La Louve de Coaticook
Au lendemain des fêtes du nouvel an, on découvre Jeanne Guérin pendue dans la section en rénovation d’une résidence pour personnes retraitées.
L’hypothèse du suicide est vite écartée, car sa main droite a été amputée.
On murmure qu’il y a un lien avec la mort de la Louve, survenue soixante ans plus tôt.
L’Inspecteur Boileau dispose d’une trentaine de suspects potentiels.
Il mènera une enquête pleine de rebondissements et mettra patiemment en place toutes les pièces du puzzle, levant le voile sur un univers de secrets et de passions.
Découvrez-le !
Sommaire
Préambule
1. Elle était là !
2. Drôle de trophée
3. La Louve ?
4. Rumeurs et commérages
5. ADN
6. Besoin d’explications
7. Un triste accident ?
8. Le cimetière St-Edmond
9. Mise à jour
10. Sur les lieux du crime
11. Nœud gordien
12. Les révélations d’Odette
13. Un cadavre parle plus qu’on ne le croit
14. C’est l’intention qui compte !
15. Va-et-vient
16. Pêche blanche
17. Ce qui manque
18. Les pièces du puzzle
19. Arrestation de Thérèse Bolduc
20. Lire sur les lèvres
21. Y a-t-il prescription ?
22. La bague de fiançailles
23. Interrogatoire, phase un
24. Interrogatoire, phase deux
Conclusion
9. Mise à jour
— J’ai relâché Félix Nadeau et Germaine Quintal.
L’inspecteur Boileau s’adressait à Steve Sauvé et Julie Fontaine lors du briefing matinal. Il leur relata les propos de Germaine en leur précisant qu’il avait promis de ne pas révéler qu’elle était la fille de Mance Louvet.
— Le témoignage de madame Quintal innocente monsieur Nadeau. Quant à elle, son histoire est cohérente. Je n’avais plus aucune raison de les détenir.
— Madame mentionne qu’elle est revenue plus tard et qu’elle n’a pas vu le cadavre, commenta Steve. Il est possible qu’elle mente à ce propos. Sachant que Jeanne Guérin était inconsciente sur le palier, elle a pu repasser pour terminer le travail.
— C’est physiquement possible, répondit Boileau, mais nous n’avons aucun élément de preuve pour étayer cette hypothèse. Autrement, nous devons envisager qu’une troisième personne soit mêlée à cette histoire.
— Ces témoignages situent la mort de la victime entre 20 h le 31 décembre et 3 h 30 le premier janvier. Ce qui est compatible avec l’examen préliminaire du cadavre, ajouta Julie. Il faudra attendre l’autopsie complète avant de disposer de plus de précision.
— Et qu’en est-il des analyses d’ADN ?
— J’ai envoyé ce matin les échantillons prélevés sur les vêtements de la victime de même que ceux effectués hier soir sur les deux prévenus.
— Qu’attends-tu de ces résultats ? Monsieur Nadeau a déjà avoué que c’était son sperme, questionna Steve.
— Une confirmation, répondit Julie. D’abord, être certain que son ADN se retrouve sur le tablier de Jeanne. Ensuite, nous assurer qu’il n’y a qu’un donneur.
— Suggères-tu que Jeanne aurait eu deux rencontres galantes le même soir ?
— Je ne suggère rien, je vérifie les faits, rétorqua Julie avec un air de reproche. Avouez que, s’il fallait que deux hommes soient impliqués, l’enquête prendrait une autre tournure.
— Effectivement, approuva Boileau. Quels indices supplémentaires pouvons-nous tirer de cet examen préliminaire ?
— La corde utilisée est en fait un vieux fil électrique, le modèle à deux brins torsadés, isolés avec une gaine de coton. Ce type de fil ne retient pas les empreintes digitales.
— Et sur la rampe où le fil était attaché ?
— La poussière a été déplacée, mais aucune empreinte n’est détectable. Le meurtrier a probablement utilisé des gants.
— Rien à trouver de ce côté-là, commenta Steve.
— Cependant, continua Julie, une chose m’intrigue.
Les deux hommes se penchèrent un peu plus vers elle pour signifier leur intérêt. Leur collaboratrice aimait bien les effets de théâtre. Elle adorait maintenir le suspense et garder un élément déterminant pour la fin.
Cette façon de faire agaçait son supérieur, mais il devait admettre que ça lui permettait de prendre en compte tous les faits, au lieu de sauter aux conclusions trop rapidement. Julie continua.
— Le nœud coulant autour du cou de la morte n’est pas habituel. C’est la première fois que je vois un pendu attaché de cette façon. Il est encore trop tôt pour retirer le fil, mais j’ai pris des photos et je vais faire des recherches.
— Excellent, approuva Boileau. Et tandis que l’on parle de recherches, j’aimerais que vous retraciez tout ce que vous pouvez sur la mort d’une certaine Mance Louvet retrouvée pendue dans l’usine Belding Corticelli le 12 mai 1955. Il doit bien y avoir un dossier d’enquête trainant dans la poussière quelque part.
— Wow ! s’exclama Julie. Ça fait presque soixante ans ! J’espère qu’il n’a pas été détruit.
— Je vous fais confiance, assura Boileau. Il est possible que le décès de cette dame Louvet, qu’on surnommait La Louve, ait un lien avec la mort de Jeanne Guérin. Celui ou celle qui a pris la peine de couper la main de notre victime faisait certainement référence à cet ancien drame. Il a en quelque sorte signé son méfait.
Je veux en savoir plus sur cette femme et sur les circonstances de sa mort. Le rapport des enquêteurs de l’époque contient probablement des informations qui nous seraient utiles.
— Un éclairage sur la légende de la Louve, ajouta Steve.
— D’autre part, Monsieur Sauvé, je vous confie la tâche de retrouver et de questionner tous les invités ayant assisté au souper le soir de la Saint-Sylvestre de même que tous les employés ayant œuvré dans les rénovations de la vielle partie.
— Que recherchez-vous ? demanda Steve.
— Je ne sais pas, des observations, des commentaires, n’importe quoi. Un détail, même anodin, peut constituer une pièce de ce puzzle. Les faits et témoignages que nous avons jusqu’à présent nous incitent à croire qu’il y a peut-être un troisième individu impliqué dans ce meurtre.
Qui peut-il être ? Vérifiez les alibis de tous ces gens. De mon côté, je vais retourner sur les lieux du crime pour tenter de me faire une meilleure idée des évènements et explorer quelques hypothèses.
...
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