Ma jeunesse dans la nature     Sur la côte nord du Saint-Laurent

 

Sommaire


Prologue

Introduction

Préface

Premières années

Mes onze ans

À mon retour de l’école

Au travail

Coups de fusil inexplicables et autres

À Saint-Raymond

Le coup de fusil le plus extraordinaire

Mes coups manqués inexplicables

Accidents de chasse

Nommé gardien de la rivière Godbout

Une demi-heure sous l’eau sans respirer

Que faire une fois égaré dans le bois

Faire un feu

Dormir dans la neige

Des livres captivants

Mot de la fin



Que faire une fois égaré dans le bois



Dans tous les cas venus à ma connaissance de gens s'égarant dans le bois ou la prairie, j'ai toujours remarqué que ces gens-là erraient en rond par la droite, et, à moins qu'avec le temps ils arrivent à connaître leur position, ils retombent sur leurs propres pistes. Et dans certains cas, les prenant pour celles d’autres gens, ils se mettent à les suivre. En pareilles circonstances, il arrive souvent que des points familiers n’ont pas été reconnus au passage.


Je me suis souvent demandé quelle peut être la cause de tout cela. Est-ce dû à la frayeur ou à un état de surexcitation mentale ? Quoiqu'il en puisse être, chaque fois que quelqu'un constate qu'il s’est égaré, ce quelqu'un devrait, comme mon père me le dit un jour, garder son sang-froid, s'asseoir, faire du feu, et ne pas se mettre à courir ou à marcher jusqu’à épuisement.


La méthode de mon Indien, était la bonne, savoir : camper et attendre que le temps s'éclaircît, afin de s'aider du soleil, comme direction, si l'on n'a pas de compas. Si l'on rencontre une piste, en hiver, bien s'assurer que ce n'est pas la nôtre, avant de la suivre.


Si l'on a un compagnon de camp, les directions sus dites deviennent encore plus importantes, parce qu'alors vraisemblablement, il se mettra à notre recherche, et moins nous nous serons éloigné, plus de chances il aura de nous retrouver.


Mettre le feu à un bouleau est une bonne manière d'indiquer une position, par la vue et l'odorat. Dans des conditions favorables, on peut sentir la fumée de l’écorce du bouleau à des milles de distance. Ne vous débarrassez pas de votre sac et des provisions pour vous alléger.


Si le gibier est rare, économisez, car vous ne savez pas combien de temps il se passera avant que vous retrouviez votre route. J'ai connu un homme qui était resté égaré six jours dans le bois et qui en sortit sain et sauf. Que l'on se rappelle bien que le grand secret est de ne pas se tourmenter.


Toutes les recommandations que je viens de formuler seront inutiles, si vous vous découragez. Il faut que ce soit un bien misérable endroit de la forêt, si un homme, avec une hache, ne peut pas s’installer confortablement pour une nuit, même s’il n’avait pas de tente. Il faut bien peu de chose. Par exemple, quelques branches suffiront à faire échec au vent, et en hiver, si on les recouvre d'un peu de neige, on s'assure encore plus de confort.


Il importe de faire bien sécher au feu vêtements, chaussures et mitaines. Si un homme, après avoir pris un peu de repos, se met en route le matin avec des vêtements secs et chauds, cela fait une grande différence dans la somme de travail qu'il pourra accomplir au cours de la journée. Plus d'un malheureux s'est gelé les pieds pour n'avoir pas observé cette simple règle.


Il arrivera quelquefois qu'un individu soit surpris à la chasse par une tempête de neige, qu'il n'ait pas ses raquettes, ou qu'il en ait perdu une par accident. Marcher, en pareils cas, est excessivement pénible.


On peut se faire alors des raquettes temporaires avec une grosse branche d'épinette ou de sapin, l’attacher au pied, le gros bout en avant, et la poser de façon à ce que la partie à l'arrière ait un peu plus de poids. Le substitut n'est pas absolument confortable, mais il est étonnant combien il facilite le pas dans la neige épaisse.


Des morceaux de bois fendus minces ou découpés en forme de skis, sont aussi de grand secours, mais leur préparation prend du temps. Si l'on a de la ficelle ou de la peau taillable en lacets, on peut facilement confectionner à la grosse une paire de raquettes en quelques heures, si l'on sait comment les entrecroiser. Pour exécuter pareil ouvrage, il faut de la pratique, mais tout tressage des lacets à la grosse, suffit dans les cas de nécessité.


Les raquettes ne sont pas utiles seulement en hiver, mais les Indiens et les trappeurs s'en servent souvent pour traverser, en d'autres saisons, des marécages et des tourbières. Je les ai trouvées moi-même de très grand service dans des endroits de cette nature.


Pour ces cas-là, la raquette courte et ronde est la meilleure.


Pendant que je suis à parler de la raquette, il peut être à propos de dire ici un mot des courroies du pied, qui affectent plusieurs modes. Quelques-uns sont très élaborées et toutes de bon usage, suivant le goût du raquetteur ou des fins pour lesquelles il s'en sert. Mais il n'y a, pour les attacher, qu'une seule façon qui offre sécurité au chasseur et au voyageur, c’est celle qui permet de s'en dégager d'un tour de pied.


J'ai entendu raconter de plusieurs personnes, qu’elles se seraient certainement noyées, si elles avaient été seules, tout simplement parce que les courroies de leurs raquettes étaient fixées à leur pied de telle façon qu'elles ne pouvaient s'en dégager sans l'aide de leurs mains.


Ce danger se présente dans les marches sur de la glace mince, alors qu'une personne qui passe à travers, ne peut jamais se tirer seule de là avec une paire de raquettes aux pieds. Si l'accident arrive sur une rivière dont le courant est fort, elle est entraînée sous la glace. Deux chasseurs se sont noyés de cette façon dans la rivière Sainte-Marguerite.

Sur Amazon

Sur Amazon

« J’étais l’aîné d’une famille de 12 enfants, dont 8 garçons et 4 filles. Ma bonne mère avait coutume de me dire, alors que j’étais tout petit, qu’on m’avait trouvé sur la grève, à côté d’un saumon. (La cigogne n’avait pas de chance aussi loin au nord).

Je n'avais pas d'autres compagnons de jeux que des jeunes garçons Esquimaux, Nascapis, ou Montagnais, suivant le poste que nous habitions. »

Ce livre vous captivera, assurément ! Écrit par un homme sage, renommé et tout simple !