Chili, Buénos Ayres
 

Intéressé par le Chili et la région de Buénos Ayres ? Cet ebook est pour vous.

Vous allez découvrir le début de la civilisation de ces pays, raconté par un grand historien J. F. de la Harpe.

Sommaire



Prologue

Les limites du Chili

La province de la Conception

Le climat

La façon de tuer le bétail

Les autres villes

L'archipel de Chiloé

Vice-royauté du Rio de la Plata ou de Buénos-Ayres

Don Pédro de Mendoze

L'aventure d'une fugitive

Chercher du remède à la famine

Buénos-Ayres doit lutter contre l'infortune

Rebâtir Buénos-Ayres

Les jésuites rendent de grands services

La vie avec les prêtres

Remplacés bientôt par des moines

Les villes de la province de Buénos-Ayres

Le Chaco et ses peuplades

Certaines nations sont pacifiques

Le Tucuman

Le fameux lac Titicaca

Mot de la fin

Des livres captivants




Note à propos de la couverture : Maisons colorées de Colonia en Uruguay, de argentinaveo.com.



Les limites du Chili



Un désert dont l’étendue est de 80 lieues du nord au sud, sépare au nord le Chili du Pérou. La Cordilière des Andes elle, forme une limite naturelle à l'est. Il en a une autre à l'ouest dans le grand Océan qui baigne ses côtes. Enfin au sud, les Espagnols en reculent les confins jusqu'aux contrées âpres et peu habitées qui bordent le détroit de Magellan.


Mais ce vaste espace ne leur est pas soumis, et le fort Maulin, leur établissement le plus méridional, est par 41°43' de latitude australe. La limite septentrionale est par 26° dans la vice-royauté de Rio-de-la-Plata, que les démarcations politiques ont prolongée à l'ouest jusque sur les côtes du grand Océan.


Ce même territoire borne le Chili à l'est au milieu des pampas ou vastes plaines qui s'étendent depuis les bords de l'Océan atlantique jusqu'au pied des Andes, et où des peuplades d'Indiens vivent encore indépendants.


La division politique a fait franchir au Chili la limite naturelle posée par ces montagnes, car il commence au 71° de longitude occidentale de Paris. Son point le plus avancé à l’ouest sur le grand Océan est par 76° 20'. Sa longueur du nord au sud est de 1,100 milles, et sa largeur moyenne de l'est a l'ouest de 240.


On dit que le nom de Chili vient de thili ou chili, nom d'un oiseau qui ressemble à la grive et qui est très commun dans les bois de ce pays. Il y était en usage avant l'arrivée des Espagnols.


Il est probable que les diverses peuplades qui l'habitaient appartenaient toutes à la même souche, car elles se ressemblaient par leur apparence extérieure et par l’uniformité de langage.


Les Chiliens des plaines étaient de taille ordinaire, ceux qui habitaient la montagne étaient d'une stature plus haute. Ils cultivaient le maïs et diverses plantes légumineuses, la pomme de terre, des courges, le piment, la grosse fraise et d'autres plantes indigènes chez eux. Leurs animaux domestiques étaient le lama, le lapin, et s’il faut s’en rapporter aux traditions, le cochon et les poules.


Ils cultivaient la terre avec des instruments en bois et connaissaient la pratique des engrais. Ils tiraient du sein des montagnes des métaux qu'ils savaient façonner. Ils ignoraient l'usage du fer et garnissaient leurs armes et leurs outils de pierres polies ou de cuivre trempé.


Le lama traînait la charrue. La laine de cet animal teinte de diverses couleurs composait leurs vêtements. Leur vaisselle était principalement en argile, quelquefois en bois dur et même en marbre : ils vernissaient leurs vaisseaux de terre avec une substance minérale qu'ils appelaient colo. Quelques-uns de leurs vaisseaux de marbre étaient d'un poli admirable.


Ils construisaient leurs maisons en bois qu'ils enduisaient d'argile. Ils en bâtissaient aussi en briques. Ils les couvraient en roseaux. Ils demeuraient dans des villages. Chacun était gouverné par un chef héréditaire nommé ouhuen, homme riche dont l'autorité était limitée.


Comme les Péruviens, ils élevaient des aqueducs et creusaient des canaux. Quelques-uns de ces ouvrages parfaitement conservés subsistent encore. On en voit entre autres un près de San-Iago, qui a plusieurs milles de longueur et qui est remarquable par sa solidité.


