Fascination
 

Est-il préférable de vivre en ville ou à la campagne ?


À New York ou en Nouvelle-Écosse ?


Voyez ce qu’il en est de la vie de John qui a une fascination pour la ville.


Qu’est-il devenu ?


Suivez ses aventures, vous en serez ravis !

Sommaire



La maison du fermier

John et son père

Mark Ashton le New Yorkais

De New York au Cap-Breton

La famille MacPherson

Helen Sparks se met sérieusement à l’oeuvre

John et la haute finance

Madame Ashton et Florence quittent New York

De retour en Nouvelle-Écosse

Vers l’abîme

Le retour à la ferme

















Des fermes du Cap-Breton, Nouvelle-Écosse



Dans un endroit superbe et retiré donnant sur la vaste nappe d'eau du golfe St-Laurent, s'élevait la demeure d'un riche fermier du Cap Breton.


De la colline où elle était située, on avait une vue magnifique de la contrée avoisinante. Le paysage était grandiose et on n'aurait pu trouver un site plus idéal pour construire une demeure.


Sous vos yeux s'étendaient de vertes prairies et des champs fertiles traversés par un ruisseau descendant de la montagne et coulant vers la mer.


Tout près se trouvait le verger et plus loin se dressaient les forêts vierges d’où l'on tirait le combustible qui réchauffait et égayait le foyer pendant la saison rigoureuse d’hiver.


Là vivait paisible et heureux le fermier Andrew MacPherson.


Cette maison avait été construite par son père qui y avait élevé onze enfants :  cinq garçons et six filles. La plupart vivaient dans le voisinage et aimaient à rendre de fréquentes visites à la maison paternelle où ils étaient toujours bien accueillis par le fermier MacPherson et sa famille.


Leur présence lui rappelait les jours heureux de son enfance, et le souvenir de leurs chers parents qui avaient quitté cette terre pour un monde meilleur, réconfortait leurs âmes.


En regardant leur portrait accroché au mur du salon, ils aimaient à se rappeler leurs nombreux bienfaits et ils causaient de la sagesse de leur père et du tendre amour de leur mère. Leur soixante années de vie conjugale avaient été soixante années de paix et de bonne entente.


Lorsque sa femme mourut, après une courte maladie, il tardait au vieux fermier de la rejoindre, et quelques mois après, il s'éteignait paisiblement à son tour entouré de ses enfants et de plusieurs petits-enfants.


Avant de mourir il les bénit et se tournant vers le fils aîné à qui il léguait la vieille demeure, il lui dit : 


— Andrew, remplace-moi et sois un père pour eux. Que la maison paternelle leur soit toujours ouverte et puissent-ils y trouver l'accueil que les vieux parents ont toujours fait à chacun de leurs enfants. Si tu agis ainsi, mon fils, Dieu bénira ton foyer.


S'agenouillant au chevet de son père, Andrew MacPherson pressa sur ses lèvres la main froide du mourant et lui promit que sa dernière volonté serait sacrée pour lui.


Les vieux parents avaient appris à leurs enfants non seulement à aimer et à servir Dieu, mais aussi à s'aimer les uns les autres. Et ils étaient si étroitement unis que leur esprit de famille suscitait des remarques.


Afin de se rendre au dernier désir de son père, le fermier Andrew MacPherson construisit une aile à sa maison qui était déjà fort spacieuse pour une habitation de fermier.


Il lui fallait une grande salle de réunion et une grande salle à manger pour loger, outre ses trois filles et ses deux fils, les autres membres de la famille qui aimaient à rendre visite à la maison paternelle, particulièrement le dimanche, et quelques chambres de plus pour ceux qui pourraient passer la nuit.


Il se plaisait à être reconnu comme le chef sage et bienveillant du voisinage entier et rien ne le rendait si heureux que d'accorder l'hospitalité même à de parfaits étrangers. Il aimait à leur répéter comment Dieu l’avait béni en lui donnant une excellente épouse, de bons enfants et un heureux foyer où la fortune ne les avait pas gâtés, mais où l'on ne manquait de rien.


Tous ses enfants avaient reçu une bonne instruction. L'une des jeunes filles était entrée au couvent. L’autre avait épousé un fermier et vivait dans l’aisance. La troisième habitait encore la maison paternelle en attendant que son frère Angus prit femme et qu'elle puisse alors fonder elle-même un foyer.


