Une jeune fille, en apparence si douce, si jeune et si innocente.
Comment réussit-elle à être aussi ingrate, elle qui semble avoir toutes les qualités d'une bonne épouse...
Voyez ses aventures et celles de son entourage, vous en serez surpris !
Une jeune fille, en apparence si douce, si jeune et si innocente.
Comment réussit-elle à être aussi ingrate, elle qui semble avoir toutes les qualités d'une bonne épouse...
Voyez ses aventures et celles de son entourage, vous en serez surpris !
Sommaire
Prologue
Qui est Justin Lignon ?
Une première rencontre
Avec les amis
Allons voir cette famille
Invités à dîner
Madame Breteuil
Bien modeste
Un détour pour voir l’architecte
Madame Anglois
Que c’est agréable d’être riche !
Quelles sont les intentions de Muriet ?
Avertir Norine
La jeune et innocente proie
Votre épouseur, épouse-t-il ?
Les deux filles
Un visiteur assidu
Justin fait sa demande
Qui est-il ?
Les prédictions
Mais où est-elle ?
Un deuxième avertissement
Une calèche arrive
La mère de Norine reçoit la demande
Justin amoureux
Fallait-il accepter ?
Justin se présente
Les calendes grecques ?
Il doit repartir
Ne pas avoir d’autre idée que son mariage ?
Faire un test
Muriet vient à leur rencontre
Au chalet de madame Anglois
La coupable
Vous aviez raison !
En informer M. Breteuil
Évincer l’innocente
L’explication orageuse
Un malentendu ?
Échauffourée
De la visite chez sa promise
Pas très encourageant
Cette petite fille !
La promenade en breack
Je vous apprendrai à conduire
Voulez-vous me donner votre fille en mariage ?
Se débarrasser d’un fiancé aveugle
Invitation à Muriet
Madame Guerbois et les fiancés
M. Guerbois
Questionner Norine
Justin reçoit la lettre
Edmond Reyer à la rescousse
Louis Duval
Apprivoiser l’ingénue
La demande officielle
Discussion père-fille
Lui renvoyer ses présents
Louis Duval a le champ libre
La liste d’invitations
Le grand jour
Muriet et Norine
L’indifférence tourne en aversion
Ses après-midis
Gagner Reyer ?
Duval chez les Breteuil
Non, je n’irai pas !
La famille débarque à Dieppe
L’avenir des Duval selon Mme Anglois
Encore Muriet
Remontrances à Muriet
Les pensées de Norine Duval
Une visite et une annonce inattendue
Au dîner d’hommes
Un petit plan d’attaque
Privation
Se réconcilier avec le maître ?
Muriet ne veut s’engager
Duval ancien maçon
Un mari en colère
Revoir Reyer
La rage de Norine
Dîner avec Muriet
La démarche de Norine
Quoi faire ?
Conclusion
Des livres captivants
Mot de la fin
Qui est Justin Lignon ?
Justin Lignon passait le long de la rue Lafayette, en regardant autour de lui. Ce n'était pas son habitude. D'ordinaire très pressé, il marchait vite, serrant sous son bras la serviette de chagrin gonflée de papiers qui caractérise en général tous les hommes employés à n'importe quoi dans n'importe quelle administration.
Mais ce jour d'avril conviait les Parisiens à la flânerie, Justin n'avait point de serviette, et par conséquent se sentait plus léger. Et puis qui ne sait combien la présence de quelques billets de banque dans un repli du portefeuille allège la démarche d'un homme ?
Les cinq derniers jours du mois, on marche affaissé, le poids de la vie pèse sur les épaules. On songe à son bottier, à son tailleur, à une quantité de notes impayées suspendues comme des épées de Damoclès et toujours renouvelées, à mesure qu'elles tombent sous la force irrésistible du léger timbre-quittance.
Vers le 29, on reprend un peu courage, de même que les fleurs relèvent la tête quand approche la fraîcheur du soir. Le 30, cela va déjà beaucoup mieux, et le 31, on sort le paletot boutonné, l'air fier, sans arrogance, avec le noble orgueil d'un homme qui a de l'argent dans sa poche.
Justin n'était pas moins que les autres accessible à la joie du premier du mois, et ce mois étant celui d'avril, sans savoir pourquoi, il ne se sentait pas d'aise. Pour comble d'impressions attendrissantes, ce jour était un samedi, l'heure entre trois et quatre, et les noces qui se rendaient au bois ne cessaient de défiler dans les grands landaus tout en glaces. Lignon en compta jusqu'à cinq. Les mariées, plus jolies les unes que les autres, avaient ce petit air important qu'elles prennent au sortir de la mairie. Les jeunes gens, garçons et demoiselles d'honneur, jasaient et riaient à leur suite...
Il y avait très longtemps que Justin n'avait assisté à une noce, ce qui lui avait laissé le loisir d'oublier les ennuis et les fatigues de cette solennité. Il parcourut rapidement dans son souvenir la liste de ses amis, s'assura qu'aucun événement de ce genre ne pointait à l'horizon, s'en sentit navré, et regarda s'il ne venait plus d'autres noces par la rue Lafayette... Non, il ne venait plus que des omnibus !
Notre ami ramena ses yeux vers le trottoir passablement encombré. Et où ses préoccupations l'avaient fait heurter déjà plus d'une fois des gens aussi absorbés et plus affairés que lui. Il soupira, et songea à la maison de librairie qui venait de régler ses appointements avec une légère augmentation.
C'est gentil d'être mis à 4,000 quand on gagnait 3,600. C'était déjà gentil d'être à 3,600, après deux ans seulement d'initiation aux affaires. Venu de sa province avec un fort accent charentais et une lettre de recommandation pour le député de l'endroit, Justin Lignon s'était vu caser tout de suite chez un des grands éditeurs parisiens, où son honnêteté scrupuleuse l'avait fait apprécier au bout de très peu de temps.
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