Sommaire
Prologue
Notes préliminaires
Les causes de la guerre
Voici l’entente
Nous nous préparons
En août 1812
Les américains ne virent jamais l’île aux Noix
Washington se décide à reprendre la marche
Préparatifs de l'invasion
Marche de Hampton
La présence de Salaberry le fait reculer
Reconnaître l’ennemi
De Four Corners à Dewitteville
Salaberry prépare son champ de bataille
La stratégie de Salaberry
La bataille du 26 octobre 1813
Le feu se retourne contre eux
Un faux discours
Ce qu’en disent les combattants
Les trois stratagèmes
La bataille se poursuit après dîner
Hampton ordonne la retraite
La bataille terminée, les chefs apparaissent
La nuit après la bataille
Le compte-rendu de Salaberry
Rapport de Watteville
Ordre général
Autres témoignages
Hampton rentre aux États-Unis
Lettre à son père
L’intention de l’ennemi
Le mérite
Conduite de Sir George Prévost
Compliment non mérité à Watteville
Crysler Farm, 11 novembre 1813
La bataille
Châteauguay dans l'histoire
Les trois cents
Notes et commentaires
Macdonell rétablit les faits à Londres
Négliger d’écrire le récit de cette guerre
La riposte de Salaberry pour rétablir les faits
Ce qu’en dit un historien
La colonne de Salaberry
Notes additionnelles
Les acteurs
Conclusion
Des livres captivants
Mot de la fin
Note à propos de la couverture : La photo représente la statue de Charles-Michel de Salaberry sur la façade de l’hôtel du Parlement à Québec. De Jean Gagnon, 2009, Wikipédia.
Prologue
Cet ebook provient d’un livre publié en 1899 à Québec par Raoul Renault. Il avait presque le même titre que celui-ci : La Bataille de Châteauguay de Benjamin Sulte. J’y ai ajouté De Salaberry en me disant qu’il faut « rendre à César ce qui appartient à César ».
M. de Salaberry est né en 1778 à Beauport, Québec, sous le régime britannique, qu’il a servi. Il est mort à Chambly en 1829.
Il aura servi aux Antilles, aux Pays-Bas, en Sicile, en Irlande et bien sûr au Canada.
L’auteur a voulu rétablir les faits du point de vue des canadiens-français. Laissons maintenant l’auteur mentionner ce qui l’a amené à écrire ce livre :
« En écrivant l'Histoire de la Milice Canadienne-française, qui couvre un siècle et demi, je n'ai pas cru devoir la surcharger par le récit détaillé de l'action d'éclat du 26 octobre 1813. Et j'ai consacré à la bataille de Châteauguay le moins d'espace possible, afin de m'en tenir aux proportions du reste de l'ouvrage.
Cependant, j'avais réuni assez de matériaux pour composer un long chapitre, comme le lecteur va bientôt s'en assurer. Je le donne au public, persuadé qu'il sera lu avec plus d'attention sous cette forme que s'il entrait dans un grand ensemble. En tous cas, il sera plus facile à répandre parmi les amateurs. »
Benjamin Sulte (1841-1923)
Notes préliminaires
1812-1813
LA guerre que les Américains nous ont faite en 1812-15 a duré de juin 1812 à l'automne de 1815, soit quarante mois, et, pour ce qui concerne le Bas-Canada, la région de la rivière Châteauguay a été, plusieurs fois, le théâtre de mouvements de troupes, d'escarmouches, de combats qui restent dans la mémoire du peuple condensés en un seul terme: « la bataille de Châteauguay » – voulant dire la défaite du général Hampton (américain) le 26 octobre 1813, l'action la plus brillante de toute cette guerre dans le Bas-Canada.
Il n'est personne aujourd'hui qui ne comprenne cela parmi nous, mais chose singulière, les Canadiens-français, qui furent les seuls à lutter en cette occasion, ne possèdent, sur la bataille même, que de vagues renseignements, tandis que les Anglais ont publié diverses études à ce sujet et se montrent fiers d'en parler.
Il est grand temps de publier un texte français qui nous permette de suivre la marche et les détails des événements sous-entendus par le mot Châteauguay, car vraiment c'est un résumé trop court pour toute une page d'histoire.
Afin de mieux saisir l'ensemble de la situation qui va être décrite, remontons un peu en arrière et voyons les commencements avant que de parler de la fin des choses sur lesquelles roulent nos explications.
Les causes de la guerre
LA cause de la guerre était de trois natures, différentes les unes des autres, cependant faciles à relier en un seul grief, de manière à déterminer un conflit, comme on va le voir.
1° Le Canada s'était révélé aux yeux des officiers anglais durant la guerre de l'indépendance des États-Unis (1775-1784). Ses productions naturelles, peu ou point exploitées alors, offraient d'immenses ressources à qui voudrait en tirer partie.
Lorsque la France s'arma (1792), il devint évident que les hostilités allaient renaître en Europe, aussi l'Angleterre se hâta-t-elle de pourvoir à ses armements et à sa nourriture par des achats faits en dehors des Trois-Royaumes, car cette puissance ne rencontre point dans son territoire propre tous les produits qui lui sont nécessaires.
On fit appel au Canada et bientôt le blé, le chanvre, le goudron, les bois de mâtures sortirent du Saint-Laurent en abondance. Au cours des années 1793-1812 ce commerce ne fit que se développer.
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