Sommaire
Prologue
Guyane
La découverte de la Guyane
Le pays de l'or
Comment s'y rendre ?
Les Indiens
L'expédition
Les Anglais ont de bonnes intentions
Les plaines de Saymas et leurs peuples
D'autres peuples
Des ennemis en vue
Préférer les Anglais aux Espagnols
Un des plus beaux pays du monde
Tempête de vent
Bien accueillis
Les différentes Guyanes
Les moeurs de ces peuplades
Ce qu’il faut pour devenir capitaine
Comment on en fait des médecins (piayes)
Les productions végétales de la Guyane
Les quadrupèdes
La Guyane française
La Guyane hollandaise
La Guyane anglaise
Caracas, Venezuela
Les montagnes de Caracas
Une température diversifiée
Conclusion
Mot de la fin
Des livres captivants
Note à propos de la couverture : Un Samari écureuil dans la forêt de Guyane française. De T. Montford / Biosphoto
Guyane
Carte de la Guyane
de Sémhur Wikipedia
On comprend généralement sous ce nom une grande contrée de l'Amérique méridionale qui s'étend de l’embouchure de l'Amazone à celle de l’Orénoque, qui est baignée au nord et au nord-est par l'océan Atlantique. Et qui, dans l'intérieur, est séparée des pays limitrophes, au sud et au nord par les deux grands fleuves que nous venons de nommer, à l'ouest par le Rio-Négro et le Cassiquiare. Elle forme donc une grande île dont la longueur est de 1,260 milles et la largeur de 700.
Les côtes sont partout peu élevées et si basses même dans la plus grande partie que la mer les couvre dans un espace de plusieurs lieues. Les caps ne s'aperçoivent qu'à une petite distance. Cependant, les navires s'approchent de terre sans danger parce que la régularité des sondes indique son voisinage avec assez d'uniformité. Les eaux de la mer jusqu'à douze lieues au large sont troubles à cause de la quantité de limon et de vase que les fleuves y portent.
Parmi les terres basses celles où les eaux de la mer restent stagnantes se couvrent de mangliers. Les autres, inondées seulement par les eaux douces, portent des joncs et servent d'asile aux caïmans, aux poissons et à toutes sortes de gibier aquatique : ces dernières s'appellent savanes noyées. Les savanes sèches produisent des herbes excellentes pour le pâturage.
Des caïmans
de enroutes.com
Le terrain des savanes noyées, composé de sable, de limon et de coquillages, paraît être en partie le produit de la mer, qui, dans chaque inondation y laisse un dépôt, et qui en formant des dunes en plusieurs endroits élève elle-même lentement la barrière qui doit un jour arrêter sa fureur.
La mer rejette tantôt de la vase et tantôt du sable. Les mangliers rouges croissent aussitôt dans la vase, et lorsque les dunes de sable postérieurement formées interceptent l'eau de mer dont ils ont besoin, on les voit successivement mourir.
Quelques terrains isolés qui s'élèvent au milieu des terres basses paraissent avoir été anciennement des îles. Les atterrissements successifs les ont enveloppés et réunis au continent. Mais à quatre et surtout à dix lieues de la mer, on rencontre des montagnes granitiques, quartzeuses ou schisteuses. Les roches calcaires sont inconnues dans la Guyane.
Les petites montagnes qui bordent la côte ordinairement, à la distance d'une ou de deux lieues, suivent généralement une direction parallèle à celle de la côte, tandis que plus avant dans l'intérieur, on ne trouve que des montagnes isolées qui se présentent ordinairement comme des pyramides ou des tertres élevés. Les premières coupent le cours des rivières et donnent naissance à un nombre infini de chutes d'eau, dont l'élévation varie de 20 à 50 pieds.
Les plus hautes cimes de l'intérieur n'ont pas 300 toises d'élévation au-dessus du niveau de la mer. La chaîne ou le groupe le plus élevé n'est pas situé précisément au partage des eaux qui tombent dans l'Océan ou qui se versent soit dans l'Orénoque, soit dans l'Amazone. Les cimes les plus hautes sont plus au nord que celles où se trouvent les sources des rivières qui vont directement à la mer.
De ces montagnes sortent plusieurs fleuves, dont les principaux sont l'Oyapok, le Maroni, le Surinam, l'Essequebo. Leurs embouchures sont larges et peu profondes. Leurs cataractes offrent rarement un aspect majestueux. Les fleuves moins considérables sont la Démerari, la Berbice, le Corentin, le Sinamari, l'Aprouague, l'Arouari, qui pendant plusieurs années servit de limite entre les Français et les Portugais.
Après avoir esquissé ce tableau général de la Guyane, présentons l'histoire de sa découverte.