Une histoire d'amour au temps des bals en Russie.
Voulez-vous vivre plein d'émotions ?
Vous serez servis !
Une histoire d'amour au temps des bals en Russie.
Voulez-vous vivre plein d'émotions ?
Vous serez servis !
Sommaire
Introduction
Le jeune homme propose
Attendons
À l’été
Niania
Dournof arrive
Les parents reviennent
Une carrière peu connue
Dournof fait sa demande
À la soirée
Se fier à l’amitié
On manigance
Sa mère lui cherche un autre mari
Le bal de Madame Karzof
Il arrive finalement
Je dirai non partout
Mère et fille discute
Madame chasse son amoureux
Antonine chez Dournof
Son plan
Madame Karzof ment
Que veut Titolof ?
Se préparer pour la sortie au Cirque
Au Cirque
De retour à la maison
Vouloir en finir
La Niania raconte
Afanasi me trompe-t-il ?
Rencontrer Afanasi après cela
Est-elle malade ?
Les parents changent d’attitude
Au concert
Elle perd connaissance
Le général Titolof ne pourra marier Antonine
Jean annonce la nouvelle à sa soeur
Le spécialiste se prononce
Jean apprend la mauvaise nouvelle à son ami
La Niania s’en mêle
Dournof doit la sauver
Réussira-t-on ?
Trop faible
Prier ?
À la campagne
Des adieux touchants
Sur qui mettre la faute ?
Niania accuse les coupables
La Niania est chassée
Dournof vit son deuil
Une visite inattendue
Les jours de misère
Nommé président
Visite à son Antonine
Une couronne blanche
À l’Opéra
Ce qu’elle en pense
Dîner avec des hommes éminents
La jeune Marianne
Résultat de son enquête
Les sorts du Nouvel An
L'amour est communicatif
Marianne était prise pour tout de bon
Annoncer son mariage à la défunte
L’évènement fixé dans trois semaines
J’ai déjà une ménagère
Il ne serait plus seul
Un garçon, un vrai Dournof
Une mélancolie incurable
Nourrira-t-elle son bébé ?
Reprendre sa vie de plaisirs mondains
Qu’en pense Marianne ?
Au tribunal
Un matin
Une fille et sa belle-mère décède
Huit mois plus tard
Sa consolation
Le petit Serge est souffrant
Madame s’offusque
Au bal de l'ambassade
Mourir du croup ?
Des efforts inutiles
Marianne veut chasser la Niania
Niania et son maître
Un rôle de mère sacrifiée
Marianne part avec sa fille
La lettre de Marianne
Pauvre petite Sophie !
Trois ans après sa fuite
Il lui est permis de revenir
Madame Dournof rentre chez elle
Tu me jures de ne jamais les abandonner ?
Conclusion
Épilogue
Des livres captivants
Mot de la fin
Prologue
Cet ebook provient d’articles publiés en août et septembre 1879 dans le journal La Patrie, un quotidien de Montréal. Le même titre La Niania a été conservé. Il a été écrit par Henry Gréville qui, en fait, s’appelle Alice Marie Céleste Durand-Gréville, née Fleury, à Paris (1842-1902).
En plus de publier dans de nombreuses revues, voici les livres qu’elle a publiés sous le nom de Henry Gréville :
À travers les champs Sonia Dosia, Plon, 1876, prix de Montbon L’Expiation de Savéli, 1876 La princesse Oghérof, Plon, 1876 Les Koumiassine, 1877 Suzanne Normis, 1877 La Maison de Maurèze, 1877 Les Épreuves de Raïssa, 1877 L’Amie, 1878 Un violon russe, 1879 Lucie Rodey, 1879 Le Moulin Frappier, 1880 La Cité Ménard, 1880 Madame de Dreux, Plon, 1881 Le vœu de Nadia, Plon, 1883 Louis Breuil, histoire d'un pantouflard, Plon, 1883 Rose Rozier, 1872 Instruction morale et civique pour les jeunes filles, 1882 Un crime, 1884 Idylle, 1885 Cléopâtre, 1886 Un Mystère, Plon, 1890 La Seconde mère, Nouvelle république, 1901 L’Héritage de Xénie, Plon, 1924, etc.
Henry Gréville, l’auteure
Introduction
Antonine Karzof venait d'avoir dix-neuf ans. Les violons du bal donné à l'occasion de cet anniversaire résonnaient encore aux oreilles des parents et amis. La toilette blanche, ornée des traditionnels boutons de rose, n'avait pas eu le temps de se faner. Et cependant, mademoiselle Karzof était en proie au plus cruel souci.
Les rayons d'un pâle soleil de printemps éclairaient de leur mieux le salon vaste et un peu sombre où l'on avait tant dansé huit jours auparavant. Le piano ouvert portait une partition à quatre mains qui témoignait d'une récente visite, mais Antonine ne pensait ni au soleil, ni à la musique. Elle attendait quelqu'un, et ce quelqu'un ne venait pas.
Vingt fois elle alla de la fenêtre à la porte de l'antichambre, puis revint à la fenêtre, retourna de là dans sa jolie chambrette qui ouvrait dans le salon, redressa une branche de ses arbustes, refit un pli au rideau... Tout cela ne perdait pas cinq minutes, et le temps passait avec une lenteur impitoyable.
– Ma mère est-elle rentrée ? dit Antonine à une vieille servante qui apparut dans la porte de la salle à manger contiguë.
– Non, pas encore, mon ange chéri, répondit la vieille.
Antonine se jeta dans un fauteuil avec un geste d'impatience, et serra l'une contre l'autre ses deux mains fluettes, exquises de forme et toutes roses encore.
– Elle ne tardera pas, mon trésor, reprit la vieille. Pourquoi es-tu si impatiente aujourd'hui ?
– Ce n'est pas de voir rentrer maman, que je suis impatiente, murmura Antonine.
La vieille bonne poussa un soupir, et disparut sans bruit. Personne ne l'entendait jamais marcher.
Antonine, les yeux fixés sur la trace lumineuse d'un rayon de soleil qui cheminait lentement sur le parquet, se mit à réfléchir profondément au passé. Ses souvenirs remontaient à deux années en arrière.
C'était à la maison de campagne de ses parents qu'elle avait commencé alors à trouver à la vie un charme nouveau et indescriptible. Pendant la saison des vacances, son frère, étudiant de l'Université de Saint-Pétersbourg, avait amené deux de ses amis pour préparer, de concert, leurs thèses d'examen.
Pourquoi l'un de ces jeunes gens était-il resté aussi indifférent à Antonine que l'herbe du gazon sur lequel ils causaient ensemble le soir ? Pourquoi les attentions de celui-là lui étaient-elles plutôt désagréables ? Et pourquoi l'autre, celui qui ne parlait presque pas, était-il devenu l'objet de ses pensées secrètes ? La théorie des atomes crochus l'expliquerait sans doute.
...
jours de misère, nommé président, à l'Opéra, sortie au Cirque, vouloir en finir, demande en mariage, une ménagère peu ordinaire, Henry de Gréville, La Niania