Cléo est un conte pour les jeunes de 7 à 11 ans.
C'est l'histoire d'une petite fille de dix ans qui croit que si tous les gens la repoussent c'est à cause de son physique. Cléo se trouve grosse, mais elle est surtout très vilaine. Son caractère orgueilleux et hautain ne lui attire aucune sympathie. Ses amis la fuient, tellement elle est désagréable.
C'est alors que Cléo entre dans son monde imaginaire pour se créer une belle histoire de princesse.
JEAN ET LES LOUPS
...
Pendant ce temps, dans un autre royaume, un jeune prince grandissait parmi ses sujets. Il était bon, honnête et compréhensif. Son royaume n'était pas aussi riche que celui de la princesse Cléo mais les gens étaient travailleurs et adoraient leur souverain.
Malheureusement, le prince Jean était né avec un pied bot1. Personne ne cherchait à le cacher ou à le prendre en pitié.
Dès son jeune âge, on lui apprit à se servir de l'épée, à monter à cheval, à défendre les faibles et à travailler de ses mains. Parfois, son père lui disait :
− Mon fils, tes sujets ne te respecteront jamais si tu ne connais pas le travail et le labeur et ils auront raison !
Le prince Jean avait un frère ainé qui, contrairement à son cadet, refusait de travailler et de rencontrer ses sujets. Il préférait les jeux brillants de la chasse et des bals.
Le prince Jacques est beau, froid et méchant. Il cherche sans cesse à faire punir son jeune frère mais Jean a une qualité inestimable, il est intelligent et cela lui permet de déjouer les ruses de son grand frère.
Un jour alors qu'ils se rendent tous les deux à la chasse, le cheval de Jean fait un mauvais saut et se tord la patte.
Jean demande à son frère de le prendre avec lui sur sa monture.
− Il n'en est pas question, lui répond ce dernier. Tu es un si mauvais cavalier que tu as blessé Éclair. Maintenant, débrouille-toi tout seul !
Le grand frère se met à rire méchamment en les voyant tous les deux.
− Vous faites une belle paire de boiteux tous les deux !
Il éperonne son cheval et disparait.
− Jacques ! lui crie le prince Jean, tu sais que mon pied ne me permet pas de me rendre au château, il est trop loin !
Mais son frère ne l'entend plus, il galope déjà.
Afin que son frère ne reçoive pas d'aide, le prince Jacques décide de se rendre chez ses amis dans leur pavillon de chasse plutôt que de rentrer chez lui.
Le prince Jean, laissé seul, se penche pour examiner la patte de son cheval.
− Fais-moi voir ta blessure, Éclair, ne crains rien je ne te ferai aucun mal. Dis donc, elle est bien enflée ! Attends, je vais te faire un pansement.
Il déchire sa manche, cherche des herbes appropriées, les trouve et se dirige en boitillant vers la rivière afin de mouiller le pansement improvisé.
Après avoir bandé la patte, le cheval semble moins souffrir. Jean le laisse se reposer pendant qu'il regarde la situation. Il comprend que son frère ne reviendra pas lui porter secours.
− Mon brave Éclair, nous ne pouvons passer la nuit dans la forêt, les loups vont nous dévorer tous les deux. Il nous faut partir sur le champ.
Après quelques heures de marche à travers la forêt, Jean n'en pouvant plus, se laisse glisser par terre.
« Je suis exténué, mon pied me fait mal. Je ne pense pas atteindre la cabane du bûcheron avant la nuit. Et toi, mon vieux, tu n'en mènes guère plus large !
Puisque nous ne pouvons aller plus loin, il nous faut nous mettre à l'abri. Je vais ériger un mur à l'aide de branches de sapin très serrées et je vais l'installer derrière nous pour que les loups ne puissent pas nous attaquer par là.
En face, je ferai un feu. Cela devrait nous protéger. J'ai un aveu à te faire, promets-moi de le dire à personne, je dois t'avouer, mon brave Éclair, que j'ai très peur de passer la nuit seul dans cette immense forêt. »
Le jeune prince de dix ans entreprend bravement la fabrication d'un mur épais et solide pour les protéger, lui et son compagnon.
Une fois le mur de branches terminé, il s'arrête un moment pour reposer son pied qui maintenant lui fait atrocement mal.
Une fois la douleur un peu calmée, il part chercher du bois mort en grande quantité pour entretenir un feu toute la nuit. Éclair cherche à se rendre utile du mieux qu'il peut.
Le bois bien entassé, le prince entreprend d'allumer le feu. Tout en travaillant, il pense à son frère.
« C'est heureux que ce soit moi qui soit ici, lui serait mort de peur, il ne sait rien faire, pas même un simple feu ! »
Jean, habile à la chasse avait, dans l'après-midi, tué un gros lièvre qui pendait maintenant à sa gibecière.
Il le vide et le libère de sa peau. Une fois prêt, il le met à rôtir.
La flamme éclaire les arbres géants qui, malgré leur pose figée, semblent s'être rapprochés comme pour protéger l'enfant.
La nuit, maintenant tombée, enveloppe de son ombre l'environnement peu rassurant du jeune prince. Une fois sa faim apaisée, il s'installe confortablement, l'épée sur les genoux et se prépare à affronter seul la nuit pleine de tourments.
Vers vingt et une heures, il s'assoupit. Le feu est bien haut et la place bien chaude. Le hululement des chouettes lui tient compagnie et le rassure.
L'enfant dort jusqu'à minuit. Soudain, le cheval se met à hennir nerveusement et réveille le prince. Le feu, affaibli par le manque de provisions, permet maintenant à une horde de loups de se rapprocher du campement.
...
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