Les Chiliens ignoraient l'art de l'écriture. Leurs peintures étaient grossières et mal proportionnées. Mais d'un autre côté, ils pouvaient exprimer toute espèce de quantité, et pour des peuples séparés du monde civilisé, ils avaient fait des progrès remarquables dans l'astronomie et la chirurgie.


Les incas avaient soumis la partie septentrionale de ce pays jusqu'à la rivière de Rapel par 34° sud. Les peuples qui habitent plus au nord défirent en 1450, l'armée de l'inca Yupanqui, en firent un grand carnage et le forcèrent à la retraite. Les tribus vaincues payaient un tribut aux incas et se gouvernaient d'après leurs propres lois.


Lorsque les Espagnols eurent pénétré dans le Pérou et conquis ses principales provinces, Almagro le père en 1535, et Pedro de Valdivia en 1541, étendirent la domination de l'Espagne dans le Chili, surtout Valdivia, qui y fonda plusieurs villes et qui obtint du président de la Gasca, en 1548, la confirmation du titre de gouverneur qu'il avait reçu d'abord de François Pizarre.


En 1561, tous les Américains du pays s'étant soulevés comme de concert, Valdivia marcha contre eux avec quelques troupes. La partie était trop inégale. Il fut tué en combattant, et plusieurs de ses soldats eurent le même sort.


Une des principales villes qu'il avait fondées conserva son nom. L'humeur belliqueuse des peuples du Chili n'a pas cessé d'empêcher l'accroissement des colonies espagnoles, qui n'a jamais été en proportion de l’étendue, de la beauté et des richesses du pays.


Le Chili est gouverné par un capitaine-général qui réside à San-Iago. Cette ville est aussi le siège de l'audience royale. Elle est située par 33° 31' sud et 71° 55' à l'ouest de Paris, au milieu d'une belle plaine à 30 lieues de la mer, et se trouve du nombre de celles qui furent fondées par Valdivia. On fait remonter son origine au 24 février 1541.


Elle est traversée par le Mapocho, qui lui fournissant par des aqueducs une grande quantité d'eau répand la fraîcheur et la fécondité dans les jardins dont elle est remplie. On lui donne 1,000 toises de long de l'est à l'ouest et 600 de large du nord au sud. On estime sa population à 30,000 âmes.


Ses rues se coupent à angles droits, elles sont larges, mais malpropres. La grande place est ornée d'une belle fontaine. L'hôtel des monnaies, la nouvelle cathédrale et d'autres églises sont des édifices qui méritent d'être cités à cause de leur magnificence, quoique les règles de l'architecture n'y aient pas toujours été exactement observées.


Les hommes sont bien faits. Les femmes ont les traits agréables, le teint blanc et des couleurs vives, ce qui ne les empêche pas de se farder. Elles mettent surtout beaucoup de rouge sans considérer que non seulement cette mode leur altère le teint, mais qu'elle leur gâte presque à toutes les gencives et les dents.


Dans cette ville, la manière de vivre porte cette teinte de gaieté, d'hospitalité, d'amabilité qui distinguent avantageusement les Espagnols du Nouveau monde de leurs compatriotes d'Europe. La conversation dans les premiers cercles de la ville a le caractère de liberté et de naïveté qui règne dans nos campagnes. On y aime singulièrement de même que dans toute l'Amérique, la musique et la danse. Le luxe des habits et des équipages est poussé a l'excès.


Vaiparalso est le port de San-Iago. C'est le grand entrepôt du commerce du Chili. Il est cependant exposé aux coups de vent du nord.


Copiapo, port le plus septentrional du royaume, est le chef-lieu d'une province où il ne pleut que très rarement, mais qui produit toutes sortes de graines et de fruits excellents. On y trouve aussi des mines de soufre très pur, de cuivre, d'argent et d'or qui alimentent le commerce de cette place.


Plus au sud on trouve Coquimbo, port sur une petite rivière, à une lieue de la mer. Cette ville est ombragée de myrtes et ornée de belles maisons qui ont de jolis jardins. On y fait un bon commerce en vin, huile excellente, cuirs, savon, bestiaux, chevaux et cuivre.


Talca, dans l'intérieur des terres, est le chef-lieu de la province de Maule, qui abonde en vin, en tabac, en grains, en troupeaux de chèvres.

Sur Amazon

Sur Amazon


Sur YouTube

Mots clés : le climat du Chili, tuer le bétail, Sébastien Cabot, jésuites, lac Titicaca, Tucuman, remède à la famine