22. Les troubles religieux en Angleterre.
Les troubles religieux auxquels l'Angleterre était en proie au commencement du dix-septième siècle, devaient être la cause directe de la fondation de plusieurs autres colonies en Amérique. Nombre de fidèles, qui désiraient adorer Dieu à leur guise, affluèrent alors vers les rives du nouveau monde.
C’est ainsi que l'on doit aux puritains la fondation de la Nouvelle-Angleterre en 1620, et aux catholiques celle du Maryland en 1632. Quelque cinquante ans plus tard, ce sera aussi à une même cause que l'on devra l'établissement des quakers dans la Pennsylvanie.
23. Les premiers puritains.
Après avoir fait main basse sur les biens du clergé catholique, et avoir rendu la vie intolérable à tous ceux qui ne se ralliaient pas au culte de la réforme, les protestants d’Angleterre se trouvèrent eux-mêmes divisés en deux grands partis : l'un qui se prononçait pour l'église anglicane, telle que constituée par Henri VIII, tandis que l'autre n'entendait se rallier qu'aux formes plus rigoureuses en usage parmi les calvinistes. Ce sont ces derniers qui, pour cette raison, ont été appelés Séparatistes ou Puritains.
24. Le départ du « Mayflower ».
Pour échapper aux exactions décrétées contre eux, nombre de puritains étaient émigrés en Hollande, où ils demeurèrent onze ans. Au bout de ce temps, ayant entendu parler de l'Amérique, ils projetèrent d'aller y fonder un établissement.
Une charte, faite au nom du (Conseil de Plymouth, leur ayant été accordée par le roi Jacques I, un premier contingent d'émigrants se rendit en Angleterre, faisant enfin voile de Plymouth, sur le « Mayflower », le 6 septembre 1620.
25. L'arrivée à Plymouth.
Le capitaine du « Mayflower » avait mis le cap sur un point du continent américain, avoisinant l’embouchure de la rivière Hudson, mais le navire fut entraîné plus au nord qu'on ne le voulait, et la première terre aperçue fut la côte aride du cap Cod.
On employa plusieurs jours à chercher un endroit de débarquement convenable. Enfin, le 22 décembre 1620, le « Mayflower » jeta l’ancre dans une superbe rade à laquelle on donna le nom de Plymouth.
26. Les angoisses des nouveaux colons.
On peut imaginer quelles furent alors les sensations de cette centaine de pauvres émigrants, ainsi jetés, par une triste journée de décembre, sur une rive inconnue et qu'ils avaient toutes raisons de croire inhospitalière. D'un côté était toute l'immensité de la forêt primitive, de l'autre l'étendue même de l'Atlantique ; et pour ajouter à leurs angoisses, ils n'avaient que fort peu de vivres et ils se trouvaient subitement exposés à toutes les rigueurs de l'hiver, sans même un toit pour s'abriter.
27. Tout le monde à l'oeuvre.
Les passagers débarqués du « Mayflower » étaient au nombre de 102 personnes, tant hommes que femmes et enfants. Ils se mirent à l'oeuvre sans retard, se construisant à la hâte quelques hutes, et se servant de papier huilé en guise de vitres pour les fenêtres.
L'hiver où l'on venait d'entrer fut terriblement froid, et la maladie et les privations firent en peu de temps des ravages effroyables. Cependant, telle était la détermination des colons, que pas un d'entre eux ne voulut retourner en Angleterre, quand le « Mayflower » remit à la voile au retour de la belle saison.