Trappeur Sur la côte nord du Saint-Laurent

 

Sommaire


Prologue

Mes débuts comme trappeur

Chasse au Lynx au piège

Le Castor

Martes et autres petits Mammifères

Le Pékan. Marte à fanon

Histoires d’Ours

D’autres incidents

J’aperçus un gros ours

Deux cas où l’ours joue à l’opossum

Un ours à la chasse au canard

Comment j’ai abattu mon premier Grizzly

Braconniers

Véritable histoire de revenant

Des livres captivants

Mot de la fin


Note à propos de la couverture : Lynx canadien de : canadianencyclopedia.ca



Chasse au Lynx au piège


VERS la mi-octobre, nous arrivions dans un endroit où devait être l’emplacement de notre premier cap permanent. C’était dans une section du pays confinant à l’une des branches de la rivière Manicouagan, l’une des plus grandes rivière de la Côte Nord, et la principale artère que prennent les sauvages et les trappeurs.


Règle générale, un Sauvage fait la chasse à tout gibier qu’il rencontre, mais, comme il existe différents degrés de l’échelle sociale, il y en a qui s’adonnent à une spécialité comme trappeurs.


Mon associé Ashini, chassait particulièrement le lynx, c’était son dada. Pendant les nombreuses années que je le connus, il fit plus que doubler le nombre des captures des Indiens de tous les alentours. L’étendue de terrain qu’il avait choisi était exceptionnellement propice à cette chasse. C’était un ancien brûlé couvert de bouleau, de peuplier, de sapin et d'épinette noire en re-croissance.


Dans cette partie de la Côte Nord, le lièvre, l'écureuil, la perdrix, la gélinotte à fraise et la perdrix de savane abondent et constituent le menu naturel du lynx.


Cette deuxième pousse d'arbres, qui suit les grands feux de forêts, s'opère par bosquets. Près des endroits humides, dans les ravins, autour des lacs et sur le bord des rivières, croissent surtout le sapin et l’épinette. Sur les plateaux plus élevés, c'est plutôt le bouleau, le peuplier et le cormier que l'on rencontre, tandis que les sommets des montagnes fréquemment restent nus où ne sont recouverts que de mousses et broussailles.


À travers une telle région, on se fraye un passage, qu'on marque pour le retour, sur une distance de dix à douze milles, tantôt moins, suivant ce que le trappeur tient à parcourir en une journée de marche, attendu qu'il doit revenir à son camp pour se reposer.


Le long de cette sente, par intervalles, on tend des collets, des pièges et des attrapes à raison de cinq ou six par mille. Entre deux associés, la pose de vingt collets, est regardée comme une bonne journée de travail. On tend comme cela trois ou quatre lignées de pièges qui partent en divergeant du camp permanent.


En d'autres temps, si le pays s'y prête, on établit une ligne continue de pièges sur une longueur de quarante à cinquante milles, avec un camp de repos à environ tous les dix milles.


Ceci peut sembler courte distance pour une journée, mais il ne faut pas oublier que le trappeur a à examiner chaque piège chaque fois qu'il passe, à voir à ce qu'ils soient tous bien amorcés, odorants et déblayés de la neige qui peut gêner les allées et venues. Après une lourde chute de neige, il faut ouvrir le sentier, rude besogne, et quelquefois avec un fardeau en plus à transporter.


Comme appât, on se sert d'un morceau de lièvre, d'écureuil, ou d'ailes de perdrix. La peau d'un lièvre avec la tête est le meilleur de tous les appâts. Placé au fond d'un petit enclos en forme de hutte, il produit l'effet d'un lièvre vivant. Les glandes du castor avec des feuilles pilées d'herbe à chat (nepeta) sont des amorces des plus attrayantes. On ne se sert de collets que pour éviter de transporter des pièges métalliques.


On les façonne avec trois longueurs de forte ficelle pouvant soutenir un poids brut de 200 livres. La broche de cuivre ou de fil de laiton ne sont pas de service. Le lieu une fois choisi, on lui fait un petit enclos d'environ un pied de large sur à peu près deux pieds de profondeur avec des pousses d'arbres ou du bois mort. On fait une traverse avec un jeune arbre élancé d'environ deux pouces de diamètre que l’on coupe et dont on enfonce le gros bout dans la neige.


Cette barre devrait mesurer environ dix-huit pouces au-dessus de la neige, là où elle traverse l'enclos. On met alors l'appât au fond de l'enclos avec quelque drogue odorante et l'on fixe le collet à la barre. Celui-ci doit tomber à environ huit pouces au-dessus du sol ou de la neige, et avoir environ six pouces de diamètre. L'espace libre autour de l'enclos est alors rempli de branches vertes et le piège est prêt.


On tend de même façon un piège métallique, excepté qu'on laisse entièrement libre l'espace en avant de l'enclos. Quand un lynx se prend dans un piège métallique, il tentera un effort désespéré pour se dégager. S'il ne réussit pas du premier coup, il retournera tranquillement à l'enclos, s'y pelotonnera aussi confortablement que possible, et restera là sans essayer de bouger jusqu'à ce qu'il meurt de faim.


Dans toute mon expérience, je n'en ai jamais vu agir autrement, et ces animaux peuvent rester ainsi vivants environ quatre semaines, sans boire ni manger.

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Apprendre à trapper avec un Indien en hiver.


Auriez-vous aimé faire partie de cette expédition sur la côte nord du Saint-Laurent ?

Voyez toutes les chasses qui ont suivi cette initiation.


Comment faire pour pièger un lynx, chasser le castor, les martes. Que fait-on face à un ours ?


Découvrez-le ! Écrit par un homme simple devenu expert, vous serez impressionnés !