Angèle L’enfant du village
 

Une jeune enfant se retrouve chez sa grand-mère qu’elle ne connait pas.


Un nouveau milieu de vie qui n’est pas très stimulant par lui-même.


Une jeune fille acceptera de la sortir de cette solitude. Elle deviendra sa petite maman.

Auriez-vous aimé faire partie de cette aventure ?



Suivez l’histoire d’Angèle et celle de ses proches et cela, jusqu’à ce qu’elle devienne une adulte. Vous aimerez !

Sommaire


Prologue

Introduction

Que s’est-il passé ?

Les sentiments se découvrent

Est-ce vraiment sa petite fille ?

Le temps est à la pluie

Une aventure bien extraordinaire

Le silence est d’or

Mourir d’ennui

Une visite inattendue

Le père d’Angèle

Prosper parle enfin

Visiter sa belle-mère

Prosper a fui

Le notaire

Cervin, un ami ?

Marianne et Angèle

Madame Lagarde

De quoi suis-je propriétaire ?

Les deux tuteurs se laissent convaincre

Arguments et réconciliation

Prosper voit à son avenir

L’ami et la femme du père d’Angèle

Cervin commence ses recherches

Pourquoi recherche-t-on Angèle ?

Cervin à Beaumont

La mère d’Angèle se pointe

Apprendre à Angèle qu’elle a une mère !

Leur rencontre

Prosper et Marianne

Chez Angèle

Angèle gronde Prosper

Cervin revient

Vers Paris

Sa vie à Paris

Nous oublie-t-elle ?

Au cirque

Un sauveur ?

Mais comment la sortir de là ?

Espoir !

Une apparition

Landel dans les parages

Marie se remet en question

La corbeille de M. Landel

Un nouveau fiancé

Rabrouer ce premier fiancé

Angèle refuse

Cachées à la campagne

Conclusion




Les sentiments se découvrent



Au moment où les deux femmes se posaient cette question, Angèle s'éveilla et promena autour d'elle, en silence, le regard étonné et pensif de ses yeux bleus. Contrairement à l'habitude enfantine, si douce et si naturelle, elle ne dit pas : Maman. Pour cette enfant, la mère n'avait dû exister que bien peu, madame Lagarde n'eut plus tard que trop d'occasions de s'en apercevoir.


Se soulevant à l'aide des bras du fauteuil d'osier sur le large coussin qui le rembourrait, elle dressa sa petite tête blonde, ébouriffée. D’un geste rêveur, encore endormi, elle écarta les rubans de son chapeau, tombé sur ses épaules, et elle continua de promener son regard sur tout ce qui l'entourait.


Madame Lagarde s'était approchée, redoutant instinctivement une explosion de cris. Elle s'arrêta stupéfaite, voyant que rien de semblable n'était à craindre.


— Où est la dame ? dit Angèle d'une petite voix harmonieuse et vibrante comme une clochette de cristal.


Mélanie et sa maîtresse s'entreregardèrent en hésitant.


— La dame ? insista l'enfant d'un petit air entendu, comme quelqu'un qui tient à se faire comprendre.


— Elle est partie, dit Mélanie, se risquant à provoquer l'explosion redoutée.


— Ah ! fit Angèle sans témoigner d'autre émotion.


Elle s'était assise dans le grand fauteuil et considérait les deux femmes avec une attention extraordinaire. La vue du pain et des assiettes restés sur la table éveilla en elle un autre ordre d'idées, et elle dit, tranquillement, sans impatience :


— J'ai faim.


Mélanie machinalement retourna à la cuisine et revint avec un petit pot de beurre dont elle se servit pour faire une tartine. Pendant ce temps, s'aidant des bras et des pieds, la petite fille était parvenue à descendre à terre, et elle se tenait devant sa grand'mère qu'elle regardait toujours avec la même attention, d'ailleurs bienveillante.


Madame Lagarde éprouvait en ce moment une émotion tout à fait indescriptible et que n'avait jamais soupçonnée son vieux coeur.


Bien souvent elle avait songé à sa petite-fille, et s'était fait une joie de la voir, comme toutes les grand'mères qui pensent à leurs petits-enfants.


Mais une petite-fille, c'est une enfant prévue, annoncée d'avance, qu'une mère ou un père triomphant apporte dans ses bras. Celle-ci entrait inopinément dans la vie de sa grand'mère comme une pierre entre dans un bassin, lancée par la fronde d'un enfant.


