La femme secrète 2  Danger ! Pirates

 
 

Une journaliste apprend que son père, qu’on croyait victime d’un naufrage, a été en réalité assassiné par des pirates.


Ce groupe criminel faisant toujours des ravages au large de l’Afrique de l’Ouest, elle décide de filmer leur prochain méfait et de les dénoncer.


Elle mettra sa vie en danger, mais réussira-t-elle ?


Voyez comment. Cela vous surprendra…

Sommaire



1. Rencontre au cimetière

2. Les loups de Yellowstone

3. Mer et montagnes

4. Le Vieux Fidèle

5. Changement de programme

6. Tracasseries administratives

7. Mystérieux navire

8. Ravitailleur ou pirate ?

9. SNAFU

10. Un drone à la mer !

11. Les secours sont en route.

12. Effervescence

13. Un coup dans l’eau

14. L’ile aux singes

15. De l’or pour une banane

16. Commando sous la pluie

17. Rencontre inopinée

18. Un peu de répit

19. Un matin fiévreux

20. Le secret de Danielle

21. Parlons d’avenir

22. Livraison spéciale

23. Justice



10. Un drone à la mer !



Lorsque Joseph Ouattara, le chef du commando pirate, lança la console de contrôle à la mer, le contact avec le drone fut évidemment rompu. Dans le cas d’une panne de communication, le logiciel de l’appareil volant le dirigeait immédiatement vers le dernier endroit où la réception était bonne. Il revint donc sur sa trajectoire tout en filmant le pétrolier en flamme qui sombrait rapidement.


En cas d’échec, la procédure d’urgence numéro deux consistait à se rendre à toute vitesse à son point de décollage. Il fonça vers la pirogue. Comme celle-ci avait dérivé depuis son envol, il ne revint pas exactement au-dessus de l’embarcation et les pirates ne le détectèrent pas. Par contre, la caméra enregistra l’image de la pirogue embrasée et de la vedette s’éloignant rapidement.


Il resta stationnaire quelques secondes en essayant tour à tour les cinq canaux permettant de capter le signal radio de la console. Devant un résultat négatif, la procédure d’urgence numéro trois devait être exécutée. Celle-ci consistait à revenir à la position définie comme le « Home base » de l’appareil.


Il calcula la distance à parcourir, il était à plus de vingt kilomètres de son objectif. Ce qu’il restait d’énergie dans ses batteries ne lui permettait pas de l’atteindre, mais il n’avait pas d’autre choix. Il suivit simplement ses instructions.


Par contre, il coupa toutes les fonctions non essentielles au vol, adopta une vitesse de croisière optimale et diminua graduellement son altitude en prévision d’un atterrissage d’urgence. Quelques minutes plus tard, à bout d’énergie, il se posa gracieusement à la surface de l’eau. Il lui restait environ huit kilomètres à parcourir.


Son revêtement supérieur étant composé de cellules photovoltaïques, il pouvait recharger lentement ses batteries, mais il devait atteindre 15 % de charge avant de s’envoler de nouveau. Malgré l’ensoleillement généreux, il ne put reprendre l’air qu’au bout de 90 minutes.


Entretemps, le vent et les courants marins l’avaient déporté vers le sud, l’éloignant de son objectif. Il répéta cette séquence en boucle pendant plusieurs heures, se rapprochant de quelques kilomètres à chaque envol.


Vers dix-huit heures, des pêcheurs rentrant de leur journée de labeur virent passer ce drôle d’oiseau qui se posa sur les vagues non loin d’eux. Intrigués, ils dirigèrent leur pirogue vers lui et le cueillirent dans leur filet. Ils examinèrent l’objet et décidèrent de le rapporter chez eux, espérant pouvoir en obtenir un quelconque profit. Il fut calé au fond du vaisseau, une bâche le recouvrant.


— Venez voir ce que nous avons trouvé ! lancèrent-ils à la ronde, tandis qu’ils tiraient la pirogue sur le sable rocailleux.


Une petite troupe se rassembla autour de l’objet pour l’examiner. Le drone ressemblait à une soucoupe volante d’environ cinquante centimètres de diamètre par vingt d’épaisseur. Au repos, il rentrait ses quatre bras en repliant les pales de ses hélices.


Les pêcheurs racontèrent comment ils l’avaient vu se poser doucement sur l’eau. Plusieurs ne croyaient pas que cette chose pouvait voler et la discussion au sein du groupe de curieux s’envenimait, attirant l’attention d’un ancien. Le vieillard était très respecté, car il avait voyagé dans sa jeunesse alors qu’il était soldat. Il jeta un coup d’œil critique à l’objet, écouta la description de la capture et conclut :


— Malheureux ! Ce doit être une mine dormante. Elle risque de vous exploser à la figure d’un moment à l’autre !


Celui qui avait ramené cette menace au village se saisit rapidement du disque et le lança de toutes ses forces, à la façon olympique, vers une pointe rocheuse s’avançant dans la mer.


Ses capteurs signalant l’accélération et la chute, le drone déploya ses quatre hélices, s’immobilisa, atterrit doucement et rentra ses appendices. C’était une procédure d’urgence de base et prioritaire. Les villageois s’éloignèrent en désordre, convaincus que la bombe allait les pulvériser. Le vieillard apostropha le pêcheur.


— C’est toi, dans ton insouciance, qui nous a rapporté cette menace, c’est à toi à nous en débarrasser !


Tremblant de peur, l’homme saisit le disque et le lança encore vers les rochers. Le drone répéta sa séquence d’urgence et se posa à moins de cinq mètres de lui.


...