Les bébés éprouvettes

 

Série Enquête no 5 : Les bébés éprouvettes

Un bébé trouvé ? Des scientifiques fous ? Une enquête policière sans indices ?

Comment auriez-vous réagi si une telle situation vous était arrivée ?

Suivez les péripéties de ces gens attachants dont la vie a été chamboulé à bien des points de vue.

Sommaire


Introduction

Isabelle ou Isa

Inattendu ?

Faire connaissance

Acheter ce qu’il faut

Avouer la vérité

Ah les hommes !

Les rénovations

Les emplettes de Noël

Michaël et son horrible mère

Répondre à une invitation

Le journal

Le souper

Les fêtes en famille

De la neige

Kean ?

À Ottawa

Mère et fils

Une maman ?

Au château Frontenac

Michaël panique

Organiser la sécurité

Michaël répond aux policiers

À la ferme

L’enlèvement

Mais où est-elle ?

La perquisition et l’interrogatoire

Enfermée dans une cage

On vient prendre Élise, la cobaye

Ça se trame

Chez Isabelle

Bill et Bob

En prison

Chez Vivianne

Que des preuves indirectes

Max fête Martine

Le lendemain

À la recherche de madame

L’armée arrive

Dans les laboratoires du bunker

Une énorme grue

Délivrer tous ces gens

À Ste-Justine

Quelque chose ne va pas

Élise n’est plus la même

Conclusion

Du même auteur

Mot de la fin



Inattendu ?



Au début de novembre, cette année-là, Isabelle se charge de transporter un des derniers sacs de feuilles que son arbre retardataire a laissé aller. C’est alors qu’elle aperçoit derrière son auto, sur le trottoir, un landau gris de belle confection. Lequel landau contient un bébé qui dort à poings fermés.


Elle jette un œil autour, en supposant que la mère est entrée quelques instants chez le voisin de droite ou de gauche. Elle s’approche du bébé, le contemple et va ensuite déposer son sac de feuilles en continuant à regarder où pouvait bien se trouver la mère.


Une fois à l’intérieur et après s’être lavé les mains, elle revint vers le bow window qui se trouve dans le salon, sur l’avant de sa maison. Le landau se trouve toujours au même endroit, mais cette fois, le bébé bouge à l’intérieur. Un peu inquiète de ne pas voir revenir la mère, Isabelle prend sa veste et se dirige vers l’enfant qui pleure maintenant.


Une fois auprès de lui, elle lui parle doucement tout en cherchant sa suce pour le calmer. Mais il la rejette et pleure de plus belle. Elle a bien envie de le prendre mais quelque chose la retient. Si la mère l’aperçoit avec son petit dans les bras d’une inconnue, elle risque de lui causer des ennuis. Elle se contente donc de faire bercer le landau à l’aide de petites secousses. Cela calme momentanément l’enfant.


De plus en plus anxieuse, elle regarde autour en suppliant la mère, à mi-voix, de revenir.

   

Le bébé se remet à pleurer. N’en pouvant plus, sachant qu’il se sent perdu, elle n’hésite plus et le prend dans ses bras afin de le rassurer. Elle le garde près de son corps tout en lui murmurant de petits mots doux.


Toujours pas de mère. C’est alors qu’elle saisit le landau et le roule dans son entrée couverte de biquettes. Comme il fait frais mais ensoleillé, elle demeure dehors encore quelques minutes.


C’est en voulant réchauffer le petit qu’elle se penche pour prendre sa couverture. Une feuille de papier glisse par terre. Ayant toujours le bébé sur un bras, la couverture dans une main, elle tente maladroitement d’attraper la feuille de papier qui valse sous le vent d’automne.


Elle réussit à mettre la main dessus, va s’asseoir dans les marches de son escalier en tenant le bébé au chaud sous la couverture bien douillette et entreprend de lire cette feuille un peu froissée.


C’est avec stupeur qu’elle lit les premières lignes, il est écrit en gros :


« Vous l’avez trouvée, elle est à vous. Cette enfant n’a pas de mère ni de père. Sous son matelas, vous trouverez tout ce dont vous aurez besoin. Prenez-en bien soin, c’est une gentille petite fille. Elle a 5 mois et son anniversaire est le 25 mai.