John, le cadet, le plus intelligent de tous, venait d'obtenir ses diplômes à l'Université d'Antigonish. C'était l'enfant préféré de sa mère et elle avait longtemps chéri l'espoir qu'il se ferait prêtre. Mais, après avoir consulté son directeur de conscience, John avait conclu que là n'était pas sa vocation.


Angus était le préféré de son père. Il était économe et aimait la vie simple de la ferme, tandis que John était un rêveur insouciant qui trouvait la vie terne et monotone à la campagne. Sa pensée semblait toujours errer ailleurs, loin de son travail, et son père le réprimandait souvent pour le peu d'intérêt qu'il apportait aux tâches qui lui étaient assignées.


La mère prenait sa défense et s'efforçait de convaincre son mari que le jeune homme était appelé à quelque chose de plus grand et de plus élevé que la vie d'un simple fermier, mais elle ne pouvait jamais le persuader que d'être honnête et droit aux yeux de Dieu n'était pas, selon elle, la chose la plus grande et la plus importante en ce monde.


Les politiciens pervers, les financiers malhonnêtes, les millionnaires oisifs, les marchands roués, les écrivains sans scrupule, toute la bande des arrivistes ambitieux ne lui disait rien qui vaille. La richesse, les honneurs et tout ce que l'on peut se procurer à prix d'argent ne peuvent faire le bonheur d'un homme parce que ces choses sont en dehors de lui-même.


— Dis-moi, femme, y a-t-il un homme plus heureux que le fermier qui, après sa journée de travail, peut s'asseoir pour prendre part à un bon repas, entouré d’enfants beaux et aimants et ayant une épouse tendre et affectueuse pour régner à son foyer ?


Il lui faisait un clin d'oeil en philosophant ainsi.


— Oui, nous trouvons ici non seulement les nécessités corporelles. La nourriture et les vêtements, un toit pour nous abriter et le bien-être, mais par-dessus tout, la paix et le bonheur.


—  Qu'est-ce qu'un homme peut désirer de plus ? Tu n'aimerais pas à aller demeurer dans une grande ville et à vivre, comme les voyageurs, dans un hôtel, ni dans ces fourmilières qu'on nomme maisons-appartements.


Où l’on n'a pas de voisins véritables. Où l'on passe ses journées parmi la foule, inconnu et isolé comme dans le désert. Où personne ne s'occupe de vous. Où l’on est toujours un étranger pour ses semblables froids et indifférents.


—  Ici, nous nous connaissons tous. Nous nous aimons. Nous sentons que nous sommes les enfants d'un même Père Céleste.


—  Nos pas peuvent quelquefois être lourds, mais notre coeur est léger, nos âmes sont d’accord avec l’harmonie de la nature et vibrent comme les cordes d'une harpe angélique quand nous chantons les anciens airs qui ont surgi des coeurs heureux et reconnaissants des hommes de la terre.


Après avoir débité une pièce philosophique de ce genre, il se tournait vers le coupable et lui disait avec un sourire de satisfaction : 


— John, mon fils, va comme un bon garçon accomplir ta besogne et n'oublie pas de donner à manger aux porcs.


— Tout cela est très vrai, mon ami, répondait sa femme, mais les fermiers ne sont pas les seules personnes heureuses et honnêtes en ce monde, et un grand nombre d'entre eux ne sont pas si contents que cela de leur sort. Leur vie est loin d'être toujours gaie.


—  Eh bien, ma bonne, il faut de la pluie pour faire croître les moissons et nous avons besoin d'épreuves pour faire ressortir en nous le bien qui, par la volonté de Dieu, doit naître de la douleur.


—  Quant aux autres, je ne prétends pas qu'ils sont tous méchants et malheureux.


—  Je n'ai jamais connu un homme meilleur et plus charitable que notre vieux médecin de famille ni un citoyen plus intègre et plus sincère que celui que nous avons choisi pour nous représenter au parlement.


Et l'excellent fermier MacPherson, toujours difficile à convaincre, ajoutait avec satisfaction : ils sont nés et ont été élevés sur une ferme.

 

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