Mélanie regarda sa maîtresse, pendant que la petite, qui avait pris sa tartine, mangeait sans cesser de les regarder attentivement. Et les deux femmes virent dans les yeux l'une de l'autre qu'elles avaient eu la même idée : Si cette enfant n'était pas à nous ?


La grand'mère fit un pas vers l'enfant, qui mordait de bon appétit dans le pain beurré.


— Comment t'appelles-tu ? lui demanda-t-elle.


— Angèle Lagarde, répondit l'enfant sans cesser de manger.


La grand'mère regarda Mélanie, et hocha la tête d'un air satisfait.


— Quel âge as-tu ?


— Trois ans bientôt.


— Où demeures-tu ?


— Là-bas, fit la petite en agitant sa menotte dans la direction de la porte.


— À la ville ou à la campagne ? insista Mélanie toujours soupçonneuse.


Angèle ouvrit de grands yeux et ne répondit pas. Pour elle, ces deux mots ne représentaient pas d'idées distinctes. Son petit monde intérieur se divisait en deux catégories : Ici et là-bas.


— Où est ta maman ? demanda Mélanie, reprenant l'interrogatoire pour son compte.


— Partie, fit l'enfant.


— Et ton papa ?


— Parti.


— Qui est-ce qui s'occupe de toi ?


— La dame.


— L'aimes-tu ?


L'enfant secoua lentement la tête de gauche à droite, et regarda le pain resté sur la table.


— En veux-tu encore ? fit madame Lagarde en suivant la direction de ses yeux.


— Je veux bien, fit la petite.


— Qu'est-ce que tu mangeais là-bas ? demanda Mélanie.


— Du pain, très blanc, plus blanc, mais il n'y avait pas de beurre dessus.


Mue par un sentiment de compassion, madame Lagarde posa sa vieille main ridée sur la petite tête blonde. L'enfant leva les yeux, sourit, et le bon regard fixé sur elle lui inspirant confiance, elle dit de sa voix délicieuse :


— Je vous aime bien.


Tous les sentiments endormis ou indistincts qui se remuaient confusément depuis une heure dans le coeur de la vieille dame, disparurent, noyés dans un flot de pitié.


Elle ne vit plus que ce visage d'enfant sans famille et sans protection, elle n'entendit plus que la voix qui lui disait : Je vous aime bien, et elle se pencha vers Angèle pour l'embrasser. La petite avait fait la moitié du chemin, et ses lèvres fraîches touchèrent la vieille joue. Ce fut le premier baiser échangé entre l'enfant et sa grand'mère.


Le minet de la maison, effarouché par ce grand événement d'une visite si imprévue, rôdait autour de la table. Angèle l'aperçut et lui passa la main sur le dos, avec une politesse mêlée d'un certain respect. Le chat reçut cette caresse avec une indifférence marquée. Les chats n'aiment pas à se compromettre avec les personnes qu'ils ne connaissent pas.


Angèle poussa un très léger soupir de regret en voyant ses intentions ainsi méconnues et se tourna vers la porte par où entraient la lumière et la gaieté du jour. Mais la porte était fermée dans sa moitié inférieure, et elle soupira encore une fois.


— Veux-tu aller dans le jardin ? suggéra tout à coup madame Lagarde.


Un jardin ! Angèle ouvrit de grands yeux. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ?


Mélanie prit la main de l'enfant, traversa avec elle la cuisine bien claire où reluisaient les ustensiles de cuisine, et la conduisit dans le jardinet, à cette heure du jour plein de grand soleil.


Les abeilles bruissaient affairées dans les touffes de thym en fleur qui bordaient les plates-bandes, et s'envolaient vers quelques ruches lointaines. Le jardinet, moitié ville, moitié campagne, se composait d'un carré de choux, de quelques plants de pois, et de deux ou trois corbeilles de fleurs rustiques, au milieu desquelles trônaient les lys, dans leurs splendeurs de juin.


— Oh ! des fleurs ! fit Angèle, et, s'arrachant à la main de Mélanie, elle courut se planter devant les tiges pyramidales des lys.


— Elle va tout nous massacrer ! s'écria Mélanie en se précipitant pour la rattraper.


Sa maîtresse la retint du geste.


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