Le Caméléon  Série Enquête no 6

 

À Montréal, Kean le détective devient lui-même la victime d’un être sans moralité.


Il subit en même temps des problèmes personnels qu’il lui est difficile de surmonter malgré l’aide et l’amitié de son confrère et ami Max.


Ils ont sur les bras un criminel, un tueur d’hommes, de femmes et d’enfants, qui ne cesse de leur échapper malgré tous leurs efforts. C’est un véritable caméléon qui possède l’art absolu de disparaître sous le nez de ceux qui le recherchent.


Auriez-vous pu et aimé faire partie de ce polar ?

Sommaire



Annabelle

Pior, le mari qui était mort

Kean

Au restaurant

L’otage

Le négociateur

Planification

La sortie

Dans l’hélicoptère

L’hélicoptère immobilisé

Les blessés

Entretemps

Fin de soirée

Le cauchemar de Kean

Ce fameux criminel

Annabelle ne se décide pas

Kean se remet

De retour à la maison

Basile Morneau, son enfance

Basile, adulte

La chasse reprend

Qui est Pior Oberson ?

Le fermier retrouvé

La discussion

Annabelle avoue à Kean

Sherbrooke

Chez Angela Bédard

Un indice

Basile se déguise

Au Zoo de Granby

Recherche à Montréal

Au centre

Max reçoit Kean

L’étau se resserre

Docteur Rémi Cousineau

La prise

Les aveux

Kean réagit

Visite de la maison

Angela apprend la vérité

Dans sa cellule

Kean retrouve le sourire

Conclusion



L’otage



Le taxi de Kean le dépose sur Marie-Anne au coin de Cartier. C’est là qu’il retrouve plusieurs voitures de police, des barrières à l’entrée de la rue  Cartier et un tas de badauds qui regardent la scène curieux et avides de sensations. Les journalistes, repoussés derrières le ruban jaune, insistent pour se  rapprocher.


Repérant Max au travers des dizaines de policiers présents et affairés, il se dirige vers lui.


— Salut, Max, qu’est-ce qui se passe ici ?


— Un évadé de prison a pris une femme et une enfant en otage. Il réclame un sauf-conduit sinon, il menace de les tuer toutes les deux.

Nous attendons le négociateur.


— De qui s’agit-il ?


—  De Basile Morneau, le Caméléon !


— Quoi ? Ah, non, pas encore lui, l’assassin de l’Âme.


— Tu tapes en plein dans le mille.


— Non, sans blague ! Y avoir mis tant de temps pour l’arrêter et le foutre en tôle et le voilà de nouveau dehors. Comment a-t-il pu s’évader ?


— Il était encore au Centre de Réception de Ste-Anne-Des-Plaines et pendant qu’ils décidaient dans quel pénitencier il irait finir ses jours, il a pris la clé des champs en s’éclipsant sous leur nez.


— Comment s’est-il retrouvé dans cet appartement ?


— Je l’ignore. Nous savons le nom de ces locataires mais il ne semble pas y avoir de lien avec ce Morneau. Peut-être est-il entré par hasard ou il aurait suivi la femme. Pour l’instant, nous n’en savons rien.


Des cris se font entendre, quelqu’un cherche à traverser la zone de sécurité. Un homme hurle de désespoir :


— Laissez-moi passer, c’est ma famille !


Les policiers le retiennent jusqu’à ce que Kean s’approche.


— Qui êtes-vous, Monsieur ?


— Je suis Jean Drouin, c’est chez-moi là. Je veux voir ma femme et ma fille.


Claire ! Claire ! Est-ce que tu m’entends ? Claire, je t’en prie, dis-moi ce qu’il veut, ce salaud ?


Kean tente de le retenir mais il se débat et commence à monter l’escalier qui mène au second étage.


Deux policiers le rattrapent et le forcent à descendre. L’homme leur échappe, c’est alors que Kean lui lance :


— Si vous tentez d’entrer chez-vous, il tuera votre femme et votre fille.


Jean Drouin se fige, se retourne, regarde Kean et redescend le visage inondé de larmes.


Une fois en bas, il s’écrase le long de la petite clôture noire en métal qui entoure le carré de pelouse et pleure en appelant sa femme.


Le voyant aussi misérable, Kean et Max le font monter dans l’unité mobile hyper équipée appartenant à la police.


Jean Drouin est un homme assez jeune de trente ans environ, il travaille à la STM en tant que chauffeur d’autobus, a un bon gabarit, un visage avenant aux yeux et aux cheveux clairs.


De savoir sa famille entre les mains de ce criminel le rend fou d’inquiétude.


Quelques minutes plus tard, le négociateur se présente. On le met au courant brièvement.


Se tournant vers cet homme d’apparence paisible, Jean lui demande de sauver sa famille.


Le négociateur, habitué à ce genre de situation, lui fait un signe d’apaisement avant de lui dire :


— Laissez-moi mener l’affaire et soyez à ma disposition lorsque j’aurai besoin de détails. J’ai besoin de vous, vous pouvez m’aider.


En entendant ces paroles, le jeune mari, se sentant soudainement plus utile, cesse de gémir et acquiesce à la demande du négociateur.




Le négociateur



Carl Ricci est son nom, âgé d’une cinquantaine d’années, ancien soldat de l’armée de l’air, pilote de brousse, il excelle dans son rôle de négociateur.


C’est un homme calme, posé, affublé d’une énorme moustache, aux yeux vifs et intelligents. Respectés des siens dans ses divers métiers, il inspire la confiance à cause de sa grande facilité à communiquer et à écouter. C’est le meilleur négociateur que la police de Montréal utilise lorsqu’il n’est pas parti quelque part en brousse avec son coucou.


Déjà, il a sauvé la vie de plusieurs personnes en négociant avec doigté.


S’adressant au mari, il lui demande son numéro de téléphone. Une fois le numéro obtenu, il signale. Et les techniciens, présents sur les lieux, contrôlent l’enregistrement.


Au bout de quelques sonneries, quelqu’un décroche. C’est Claire qui répond d’une voix apeurée.


Pour que Claire puisse répondre, Basile lui tient le téléphone à l’oreille. Entravée, elle ne peut le tenir.


En entendant la voix de sa femme, Jean s’écrie :


— Claire ! Comment vas-tu ? Est-ce qu’il t’a fait du mal ?


— Non, Jean, il ne nous a pas touchées. Il veut partir…


Je suis là en bas dans l’unité mobile, il y a un négociateur qui est prêt à lui parler, dis-lui de prendre le téléphone. Prends courage, nous vous sortirons de là toutes les deux.


Elle lui passe.


...