vous réagi dans ces situations ?


Suivez les péripéties d'un homme qu'on aurait pu qualifier d'ordinaire ou plutôt d'un homme comme tout le monde, pour 3 heures de lecture captivante.

Sommaire


1. Crevaison

2. Un client insatisfait

3. Le chauffard

4. Rendez-vous

5. Aventure nocturne

6. Justice et administration

7. Cartes sur table

8. Filature

9. Faire la paix

10. Au tapis

11. À la brasserie

12. Les souris dansent

13. Mauvaise passe

14. Annonces classées

15. Décidément bas de gamme

16. Le catalogue

17. Bonne surprise ?

18. Déceptions

19. Méprise

20. Rendez-vous doux

21. Vengeance !

22. Aveux

23. Fraude

24. Un verre vide

25. Filatures

26. Au feu !

27. Anniversaire

28. À la volée

29. Accusations

30. La fin ?

Du même auteur

Mot de la fin



1. Crevaison



Montréal, septembre 1991


La journée avait été longue et épuisante. Michel Mallette roulait maintenant sur l'autoroute 20. La circulation devenait de moins en moins dense et il commençait à relaxer.


Je vais pouvoir trouver un endroit pour uriner, se dit-il, en se replaçant sur le siège pour diminuer son inconfort.


Il savait, pour y être arrêté souvent dans le passé, qu'il y avait une station-service un peu plus loin.


Michel avait trente-cinq ans. Après sa maitrise en géologie, il avait occupé plusieurs emplois temporaires, espérant toujours obtenir un poste relié à sa formation. Il avait bien participé à quelques missions de recherches dans le nord du Québec, mais il n'y avait pas eu de suites. Cette insécurité et ses absences prolongées étaient venues à bout de son mariage.


Il avait connu Louise à l'université, à l'époque où tout était encore possible. Quand Michel dénicha finalement un emploi de représentant chez McGowen, Louise comprit qu'il serait toujours entre deux motels et décida de le quitter. Cette séparation avait contribué à ajouter quelques cheveux gris à sa tignasse brune.


Il ne perçut pas tout de suite la vibration. Légère au début, elle s'amplifiait à mesure que l'air s'échappait du pneu arrière. Quand il réalisa qu'il avait une crevaison, il poussa un juron et entreprit de se garer sur l'accotement.


Il sortit de l'auto sans éteindre le moteur et regarda sous la carrosserie. Effectivement, le pneu arrière droit achevait de se dégonfler.


Il ne manquait plus que ça !


Il se résigna à ouvrir le coffre pour chercher la roue de secours. Comme tout bon conducteur, il n'avait jamais vérifié ce détail.


J'espère au moins que j'en ai une !


Il repoussa les objets hétéroclites jonchant le fond du coffre, souleva le tapis et la plaque de carton pressé abritant les outils et la roue de secours. Il eut un peu de difficulté à desserrer le boulon retenant l'ensemble et commença à retirer le cric et la manivelle. Lorsqu'il souleva la roue, sa vessie lui rappela qu'il y avait un ordre de priorité dans les choses de la vie.


Michel regarda autour de lui, cherchant où il pourrait se soulager. Il était incapable de le faire sur le bord de la route comme la plupart des hommes. Uriner en sachant que quelqu'un pouvait l'observer le bloquait littéralement. La nuit n'était pas encore tombée.


Il constata que les quenouilles poussant en contrebas de la route pourraient le cacher à la vue des automobilistes. Il coupa le contact du moteur, verrouilla les portes et descendit la pente. Il entra dans la petite jungle en surveillant le sol pour éviter de se mouiller les pieds. Un frisson lui parcourut l'échine.


Les premiers jours de septembre avaient été pluvieux et bien que le soleil ait repoussé les nuages depuis les trois derniers jours, les soirées étaient de plus en plus fraiches. Ses yeux furent attirés par un morceau de papier prisonnier des quenouilles. Ayant satisfait sa nature, la curiosité le poussa à aller chercher le papier. Il se fraya un chemin et le ramassa. Un bruit de succion chuinta.


Les pieds dans la boue pour un bout de papier ! Je me fais honte !


Il essuya ses chaussures tant bien que mal dans l'herbe et examina l’objet qui était la cause de sa mésaventure. C'était une simple feuille arrachée d'un calepin. Excepté le fait qu'un peu de boue l'avait souillé, le rectangle de papier semblait en bon état, il était à peine froissé. Michel se dit qu'il ne devait pas être là depuis longtemps.


De larges caractères rouges étaient tracés en diagonale sur la feuille. Les lettres étant gribouillées Michel avait du mal à les déchiffrer, d'autant plus que la nuit était maintenant presque complète. En levant le document à la hauteur de sa tête pour capter un peu de lumière, il lut :


SOS

CATOU

JZR 163


Une lueur rouge intermittente vint l'aider à déchiffrer la dernière partie. Il constata qu'une voiture de police se garait derrière son véhicule abandonné sur l'accotement. Il mit prestement le papier dans une poche de sa veste et vérifia sa fermeture éclair avant de remonter le talus.


– Bonsoir Monsieur ! lui lança avec un sourire en coin le policier dont la pente accentuait la grandeur. Ça pressait tant que ça ?


– Ben… Oui et non, il fallait que j'arrête quand même.


– C'est dangereux de laisser une auto sans feux de circulation sur le bord de la route, à la brunante. Et puis c'est interdit ! Il y a un garage à cinq kilomètres, vous auriez pu endurer jusque là non ?


Michel leur expliqua qu'il avait une crevaison. Il leur montra le pneu à plat et les outils étendus sur le bord de la route. Les policiers l’observaient comme s'il tentait de couvrir une activité illicite. Il réussit néanmoins à obtenir d'eux de ne pas appeler la dépanneuse et mit en place la roue de secours en un temps record sous le regard sérieux des deux agents.


Il repartit doucement, suivi de la voiture de patrouille. Les policiers le talonnèrent jusqu'à la sortie de l'autoroute qui le menait chez lui. Il effectua tout le trajet avec un œil sur le rétroviseur et l'autre sur l'odomètre pour être certain de rouler ni trop vite ni trop lentement, craignant qu’ils ne se ravisent et le forcent à arrêter pour lui coller une contravention.


Ce soir-là, il se coucha exténué, en se demandant quand il trouverait le temps de faire réparer le pneu endommagé et combien ça allait encore lui couter !




2. Un client insatisfait



– T'as pas l'air dans ton assiette Michel ! lui lança Steve en lui envoyant une claque dans le dos !


La figure de Michel exprima son agacement. Il détestait se faire rudoyer et Steve le savait très bien. Il profitait de ses 130 kilos pour bousculer tous les « p'tits trous d'cul », comme il disait. Michel, fort de ses 60 kilos, ne faisait pas le poids.


– Encore en retard ! continua Steve


– N'en rajoute pas ! Ça va assez mal comme ça ! J'ai crevé un pneu hier en revenant de Joliette. J'ai presque attrapé une contravention et j'ai taché mon veston en changeant la roue. Alors ce matin j'ai dû aller faire réparer mon pneu et porter ma veste chez le nettoyeur !


Steve semblait trouver du plaisir à entendre la liste des déboires de Michel.


...

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