Elle se nomme Élise. Prenez tout le contenu du landau et vous trouverez de tout pour ses soins. C’est maintenant votre fille, Isabelle. »


Abasourdie, Isabelle, qui tient cette feuille du bout des doigts croit à un canular. Mais elle ne trouve pas la situation vraiment drôle. Si c’est pour Halloween, c’est un peu déplacé.


Maintenant qu’elle sait que la mère ne viendra pas, elle entre le bébé dans la maison. Elle le dépose sur le plancher et retourne dehors pour rentrer le landau. Il est lourd et Isabelle a mal à une hanche.


Voyant que dessous, il y a un gros sac, elle le déleste et le pose sur la galerie et tente de nouveau de le monter. Comme il semble encore trop lourd, elle sort le petit matelas qui se révèle être pesant, lui aussi, et le monte également sur la galerie. Maintenant, elle peut le grimper à son tour.


Une fois tout le bazar entré, elle regarde la petite fille appeler son chien de cinq ans, qui semble inquiet de voir un si petit humain assis par terre. 


Dans le sac en cuir noir, se trouve des couches, des petits bas, quelques vêtements chauds, deux pyjamas, de la poudre pour bébé, un petit pot de crème pour les fesses irritées et deux bouteilles de lait et un hochet de caoutchouc rose pour finir. Elle le prend pour le tendre vers l’enfant qui semble vivement intéressée par le chien plutôt que par le hochet.


En tenant les couches dans ses mains, cela lui fait penser de vérifier la sienne. Elle est souillée.


Comme Isabelle avait nettoyé les fesses de ses sœurs et frères, de ses fils et de ses petits-enfants, ce ne fût pas une dure tâche que de nettoyer cette petite inconnue.


Les fesses au propre et au sec, la jeune enfant se met à sourire. Déjà quelques petites dents blanches et pures avaient percées ses gencives. Ce bébé semble en bonne santé. Pendant qu’elle change sa couche, Isabelle se permet d’inspecter son corps afin de savoir si elle a subi quelques sévices. Sa peau douce et nacrée ne montrait aucune maltraitance.


Après l’avoir déposée dans son landau, elle s’aperçoit qu’à l’intérieur, une chaise amovible peut être déplacée. Elle soulève le bébé, retire cette chaise et le recouche dans le landau dans lequel elle a déposé une épaisse couverture.


La petite Élise, couchée dans un terrain connu, ne tarde pas à se rendormir. Le chien, toujours intrigué, ne quitte pas le landau des yeux. Il s’assit et ne bouge plus.


Isabelle en profite pour inspecter le drôle de matelas un peu trop gonflé. Une fermeture éclair l’enferme. En la faisant glisser, quelle n’est pas sa surprise de voir s’échapper des centaines et des centaines de dollars. Elle tente de les garder à l’intérieur mais ses mouvements erratiques ne font qu’empirer les choses. Le tout se retrouve sur le plancher ce qui fait sursauter le chien qui glapit.


Éberluée, elle regarde ces billets de vingt, de cinquante et de cent qui couvrent le parquet. Il semble y avoir là un très gros montant.


Dans une enveloppe plastifiée qu’elle ramasse, elle y trouve les papiers concernant la petite. Un passeport au nom d’Élise Savignac, une carte d’assurance santé et une carte d’identité forment le tout.


Isabelle continue et regarde le nom, c’est le même que le sien.


Elle se nomme Savignac ? Qui cherche à me jouer un sale tour ? Je suis sûre que cette petite n’est pas une Savignac ? Et puis, elle est sûrement plus âgée que cinq mois.


Énervée au plus haut point, elle entreprend de fouiller parmi tous ces dollars pour y trouver une quelconque explication.


N’ayant réussi qu’à éparpiller le tout, elle se calme et commence à résoudre le désordre. Elle empile les vingt, les cinquante et les cents pour les déposer dans une grande boîte de métal qu’elle possède déjà. Puis, elle se penche pour voir sous le divan si aucun dollar ne s’y est glissé.


C’est un papier qu’elle y trouve...

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